Le roi Salmane d’Arabie saoudite nomme son fils Mohammed ben Salmane prince héritier
Le roi saoudien Salmane a nommé mercredi son fils Mohammed ben Salmane nouveau prince héritier, complétant l'élimination progressive du prince héritier précédent, Mohammed ben Nayef, qui a été congédié.
Selon un décret royal publié par l'agence officielle de presse saoudienne, Mohammed ben Salmane, 31 ans, a également été nommé vice-Premier ministre et conserve son poste de ministre de la Défense.
Mohammed ben Nayef, 57 ans, un prince apprécié par l’Occident en raison de ses efforts pour combattre al-Qaïda, a également été renvoyé de son poste de ministre de l'Intérieur.
La nomination de Mohammed ben Salmane conclue les deux années tumultueuses qui ont suivi l’accession au trône du roi Salmane. Le roi âgé de 81 ans avait nommé son fils Mohamed ben Salmane au poste de vice-prince héritier, c’est-à-dire second dans la ligne de succession au trône.
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Dans un royaume conservateur habitué à des dirigeants âgés, la montée en puissance du jeune prince symbolise les espoirs d'une population jeune, dont plus de la moitié est âgée de moins de 25 ans.
Le profil public de Mohammed ben Salmane a rapidement éclipsé celui du prince héritier ben Nayef.
En tant que vice-prince héritier, Mohammed ben Salmane est responsable de la guerre de l'Arabie saoudite au Yémen, dictant une politique énergétique ayant des implications mondiales. Il est également derrière les plans du royaume visant à construire un avenir post- pétrole.
La chaîne de télévision Al Arabiya a indiqué que la promotion du prince avait été approuvée par le Conseil d'allégeance du royaume et que le roi avait appelé à un serment public d’allégeance à Mohammed ben Salmane mercredi soir à La Mecque.
L'annonce surprise fait suite à plus de deux ans de changements importants en Arabie saoudite, qui a surpris ses alliés en lançant une guerre au Yémen en 2015, en réduisant les subventions énergétiques et, en 2016, en proposant de privatiser en partie la société pétrolière nationale Aramco.
Les médias d’État iraniens ont qualifié la nomination de ben Salmane de « coup d’État doux ».
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