L'émir de la katiba Okba Ibn Nafaâ enterré en Algérie
ALGER - Selon les informations recueillies par Middle East Eye, les autorités tunisiennes auraient récemment remis aux Algériens les restes du corps de Sofiane Sekni, alias Abou Sofiane Essoufi, l’émir de la katiba (phalange) Okba Ibn Nafaâ, proche d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
La Garde nationale tunisienne avait annoncé dimanche 30 avril qu’un combattant lié à AQMI s’était fait exploser et qu’un autre avait été tué lors « d’une opération antiterroriste ».
Selon Khalifa Chibani, porte-parole de la Garde nationale, les deux hommes ont pu être localisés à Sidi Bouzid, dans le sud du pays, via « des contacts établis entre la phalange et des personnes à l’intérieur de la ville ».
Pendant l’assaut, Abou Sofiane Essoufi, « qui portait une ceinture d’explosifs, a été touché par balles et s’est fait exploser ».
L’autre, un Tunisien connu sous le nom d’Abou Alyaqine al-Qarouani, a été abattu lors d’un échange de tirs avec les gendarmes avant de pouvoir actionner sa ceinture.
Leur mort a été annoncée sur un compte Telegram d’AQMI.
Entré en Tunisie après le début de la révolution
« L’identité d’Abou Sofiane Essoufi a été confirmée grâce à des analyses ADN. Ce qu’il reste de son corps a été remis par les autorités à la famille et ses funérailles se sont faites dans la plus grande discrétion », précise une source sécuritaire algérienne à MEE.
L’émir algérien aurait rejoint le maquis en 2009. « Il est entré en Tunisie juste après le début de la révolution, en janvier 2011 et a pris la direction de la katiba après la mort de l’émir précédent, Khaled Chaieb, alias Lokmane Abou Sakr, en mars 2015. »
La katiba Okba Ibn Nafaâ est longtemps restée une des plus dangereuses et une des plus actives à la frontière algéro-tunisienne avant de connaître des divisions liées au départ de certains de ses membres pour le groupe État islamique (EI). Elle est à l’origine de nombreuses attaques contre l’armée tunisienne.
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Des rumeurs sur sa mort ont circulé lors d’une opération à Kasserine en 2015, au cours de laquelle quatorze terroristes ont été tués, ensuite démenties par le ministre de la Défense.
Les Tunisiens, qui le pensaient à l’origine de l’attentat du Bardo en mars 2015 et en train de préparer plusieurs opérations de sabotage des sites sensibles du pays, avaient lancé un avis de recherche contre lui.
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