EN IMAGES : La citadelle d’Erbil, l’un des plus anciens lieux de peuplement au monde
Située au cœur de l’actuelle Erbil, dans le Kurdistan irakien, la citadelle d’Erbil s’étend sur dix hectares et culmine à une trentaine de mètres de hauteur. Elle est considérée comme l’un des plus anciens sites au monde habités en permanence : ses premières fondations sont vieilles d’environ 6 000 ans, selon les estimations.
Les premières mentions d’un nom proche d’Erbil figurent dans des sources sumériennes établies il y a environ 5 000 ans, la ville était alors appelée Urbilum.
Les Akkadiens, qui parlaient une langue sémitique, faisaient référence à un lieu appelé « Arba-ilu », qui signifiait « quatre dieux ». Aujourd’hui, ce site fait partie intégrante de la ville moderne et abrite un ensemble animé de musées, de marchés et de sites culturels. (Photos : Ismael Adnan)
Le site fortifié, renforcé par un mur ottoman du XIXe siècle, fut gouverné par les Sumériens, les Akkadiens, les Assyriens, les Sassanides, les Mongols, les Arabes, les Kurdes et les Ottomans, entre autres.
Cet héritage ancien se reflète dans la conception des ruelles étroites et sinueuses de la citadelle, qui témoignent d’une époque antérieure aux voitures et aux transports en commun.
Jusqu’en 2005, la citadelle comptait 490 foyers. Mais au fur et à mesure que les bâtiments s’effritaient, les familles ont été relogées par le gouvernement dans la ville d’Erbil proprement dite, qui s’est étendue au-delà des murs érigés au XIXe siècle.
Une seule famille a choisi de rester. Ainsi, il est toujours correct d’affirmer que la citadelle fait partie des plus anciens lieux de peuplement « habités en permanence ».
En 2010, le gouvernement régional du Kurdistan, avec le soutien de l’UNESCO, a lancé un projet de préservation qui se poursuit encore aujourd’hui. Le site a ensuite été classé au patrimoine mondial de l’institution onusienne en 2014.
Sur la photo ci-dessus, des ouvriers réhabilitent des habitations anciennes, tandis qu’ailleurs, des responsables s’emploient à rétablir des services de base tels que l’approvisionnement en l’électricité et en eau.
La Grande mosquée, qui se trouve au centre de la citadelle, a fait l’objet de plusieurs restaurations. Elle est toujours utilisée pour les prières communes du vendredi, auxquelles participent les anciens habitants de la citadelle et ceux des quartiers voisins d’Erbil.
Le projet de rénovation, en cours depuis 25 ans, vise à attirer davantage de touristes et d’habitants dans le secteur. Les autorités locales ont investi dans plusieurs musées et restauré des boutiques, des marchés et des habitations. Le musée du textile kurde (ci-dessus) présente des tissus et des motifs traditionnels représentant les tribus qui vivaient autrefois au sein du fort.
Des chapeaux kurdes aux motifs colorés et complexes sont également exposés au musée. La ville d’Erbil abrite une population diversifiée composée de Kurdes, de Turkmènes, d’Arabes, d’Assyriens et d’autres minorités.
Le musée du textile renferme des vêtements traditionnels des tribus kurdes et turques qui vivaient autrefois dans la région.
L’une des autres attractions culturelles du site est le musée des pierres précieuses, qui présente une grande collection de pierres précieuses et de fossiles du Kurdistan et d’autres régions du monde.
À l’extérieur des murs historiques de la citadelle se trouve le Grand bazar d’Erbil, fondé au XIIIe siècle, qui vend des souvenirs et des objets d’artisanat locaux aux visiteurs de la plus ancienne structure en forme de fort au monde.
La citadelle abrite également un mémorial dédié aux victimes de l’attaque chimique menée en 1988 contre la ville kurde de Halabja par l’armée irakienne sous le commandement de l’ancien président baasiste Saddam Hussein.
L’attaque a fait 5 000 morts, dont une écrasante majorité de civils, et environ 10 000 blessés. Ali Hassan al-Majid, cousin de Saddam Hussein, a été reconnu coupable de génocide par un tribunal irakien après l’invasion du pays par les États-Unis en 2003 et exécuté en 2010.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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