Chypre : la Turquie dément tout retrait de ses troupes
La Turquie a nié jeudi tout projet de retrait de ses militaires de Chypre, alors que se déroule en Suisse un nouveau round de négociations sur la réunification de l'île divisée depuis plus de 40 ans.
Chypre est divisée depuis 1974 entre la République de Chypre, où réside la communauté chypriote grecque dans le sud de l'île, et la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.
La Turquie y stationne quelque 35 000 soldats, dont Nicosie, soutenue par Athènes, réclame le retrait total.
Une source diplomatique avait affirmé à l'AFP en Suisse que la Turquie serait prête à réduire de 80 % sa présence militaire.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a toutefois fermement démenti un tel projet dans un communiqué diffusé jeudi matin : « Les informations selon lesquelles notre pays va retirer ses soldats de l'île dans le cadre d'un plan en quatre étapes et les pourcentages évoqués sont faux. »
« Zéro soldat, zéro garantie, pour nous cela ne peut pas être le point de départ d'une réunion », a déclaré plus tard dans la journée le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.
« Nous ne pouvons accepter une telle chose », a-t-il poursuivi, s'adressant à des journalistes dans la station alpine de Crans-Montana, qui accueille les pourparlers de paix.
Il a qualifié cette requête de « rêve », appelant Athènes et Nicosie à « se réveiller » : « Il faut qu'ils se réveillent de ce rêve, qu'ils y renoncent. »
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Le précédent round de pourparlers organisé en janvier en Suisse avait enregistré quelques avancées, mais s'était globalement soldé par un échec.
Après une interruption de cinq mois, les négociations ont repris mercredi dans le cadre d'une conférence élargie, avec le président chypriote Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci, rejoints par les ministres des Affaires étrangères et représentants de la Turquie, de la Grèce et de la Grande-Bretagne, pays « garants ».
Mevlüt Cavusoglu a affirmé qu'il s'agit des « négociations finales » et qu'il est « nécessaire » de les faire aboutir.
« Nous n'allons pas négocier éternellement de cette façon », a-t-il affirmé. Si cela n'aboutit pas, il faudra un autre format de négociations, a poursuivi le ministre.
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