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Le Conseil consultatif saoudien refuse de débattre du droit des femmes à conduire

Le Conseil consultatif, qui conseille le gouvernement, rejette la proposition visant à étudier les conditions nécessaires pour que les femmes puissent prendre le volant
Des militants saoudiens notent que la conduite n’est pas techniquement illégale pour les femmes, mais que l’interdiction est liée à la tradition et à la coutume (AFP)

Le Conseil consultatif saoudien, qui conseille le gouvernement, a décliné la proposition d’étudier le dossier de la conduite pour les femmes, a déclaré un membre du conseil ce mercredi à l’AFP.

Lors d’une réunion qui s’est tenue cette semaine, un homme désigné comme membre du conseil a suggéré de lancer une étude sur le dossier, a confié un autre membre sous couvert de l’anonymat.

Il a expliqué que l’enquête était censée se pencher sur deux questions : « Quelles difficultés cela poserait-il si elles commençaient à conduire » et « Qu'est ce qui est requis pour qu'elles soient autorisées à conduire? »

Mais la proposition n'a pas obtenu la majorité de 50% plus un pour être débattue par cette assemblée, composée de 150 membres dont 30 femmes et qui se contente de conseiller le gouvernement sans légiférer.

L'Arabie saoudite, monarchie ultra-conservatrice du Golfe, est le seul pays au monde à interdire aux femmes de prendre le volant. Les défenseurs du droit des femmes à prendre le volant relèvent que l'interdiction n'avait aucune base légale mais qu'elle s'explique par le poids des traditions et des coutumes.

Des progrès ont toutefois été faits pour les droits des femmes sous le règne de l'ancien roi Abdallah qui a nommé en 2013 des femmes au Conseil consultatif.

Il les a également autorisées à prendre part aux élections municipales, lors desquelles une vingtaine de femmes ont été élues sur un total de 2 106 sièges en décembre dernier.

Certaines Saoudiennes défient l'interdiction de prendre le volant en publiant sur les réseaux sociaux des vidéos les montrant en train de conduire.

D’autres Saoudiennes estiment toutefois que le changement ne peut pas se faire par la force – un message qui a notamment été délivré par l'influent vice-prince hériter, Mohammed ben Salmane, qui a estimé en avril que la « société n'était pas encore prête » pour permettre aux femmes de conduire.

En avril, c’est lui qui avait dévoilé les mesures phares du plan national baptisé « Vision 2030 » pour adapter l’économie de la monarchie à la nouvelle donne énergétique. Ce plan, et le programme de transformation nationale tablent sur une augmentation de la proportion de femmes actives, qui passerait de 23 à 28 % d’ici à 2020.

Traduit de l'anglais (original).

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