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Le gouvernement Assad a infiltré l'État islamique, affirme un diplomate syrien

Khaled Abboud, secrétaire du parlement syrien, a laissé entendre dans une interview plus tôt cette semaine que le gouvernement Assad avait déjoué des attaques de l’EI
Le président syrien Bachar al-Assad à Damas (AFP)

Le gouvernement du président Assad a infiltré le groupe État islamique et est au courant des complexités qui se jouent derrière les attaques terroristes qui ont lieu en Turquie, a déclaré un diplomate syrien.

« La sécurité syrienne et les services de renseignement syriens ont infiltré ces réseaux [l’État islamique et d'autres groupes militants en Syrie] », a affirmé le secrétaire du parlement syrien, Khaled Abboud, lors d’une interview sur la chaîne de télévision d'État syrienne plus tôt cette semaine.

« Ils les ont infiltrés et ont pris le contrôle de structures clés en leur sein », a ajouté le député syrien.

Abboud a déclaré que l'infiltration des réseaux du groupe militant était la raison pour laquelle Damas avait été épargné par les attaques qui sévissent à travers le reste du pays.

« Où est Daech, le Front al-Nosra et toutes ces factions révolutionnaires djihadistes ? » a-t-il demandé. « Ils sont à la périphérie de Damas. »

« Alors pourquoi n’y a-t-il pas eu d'attentats à la bombe à Damas ? Alors qu’il y a eu des attaques contre des villes turques », a-t-il poursuivi, laissant entendre qu’il y avait un lien entre l'infiltration de l'EI et l'absence d'attaques contre la capitale syrienne, bastion du gouvernement.

Besoin d'aide avec le terrorisme ? Demandez à la Syrie

Abboud a également indiqué que d'autres pays qui connaissent des difficultés à venir à bout du terrorisme devraient demander l'avis et la coopération du gouvernement Assad.

« Par conséquent, à mon avis, ce qui se passe en Turquie [les attaques terroristes] ... personne ne peut l’arrêter sans coopérer avec les services de sécurité syriens », a-t-il déclaré.

La Turquie est victime d'attaques depuis 2015. La dernière, revendiquée par l’EI, a ciblé une boîte de nuit d’Istanbul la veille du Nouvel An, tuant 39 personnes et en blessant des dizaines d'autres.

Abboud a ajouté que le gouvernement syrien était parfaitement au courant des attaques terroristes qui se déroulent en Turquie et en Jordanie.

« Vous pourriez être surpris [de savoir] ... que l'État syrien est au courant d’aspects stratégiques de ce qui se passe en Jordanie et en Turquie. »

« Il y a une différence entre être au courant de ces opérations et les organiser. »

Le terrorisme sévit toujours

Dans une série de déclarations contradictoires, Abboud a affirmé que bien que le gouvernement syrien ne nécessite aucune assistance étrangère dans sa lutte contre les groupes rebelles, le Hezbollah, l'Iran et la Russie avaient tous rejoint la lutte pour sa défense.

« Cette force de trois pouvoirs combinés [l'armée syrienne, les milices du Hezbollah et l'Iran] ne pouvait pas vaincre le terrorisme. Alors, qui est intervenu ? La Russie », a expliqué Abboud.

Cependant, selon le diplomate syrien, en dépit de la participation de tous ces pouvoirs, le terrorisme sévit toujours en Syrie.

« [Mais] avons-nous réussi à maîtriser le terrorisme ? », a demandé Abboud de manière rhétorique. « Jusqu'à ce jour, non. »

Après la chute d'Alep le 23 décembre dernier et l'évacuation des civils et des combattants rebelles de l'enclave assiégée, l'armée syrienne a déclaré avoir remporté une victoire charnière contre le « terrorisme », tandis que son allié clé, la Russie, a salué une étape « très importante ».

Les forces iraniennes et les milices liées à Téhéran – dont le Hezbollah – ont joué un rôle crucial dans le soutien aux troupes du président syrien, en particulier dans la bataille d'Alep.

La chute d'Alep a été considérée comme la plus grande victoire remportée par les forces d'Assad en près de six ans de guerre civile, ainsi qu’une victoire majeure pour ses soutiens étrangers.

Traduit de l’anglais (original).

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