EN IMAGES : Visitez la Grande mosquée d’Alger
Djamaâ El Djazaïr, qu’on appelle en français « Grande mosquée d’Alger », est en réalité un immense complexe de 377 000 mètres carrés comprenant une salle de prières, un minaret, une cour d’arbres et de bassins, une esplanade de commerces et de services, 14 hectares de parc et un « jardin islamique », un centre culturel, un institut supérieur pour 300 doctorants et une bibliothèque prévue pour recevoir un million d’ouvrages. Le chantier a commencé au printemps 2012. Il s’agit du troisième plus grand lieu de culte au monde derrière La Mecque et Médine.
À l’occasion de la fête d’al-Mawlid al-Nabawi (naissance du prophète), une cérémonie a été organisée, mercredi 28 octobre, dans la salle de prières, pour quelques centaines d’invités, essentiellement des personnalités nationales. Cette salle, de 22 000 mètres carrés, a été conçue pour accueillir 36 000 personnes. Le complexe peut en accueillir 120 000 au total. Le tapis, composé à 80 % de laine, réalisé en Algérie, reprend les motifs des 29 régions du pays.
Dans la salle de prières, se trouve le plus grand lustre du monde, un titre jusque-là détenu par celui de la mosquée Cheikh Zayed à Abou Dabi, aux Émirats arabes unis. Composé de 357 000 cristaux Swarovski qui captent la lumière des projecteurs pour la miroiter dans la salle, il pèse 9,70 tonnes et mesure 13,70 mètres de diamètre. Plongé dans un bain d’or de 24 carats, il présente les tasbih (invocations) ciselées sur toute sa circonférence. Pour l’installer, il a fallu monter un échafaudage jusqu’à la première coupole pour placer les 38 câbles d’acier à partir desquels les éléments du lustre, livrés en kit, ont progressivement été suspendus.
Le mihrab (niche indiquant la direction vers La Mecque), en marbre, tout comme le minbar (chaire de l’imam), en bois, ont été conçus sur le modèle de ceux existants dans les plus vieilles mosquées d’Algérie. Le mihrab est encadré par une surface en onyx, une pierre translucide laissant passer la lumière, sur laquelle sont gravés les 99 noms d’Allah.
Avec ses 265 mètres de hauteur, le minaret de la Grande mosquée d’Alger est le plus haut du monde, mais est toutefois devancé par deux autres tours : Burj Khalifa (828 m) et Burj al-Arab (321 m), à Dubaï. Mercredi soir, l’adhan (appel à la prière) a été diffusé depuis le minaret et s’est entendu dans un rayon de 2 à 3 kilomètres. La soumaah (sommet du minaret) est aménagée en verrière placée au sommet et comprend 1 200 panneaux fixés à une charpente métallique.
Le minaret, carré comme les minarets traditionnels des mosquées maghrébines, comprend 42 étages – le public pourra se rendre jusqu’au 38e, où ont été placées des longues vues pour observer la ville à 380 degrés – et dix-sept ascenseurs. Quinze étages sont consacrés à un musée d’histoire et d’art islamique, encore non aménagé, et huit à un centre de recherche.
Par la porte Bab al-Fatah, on accède à la cour, aussi grande que la salle de prières attenante, où 44 arbres, des caoutchoucs, ont été plantés autour de quatre bassins à jets d’eau. Sous le sol, se trouve une bâche d’eau de 6 500 mètres cubes où aboutissent les eaux pluviales récupérées pour l’arrosage. Sur la photo, on aperçoit aussi la coupole extérieure qui culmine à 76 mètres.
Les employés s’activent pour les derniers préparatifs de la cérémonie, devant l’entrée VIP, au sol en marbre et aux façades recouvertes, comme l’ensemble du complexe, de travertin. Devant, se trouve un énorme bassin en forme de croissant, aux abords recouverts de fleurs, et un héliport. L’entrée de droite donne accès aux salons privatifs de l’imam, là où il accueillera délégations et invités, mais pourra aussi travailler puisqu’à l’étage se trouve une bibliothèque.
L’entrée de gauche est réservée aux visites officielles. Du rez-de-chaussée à l’étage, les murs ont été décorés de faïences colorées réalisées par des artistes algériens, reprenant pour la plupart des sourates du Coran. Certaines ont demandé six mois de réalisation.
La décoration, dont six kilomètres de calligraphies, est inspirée des traditions de l’islam maghrébin. On y retrouve des rosaces, des fleurs et certains motifs appelés kaïm naïm, comme ici sur les hauteurs des portes, qui, dans une alternance de rectangles debout et couchés, rappellent les découpes des moucharabiehs.
Sur l’esplanade, les visiteurs auront bientôt accès plusieurs commerces et services : restaurants et cafétérias, boutiques d’artisanat, infirmerie, bureau de poste, garderie pour enfants, salles de projections et de conférences. Au sous-sol, un parking de deux niveaux pourra accueillir 4 000 véhicules.
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