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Le DG de LafargeHolcim démissionne suite à des transactions présumées avec des groupes armés

Le géant du ciment a admis avoir eu recours à des « actes inacceptables » pour maintenir l’activité d’une cimenterie en Syrie
Cette photo prise le 9 mars 2017 à Paris montre le siège français de LafargeHolcim, groupe créé en 2015 par la fusion du cimentier Lafarge et son homologue suisse Holcim (AFP)
Par AFP

Le directeur général du géant du ciment LafargeHolcim, Eric Olsen, quittera le groupe le 15 juillet, à la suite d'une enquête interne sur d'éventuelles transactions avec des groupes armés en Syrie, a annoncé lundi le groupe.

Sa démission a été acceptée par le conseil d'administration qui a cependant « conclu qu'Eric Olsen n'était ni responsable ni pouvant être considéré comme informé des actes répréhensibles identifiés dans le cadre de cette enquête ».

« Ma décision est guidée par la conviction qu’elle contribuera à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie », a déclaré Eric Olsen, cité dans le communiqué.

« Bien que je n'ai été en aucune manière impliqué, ni même informé d'actes répréhensibles, je pense que mon départ contribuera à ramener de la sérénité à une société qui a été exposée depuis des mois sur ce sujet », a-t-il ajouté.

La recherche d'un successeur va être lancée immédiatement. Beat Hess, le président du conseil d'administration, reprendra les commandes l'entreprise par intérim pendant la transition.

Le franco-américain Eric Olsen s'était vu confier les rênes de l'entreprise lors de la fusion en juillet 2015 du français Lafarge avec le suisse Holcim.

En mars, le groupe avait admis avoir conclu des arrangements pour maintenir l'activité d'une cimenterie située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep.

La filiale locale, qui appartenait alors à Lafarge avait remis des fonds à des tierces parties pour trouver des arrangements avec des  groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions, alors que la situation politique en Syrie avait créé des conditions difficiles pour assurer la sécurité de l'usine et de ses employés, avait reconnu le groupe.
Une enquête interne n'avait pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds, avait précisé LafargeHolcim.

Selon Le Monde, qui avait révélé l'affaire en juin, ces arrangements ont notamment profité à l'organisation État islamique (EI).

Rétrospectivement, les mesures prises pour maintenir l'usine en activité étaient « inacceptables », avait admis le groupe.

Suite aux révélations du Monde, plusieurs ONG, puis le ministère de l'Économie, ont porté plainte contre le cimentier, l'accusant notamment de financement du terrorisme et d'avoir enfreint les sanctions édictées par l'Union européenne contre le régime de Bachar al-Assad.

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