Des prisonniers syriens se voient offrir la liberté s’ils se battent pour le gouvernement
En Syrie, la liberté serait offerte aux prisonniers qui acceptent de se battre sur les lignes de front à Deir ez-Zor et à Alep, selon les sites d’informations locales.
Des négociateurs auraient été envoyés par le gouvernement syrien à la prison d’Adra, dans la banlieue nord-est de la capitale Damas, pour encourager les détenus à se battre aux côtés des forces pro-gouvernementales dans les combats visant à gagner du terrain dans la ville orientale divisée de Deir ez-Zor et dans la poudrière du gouvernorat d’Alep.
Des sources au sein de la prison ont déclaré au site d’informations locales Syria Mubasher qu’une équipe de négociateurs avait pénétré dans l’établissement la semaine dernière.
Les négociateurs ont informé tous les prisonniers qui purgent une peine de plus de cinq ans, « que ce soit pour des infractions criminelles ou politiques », qu’ils seraient libérés et que toutes les charges seraient abandonnées s’ils acceptent de prendre les armes pour le gouvernement, a déclaré à al-Araby al-Jadid Ali Baz, directeur de Syria Mubasher.
« Un certain nombre de prisonniers se sont engagés, la majorité d’entre eux sont des personnes reconnues coupables d’infractions pénales et condamnées à de longues peines », a déclaré Ali Baz.
Tentative manifeste pour accroître le nombre de soldats qui se battent pour le gouvernement, le Premier ministre Wael al-Halqi a promis en octobre dernier d’augmenter les salaires dans l’armée afin de stopper ce qu’il a qualifié de « migration économique ».
Comptant parmi les plus grandes prisons en Syrie avant le début de la guerre, Adra a été construite pour accueillir 2 500 détenus, avec des ailes séparées pour les détenus condamnés pour des infractions à caractère politique, liées à la drogue et les infractions sexuelles.
Il dispose également d’un bloc séparé pour héberger les femmes.
Cependant, fin 2014, il y avait plus de 7 000 personnes détenues dans la prison, avait déclaré un responsable du gouvernement après une visite.
En décembre 2014, Ahmed al-Bakri, procureur général de Syrie, a déclaré au journal pro-gouvernemental al-Watan que le règlement de la prison était obsolète et devait être révisé en raison des conditions dans l’établissement.
Cependant, un homme qui a été libéré ce même mois a rapporté au site d’informations locales Zaman al-Wasl qu’il y avait près de 11 000 personnes dans la prison, et la plupart n’ont jamais été inculpées.
Ces rapports concernant les tentatives de recruter les détenus dans la célèbre prison d’Adra surviennent quelques jours après que les forces de sécurité ont réussi reprendre de force le contrôle de la prison de Hama, à environ 200 kilomètres au nord, aux détenus qui avaient organisé une émeute pour la deuxième fois en moins d’un mois.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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