Comment faire d’un village du Liban du Sud la prochaine cible d’Israël
À l’approche du 25 mai, quinzième anniversaire du retrait forcé d’Israël du Liban après une occupation criminelle de vingt-deux années, les Israéliens semblent avoir hâte de se confronter à nouveau à leurs voisins.
Il s’agit du moins de l’intuition qui nous frappe après avoir lu attentivement la récente dépêche d’Isabel Kershner dans le New York Times, rédigée depuis Tel Aviv : « Israël affirme que les positions du Hezbollah mettent les Libanais en danger ».
Exemple type de journalisme militarisé, cet article se lit un peu comme un communiqué de presse des Forces de défense d’Israël, dans lequel les responsables et les experts de l’armée israélienne crient sur tous les toits les prétendues activités du Hezbollah dans le Liban du Sud.
Kershner tente sans grand enthousiasme de recouvrir son rapport d’un vernis d’impartialité en ajoutant « Israël affirme » à chaque allégation (par exemple : « Israël affirme que la situation est similaire dans la bande de Gaza, où, affirme-t-il, le Hamas utilise la même tactique consistant à cacher ses forces parmi les civils »).
Mais le fait est qu’Israël a ainsi tellement d’espace pour affirmer des choses que l’on commence à se demander pourquoi le Times n’arrêterait pas d’essayer de se faire de l’argent sur les abonnements pour commencer plutôt à facturer des services de relations publiques à l’armée israélienne.
Au début de son article, Kershner plane indirectement au-dessus d’un village du sud du Liban, l’un des deux hameaux ayant le malheur d’être nommé dans son article :
« Vu des airs, Muhaybib ressemble à un village typique du sud du Liban : un groupe d’environ quatre-vingt-dix maisons et bâtiments ponctué du minaret d’une mosquée et entouré de champs. »
La normalité ne dure qu’une fraction de seconde, puis le coup de grâce arrive : « Mais quand l’armée israélienne dirige son objectif sur ce village chiite perché sur une colline, à proximité de la frontière, elle voit neuf dépôts d’armes, cinq sites de lancement de roquettes, quatre postes d’infanterie, les signes de trois tunnels souterrains, trois postes antichars et, dans le centre du village, un poste de commandement du Hezbollah. »
La militarisation honteuse de Muhaybib et d’autres villages chiites du sud-est par le Hezbollah est, nous dit-on, illustrée avec des cartes et des photographies aériennes remises au Times par Israël, qui « affirme que cela revient à utiliser les civils [du village] comme des boucliers humains ».
L’article a repris quelques-unes de ces illustrations accablantes pour le plaisir de nos yeux. Sans les conseils fiables de l’armée israélienne, les photographies d’une porte, de rochers et d’un trou dans le sol auraient pu, par nature, paraître un peu plus anodines.
Préparer le terrain
La précision avec laquelle Israël a prétendu compter les infrastructures militantes de Muhaybib (neuf dépôts d’armes, quatre postes d’infanterie) donne une véracité apparente aux allégations. Ces choses ont été comptées, donc elles doivent exister.
Mais quand il s’agit de collecter des renseignements, la précision n’a jamais été le point fort d’Israël. C’est plutôt leur imprécision apparemment volontaire qui a permis de massacrer tout le monde, que ce soient des enfants jouant au football dans la bande de Gaza ou des civils réfugiés dans une base des Nations unies à Cana, dans le sud du Liban. Pouvant être difficilement considérées comme des exceptions à la règle, ces sortes de massacres sont devenues la procédure standard.
Le dernier épisode en date, qui a eu lieu en 1996 avec l’aide d’un drone israélien et qui a fait plus de cent morts, est mentionné de manière annexe dans l’article de Kershner lors de l’une de ses brèves mentions d’un point de vue opposé.
Une question importante est ainsi soulevée : étant donné le mode d’agissement meurtrier de l’armée israélienne, pourquoi l’aider sur le plan journalistique en ouvrant la voie à de nouvelles atrocités sans vérifier les informations fournies par ladite armée meurtrière ?
Pensez-y de cette façon : si l’État islamique vous remettait des photos d’une râpe à fromage et vous disait que c’est une image satellite d’armes chimiques appartenant à Bachar al-Assad, vous n’en croiriez pas un mot. Mais nous y reviendrons plus tard.
Kershner ne spécifie jamais quel type d’« objectif » a été utilisé par Israël pour évaluer la topographie de Muhaybib, mais l’armée israélienne a sans doute un vaste choix d’objectifs grâce à sa violation quasi constante de l’espace aérien libanais avec des drones, des jets supersoniques et d’autres objets anxiogènes.
Quel que fût le modèle, l’objectif a fait un travail formidable. Muhaybib ne serait que la partie visible de l’iceberg de la fixation sur le Hezbollah dans le Liban du Sud. Dans le village voisin de Chakra, qui abrite environ 4 000 personnes, l’objectif a identifié « environ 400 sites et installations militaires appartenant au Hezbollah », écrit Kershner.
Et ce n’est pas tout. Poursuivant son survol téméraire du territoire libanais, Kershner rapporte : « En effectuant un zoom arrière sur une section plus large du Liban du Sud, l’armée israélienne affirme que le nombre de cibles potentielles pour Israël à l’intérieur et autour des villages s’élève à plusieurs milliers. »
En dépeignant la région comme étant saturée de combattants du Hezbollah, il est évident que Kershner et sa plume justifient de manière préventive l’élimination par Israël de chacune de ces cibles, et tous les dommages collatéraux que cela pourrait entraîner.
Des projectiles approximatifs
À ce moment de l’article, de nombreux lecteurs pourraient se demander comment le Hezbollah est parvenu à caser un site militaire pour dix habitants dans certaines régions du pays. Comme je l’ai souligné dans une récente publication pour Jacobin Magazine, l’estimation élevée de ce nombre de sites militaires par habitant peut être liée à l’incapacité prouvée d’Israël à faire la distinction entre les usines de lait libanaises et les centres de commandement du Hezbollah.
Et bien que l’armée israélienne cherche à attirer l’attention en présentant la prétendue transformation de zones civiles en camps militaires comme une menace nouvelle et dangereuse, elle répète la même chose depuis des années.
En juillet 2006, lorsqu’Israël lança un assaut de trente-quatre jours au Liban, entraînant la mort de 1 200 personnes (dont une majorité de civils), la ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni avait donné des excuses originales pour le manque flagrant de précision chirurgicale dont l’armée israélienne avait fait preuve.
Selon Livni, les services de renseignement israéliens avaient déterminé que de nombreux civils du Liban du Sud entreposaient des roquettes Katioucha et d’autres modèles sous leurs lits : « Quand vous dormez avec un missile, vous pourriez vous faire réveiller par un autre type de missile. » Ah oui, ces projectiles aux mœurs légères.
Maintenant, il semblerait que la cohabitation entre les civils et le matériel militaire soit devenue tellement ancrée qu’il n’est plus nécessaire de dormir avec un missile libanais pour être la cible légitime d’un missile israélien : le simple fait d’exister dans la zone suffit. Kershner cite Amos Yadlin, ancien chef des services de renseignement militaire israélien, au sujet de la possibilité décroissante d’être considéré comme civil au Liban du Sud : « Nous avons déjà clairement indiqué en 2006 que les gens dans les villages ne sont pas immunisés si nous disposons de renseignements selon lesquels ils ont l’intention de faire feu sur Israël. »
Au revoir, les conventions de Genève (bien qu’Israël ne s’en soit jamais senti redevable en premier lieu). Un des nombreux problèmes de la logique si sophistiquée de Yadlin est qu’elle autorise une punition collective basée sur la supposition que les Israéliens sont dotés de capacités d’omniscience permettant de détecter les intentions. Par conséquent, un arsenal accumulé pour défendre le Liban contre les politiques prédatrices et punitives d’Israël est appréhendé comme étant de nature offensive, justifiant ainsi de nouvelles mesures punitives israéliennes.
Une autre complication émane du modus operandi d’Israël vis-à-vis des personnes qui n’ont aucune intention de tirer sur Israël, comme les vingt-trois civils (principalement des enfants) qui ont été massacrés pratiquement à bout portant en juillet 2006 par des hélicoptères israéliens alors qu’ils fuyaient leur maison dans le sud du Liban. Leur fuite avait été ordonnée par Israël.
Le Liban du Sud en trois étapes faciles
Après onze paragraphes consacrés à une retransmission fidèle de la ligne de conduite israélienne concernant l’état actuel de son « Hezbollahland », Kershner reconnaît dans son article que « les affirmations israéliennes n’ont pas pu être vérifiées de façon indépendante ».
Claire comme le jour, voici donc la raison pour laquelle les choses n’auraient pas dû être écrites en premier lieu. Mais elles l’ont été, et aucune tentative n’a été entreprise pour entamer un processus de vérification qui aurait été des plus simples.
Comme je l’ai signalé dans Jacobin, il se trouve que le New York Times dispose d’une grande quantité de ressources, dont un bureau à Beyrouth, la capitale du Liban, qui est à à peine deux heures de route du sud du pays.
La question de savoir pourquoi personne du bureau en question n’a pu entreprendre cette vérification avant la publication d’un article si explosif laisse perplexe, surtout lorsque l’on constate qu’une note au bas de l’article précise qu’« Anne Barnard a contribué à ce reportage depuis Beyrouth ».
Si Barnard ou quelqu’un d’autre avait été envoyé pour mener une mission de reconnaissance, l’article aurait eu une perspective plus équilibrée, ou du moins une phrase du type : « En se rendant à Muhaybib, dans le sud du Liban, le New York Times n’est tombé sur aucun poste de commandement du Hezbollah. »
Si le journal souhaitait organiser une visite à l’avenir, je serais heureuse de leur donner quelques conseils. L’autre jour, j’ai moi-même loué une voiture pour 25 dollars, et je suis allée à la fois à Muhaybib et à Chakra. Aucune carte délivrée par Israël ne m’a été nécessaire : je suis tout simplement allée de la ville de Tyre, située au sud du Liban, jusqu’aux collines en passant par le mémorial pour les victimes du massacre de Cana, puis j’ai demandé mon chemin.
Ma première visite dans ce secteur précis du sud, près de la frontière israélienne, est survenue peu de temps après la fin de la guerre de 2006, lorsqu’un ami et moi avions décidé de faire un tour des décombres libanais en autostop. En dépit des braillements israéliens quant à l’utilisation par le Hezbollah de boucliers humains pour protéger son armement, les seuls armements en évidence à l’époque étaient de gigantesques bombes à sous-munitions non explosées dispersées à travers des axes choisis, que deux jeunes hommes qui nous ont pris en autostop aimaient à parcourir à toute vitesse.
Ces engins particulièrement prisés des Israéliens ont été enlevés depuis longtemps, même si la plupart des quatre millions de bombes à fragmentation disséminées lors de la dernière guerre d’Israël au Liban du Sud, selon les estimations, continuent de polluer le paysage sous forme non explosée, tuant et mutilant de temps en temps des enfants et d’autres êtres vivants. En somme, c’est une zone dans laquelle vous pourriez être pardonné de dormir avec un missile.
Des boucliers humains à gogo
Alors que j’approchais de Chakra un matin, une série de portraits de martyrs libanais bordant la route rappelait le bilan humain de la quête israélienne pour la domination régionale. Dans le village de Chakra, la récolte actuelle de boucliers humains a été réalisée lors de la routine matinale : aller à l’école, aller à la boulangerie, ouvrir son magasin, sortir les tables devant le café.
Pendant ce temps, je me suis mise à la recherche des 400 sites et installations militaires appartenant au Hezbollah, que je n’ai pas trouvés, même si j’ai trouvé des maisons, des fermes, des salons de coiffure et des magasins de vêtements, un établissement coloré proposant des « injections de Botox », un autre établissement tout aussi coloré appelé « Magic Land », une peinture de Che Guevara, un étang rempli d’eau rance et un graffiti « THUG LIFE ».
J’ai ensuite repris la route vers le petit village de Muhaybib, l’endroit qui, selon Kershner, « ressemble à un village typique du sud du Liban » lorsqu’il est « vu des airs ». En arrivant, j’ai constaté que, vu du sol, il ressemble également à un village libanais typique.
Un bouclier humain (une femme avec, à ses côtés, deux mini-boucliers humains portant des sacs à dos) m’a fait signe, derrière le portrait surdimensionné d’un martyr faisant face à sa maison. Dans un jardin à proximité, un autre bouclier – une femme âgée, et donc vraisemblablement une récidiviste – m’a adressé un large sourire et m’a dirigée vers une route sans issue, d’où je suis ensuite ressortie avec l’aide d’un autre bouclier humain, un homme d’âge moyen avec un appareil dentaire.
À la mosquée locale, j’ai confondu le portrait d’un martyr avec un garde armé ; je me suis ensuite assurée que personne ne m’avait vu poser une question à une affiche, avant de rentrer chez moi.
Le long de la route, j’ai aperçu une multitude de rochers, d’arbres et de portes – certains des éléments figurant dans l’illustration ci-dessus, qui accompagne l’article de Kershner.
Une frappe préventive
De toute évidence, l’intérêt de contester l’article de Kershner dans le New York Times n’est pas de nier le fait que le Hezbollah est extrêmement bien armé. C’est le cas. Mais il est également célèbre pour son professionnalisme et sait éviter de laisser traîner ses jouets de guerre et de les exposer à l’« objectif » de l’armée israélienne.
Dans un rapport daté de 2006, Human Rights Watch (HRW) a affirmé que malgré le fait que le Hezbollah a « occasionnellement » placé des armes dans « des zones peuplées », ces cas limités « ne [justifiaient] pas l’usage intensif et aveugle de la force par l’armée israélienne » lors de son assaut lancé au cours de l’été au Liban. En outre, alors que le courant ne passe clairement pas entre HRW et le Parti de Dieu (Hezbollah), le rapport « n’a décelé aucun cas dans lequel le Hezbollah aurait utilisé délibérément des civils comme boucliers pour se protéger contre une attaque de représailles de l’armée israélienne ». HRW a de plus souligné qu’« aucun des cas de mort de civils [libanais] décrits dans ce rapport ne comporte de preuves indiquant que des forces ou des armes du Hezbollah étaient présentes à l’intérieur ou à proximité de la zone ciblée par l’armée israélienne pendant l’attaque ou juste avant celle-ci ».
Néanmoins, et ceci est au plus haut point problématique, Kershner a maintenant dépeint le paysage du Liban du Sud comme étant si abondamment et manifestement militarisé – ses villages grouillant de dépôts d’armes et autres objets de cet acabit – que toute une partie du pays aurait de la chance si elle était considérée comme étant peuplée de la moindre population civile. Et moins l’on apercevra de civils en train de courir dans tous les sens dans un territoire que l’armée israélienne désire ardemment faire sauter, plus la marge de manœuvre dont elle dispose sera grande.
Kershner semble savoir parfaitement ce qu’elle fait. Elle conjecture que le boucan actuel d’Israël sur la prétendue fortification des villages par le Hezbollah fait partie d’un effort visant à « prévenir ou détourner la censure internationale inévitablement occasionnée par des victimes civiles ».
En partie grâce à des articles comme le sien, Israël est cependant dispensé de mener ce combat seul. Cet accord de collaboration n’a pas échappé au journal israélien Haaretz, qui a récemment titré « Le New York Times, arme secrète d’Israël dans la guerre contre le Hezbollah ».
Bien sûr, ce n’est guère la première fois que le Times part en guerre au nom de l’État juif. En 2002, trois jours avant le carnage meurtrier perpétré par Israël dans la ville palestinienne de Jénine, Thomas Friedman, chroniqueur spécialiste des affaires étrangères, avait décrété qu’« Israël [avait] besoin de porter un coup militaire montrant clairement que la tactique du terrorisme ne [paierait] pas ».
Comme le rappelle le journaliste britannique Robert Fisk dans La Grande Guerre pour la civilisation : l’Occident à la conquête du Moyen-Orient : « Eh bien, merci Tom, me suis-je dit en lisant ce travail de journalisme létal quelques jours plus tard. Les Israéliens ont certainement suivi les conseils de Friedman. »
Et si l’intervention de Kershner laisse transparaître un aspect moins meurtrier que celle de Friedman, elle aussi mérite quelques remerciements. À sa décharge, toutefois, ce n’est pas sa faute si le journal américain de référence consent à servir par intermittence d’outil de propagande pour l’armée israélienne. (Dès 1982, même Friedman était censuré par les éditeurs pour avoir décrit les bombardements aveugles de la zone musulmane de Beyrouth-Ouest par Israël comme étant aveugles.)
Cela dit, le New York Times est en grande partie le reflet de l’opinion de l’ordre établi, qui ne fait pas preuve d’une grande amitié pour les adversaires d’Israël. Pour illustrer la façon dont ces préjugés se jouent dans la vie réelle, prenez un titre du Times daté de juillet 2006, dix jours après qu’Israël a lancé son carnage au Liban : « Les États-Unis accélèrent la livraison de bombes aux Israéliens ».
Une humanité à deux niveaux
Le discours déshumanisant déployé en Occident contre les Arabes et les musulmans joue également en faveur d’Israël, les Israéliens étant décrits comme étant « comme nous », c’est-à-dire qu’ils occupent un niveau supérieur de l’humanité malgré leur comportement souvent inhumain.
Le résultat est que, si vous êtes un civil du Liban du Sud, vous êtes confronté à de nombreuses difficultés. Dans l’article de Kershner, il y a un « sympathisant du Hezbollah » isolé qui parle vaguement en votre défense ; toutefois, c’est sa parole contre celle de toute une panoplie de responsables et d’experts militaires israéliens, dont l’un avertit qu’« un très grand nombre de Libanais seront tués » dans la prochaine manche du combat entre Israël et le Hezbollah.
La responsabilité des décès imminents est idéalement attribuée au second de ces adversaires en raison du développement extrêmement dangereux de ses capacités militaires. Aucune attention n’est portée au fait qu’en termes d’anéantissement de vies et de biens par l’armée, les forces israéliennes battent le Parti de Dieu haut la main.
En outre, Israël n’est pas très bien placé pour dénoncer à tout-va la militarisation de villages, étant donné sa propre existence en tant que grand village militarisé imposant un service militaire universel. Si nous voulions pinailler, nous pourrions demander dans quelle mesure les civils soumis au service militaire universel sont « civils ».
L’année dernière, le site web Mondoweiss a attiré l’attention sur un conflit d’intérêts potentiel découlant du fait que le propre fils de Kershner réalisait son service militaire dans l’armée israélienne. Avec sa frappe préventive sur le Liban du Sud, elle aussi s’est engagée dans l’armée, en proposant peut-être une nouvelle version du concept de journalisme de guerre.
- Belen Fernandez est l’auteure de The Imperial Messenger: Thomas Friedman at Work (Verso). Elle collabore à la rédaction du magazine Jacobin.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
Photo : le village libanais frontalier de Muhaybib (MEE/Belen Fernandez).
Traduction de l'anglais (original) par VECTranslation.
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