Le Maroc n’organisera pas le Mondial 2026 : une « trahison saoudienne » ?
RABAT – Jusqu'au bout, la communion a été exemplaire. Le rêve des Marocains d'accueillir la Coupe du monde de 2026 semblait relever du domaine du possible. Mais lorsque l’organisation du Mondial a été attribuée, ce mercredi 13 juin, au trio nord-américain États-Unis-Mexique-Canada, la déception fut à la hauteur de l’emballement.
Pour le royaume, il s'agissait surtout de liquider une vieille frustration : celle d'avoir échoué, à quatre reprises, à accueillir une Coupe du monde. S'y est ajoutée une cinquième.
Sur les réseaux sociaux, l'échec de la candidature marocaine suscite des réactions diverses. Certains s'en félicitent, estimant que le royaume ne pouvait se permettre l'organisation d'un événement aussi coûteux. Ils proposent que les Marocains s'unissent de la même manière pour exiger de l'État la réalisation des projets promis pour la Coupe du monde.
Pour d'autres, la cuisante défaite du Maroc a ses coupables, et ils renvoient dos à dos le comité de candidature du Maroc, la diplomatie marocaine, les arrangements entre confédérations de football, ou encore la défection de certains pays arabes qui ont voté pour le dossier nord-américain.
Et d'autres estiment qu'une telle défaite était prévisible, compte tenu de l’inconsistance du dossier marocain.
La place du Maroc sur la carte des relations internationales
Le Maroc officiel n'a, jusqu'à présent, pas réagi au vote de nombreux pays arabes (Arabie saoudite, Liban, Koweït, Bahreïn, Jordanie et Émirats arabes unis) en faveur du dossier nord-américain.
Mais sur la toile, les réactions sont passionnées, et des internautes marocains n'hésitent pas à parler de « trahison » saoudienne. D'autant que le royaume wahhabite s'est activé en coulisses pour promouvoir le dossier américain auprès de pays arabes et asiatiques.
La Tunisie, la Turquie, le Qatar et surtout l’Algérie, ont été salués pour leurs votes en faveur du Maroc.
En Russie, des supporters marocains ont hué une délégation saoudienne, accueillie aux cris de « Saoudiens, traîtres ! »
« Leur vote a permis de situer la place qu'occupe le Maroc, dans le contexte actuel, sur la carte des relations internationales, et c'est décevant », relève un analyste sportif marocain contacté par Middle East Eye.
« Cela permet également de jauger la qualité des relations entre le Maroc avec ses partenaires du Golfe. Autrefois alliés indéfectibles, leurs relations avec le Maroc se sont grandement détériorées suite au renforcement de la position de Mohamed ben Salmane, et surtout en raison de la neutralité du Maroc dans la crise du Qatar. »
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Pour lui, « le soutien de l'Arabie saoudite aurait pu être décisif compte tenu de son poids dans le monde arabe et islamique, et au regard de son influence, qui s'étend à d'autres pays asiatiques et occidentaux ».
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