La France échoue à faire libérer Salah Hamouri
La justice israélienne a encore une fois prolongé la détention administrative de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui dure depuis dix mois et devait se terminer ce 30 juin. Finalement, elle a été renouvelée pour trois mois sur ordre du ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman.
Salah Hamouri, né de mère française et de père palestinien, avait été arrêté le 23 août 2017 à son domicile de Jérusalem-Est par les forces de l’ordre israéliennes. Une enquête le soupçonne « d’avoir renoué avec des organisations politiques illégales ».
Inculpé en 2005 et condamné en 2008 à sept ans de prison pour avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yosef et pour appartenance au Front populaire de la libération de la Palestine (FPLP), il avait finalement été libéré en 2011.
Salah Hamouri a été incarcéré pendant dix mois dans la prison du Néguev, sans inculpation ni réel procès. Malgré l’intervention du président français Emmanuel Macron auprès de Benyamin Netanyahu, demandant la libération de Salah Hamouri, la justice israélienne n’a pas changé de position.
« Après dix mois de détention, les demandes des autorités françaises, y compris du président Emmanuel Macron en personne à Netanyahou, n'ont eu aucun effet sur les autorités israéliennes qui s'acharnent sur Salah Hamouri », a commenté son comité du soutien « Liberté pour Salah Hamouri ».
« Après dix mois d'injustice qui se prolongent aujourd'hui, nous demandons une nouvelle fois quels moyens sont mis par France Diplomatie pour faire respecter un Français arbitrairement incarcéré. C'est un homme, une famille qui sont atteints brutalement par cette décision perverse. Mais c’est aussi la France qui est insultée avec cette prolongation, alors qu'elle n'a de cesse de dérouler le tapis rouge aux dirigeants israéliens. »
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Interrogé par le journal français L’Humanité, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas souhaité réagir immédiatement « compte tenu de la complexité de la situation de M. Hamouri que nous suivons avec attention », en attente d’« un retour détaillé » des diplomates sur place », a rapporté le journal.
Elsa Lefort, l’épouse de Salah Hamouri interdite de se rendre à Jérusalem, a réagi suite à la réponse du ministère des Affaires étrangère. « De quelle situation complexe parlent-ils ? D'un citoyen français arbitrairement incarcéré par Israël depuis dix mois et d'une diplomatie française totalement impuissante malgré ses courbettes ? », s’est-elle interrogée sur sa page Facebook, en ajoutant : « France Diplomatie, commandez plutôt des rapports sur le racisme institutionnel et sur le deux poids deux mesures dans le traitement des citoyens français selon s'ils s'appellent Paul ou Salah. »
La prolongation administrative contre Salah Hamouri a sucité l’indignation sur la toile. Plusieurs internautes ont dénoncé cette décision en appelant l’État français à réagir.
L’association France Palestine Solidarité a appelé dans un communiqué le président Emmanuel Macron à « donner un signal fort en recevant à l’Élysée l’épouse de Salah Hamouri ». En effet, malgré plusieurs tentatives et de multiples relances, Elsa fort n’a toujours pas été reçue par le président français.
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