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L’armée turque n’est « pas affaiblie » par la tentative de coup d’État selon le gouvernement

Le porte-parole du gouvernement Ibrahim Kalın a indiqué que, malgré l’arrestation de 100 généraux, les militaires peuvent encore lutter efficacement contre le groupe État islamique et le PKK
Les partisans d’Erdoğan agitent des drapeaux turcs lors d’un rassemblement sur la place Taksim à Istanbul (AFP)

Le coup d’État manqué en Turquie ne nuira pas aux opérations militaires contre l’État islamique (EI) ou les militants kurdes, a déclaré mardi un porte-parole du gouvernement.

Le porte-parole du gouvernement Ibrahim Kalın a déclaré aux journalistes à Istanbul que, malgré l’arrestation de 100 généraux turcs (sur un total de 328, soit environ un tiers), l’armée n’était « pas affaiblie » dans sa lutte contre l’EI et les affiliés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est.

Il a ajouté que « tous les généraux arrêtés ont été remplacés au moment où nous parlons » et que seuls « quelques soldats rebelles [sont] toujours en fuite ». Il a ajouté que 28 soldats avaient été impliqués dans l’attaque contre le président Recep Tayyip Erdoğan dans son hôtel de Marmaris samedi – 14 d’entre eux ont été arrêtés mardi.

Kalın a également révélé que son gouvernement avait reçu des renseignements concernant le putsch six heures avant qu’il ne débute.

« Nous prendrons toutes les mesures légales pour nous assurer que la tentative de coup d’État ne se reproduise pas », a-t-il déclaré aux journalistes.

Au lendemain du coup d’État manqué, des préoccupations ont été soulevées quant à son impact sur les opérations militaires étant donné le grand nombre d’arrestations subséquentes de présumés comploteurs.

Peu de temps après l’annonce du putsch, des rapports ont commencé à circuler suggérant que l’armée turque se retirait du nord de l’Irak où des forces étaient stationnées sur une base militaire. Cependant, les forces peshmergas kurdes ont plus tard démenti tout retrait de forces.

Kalın a annoncé que le Conseil national de sécurité tiendrait sa première réunion post-coup d’État ce mercredi et qu’au cours de celle-ci « les prochaines étapes seraient discutées ».

En dépit de leur opposition au gouvernement dirigé par le parti de la Justice et du Développement (AKP), le PKK et ses affiliés se sont présentés comme neutres en ce qui concerne la tentative de coup d’État, qu’ils ont qualifié de conflit entre deux côtés des mêmes forces « fascistes ».

« Décrire Tayyip Erdoğan et la dictature fasciste de l’AKP comme démocratiques après cette tentative de coup d’État est une approche encore plus dangereuse que la tentative de coup d’État en elle-même », a déclaré le groupe représentant les Communautés du Kurdistan (KCK) dans un communiqué publié samedi.

Plus de 200 personnes ont été tuées et plus de 1 400 blessées vendredi et samedi dans les violences qui ont suivi la tentative d’une faction de l’armée turque visant à prendre le contrôle du pays. La plupart des victimes sont des civils.

Le gouvernement turc a tenu pour responsable de la tentative de coup d’État les partisans au sein de l’armée du religieux vivant aux États-Unis Fethullah Gülen, un allié devenu ennemi du président Erdoğan, qui habite actuellement en Pennsylvanie.

Les représentants du gouvernement ont appelé les États-Unis à extrader Gülen en Turquie où il serait jugé pour avoir orchestré le complot – une allégation que Gülen a fermement démentie.

 

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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