Les troupes libyennes « exhument et crucifient les cadavres ennemis » à Benghazi
Les forces de Libye orientale affiliées à l'armée du général Khalifa Haftar auraient exhumé les corps de combattants rivaux et brûlé et crucifié leurs cadavres, selon des médias arabes et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
Selon ces rapports, les forces d'Haftar auraient ciblé les tombes des chefs militaires du Conseil de la choura des Révolutionnaires de Benghazi (SCBR) le lendemain de leur annonce de la capture de la dernière poche de résistance de leurs rivaux dans le sud-ouest de Benghazi, mettant fin à des semaines de résistance.
Les combattants de l'Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par d'Haftar ont célébré leur victoire en exhumant les cadavres de leurs ennemis, y compris leur chef, Jalal al-Makhzoum, avant de les exhiber à travers la ville.
La Commission nationale des droits de l'homme de Libye (LNHCR) a qualifié ces actions de crime de guerre.
« Cet acte est inhumain. C'est un crime de guerre qui devrait être puni », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
« Cet acte est inhumain. C'est un crime de guerre qui devrait être puni » - Commission nationale des droits de l'homme de Libye
Makhzoum, qui a été enterré il y a six jours, a été exhumé, crucifié et exhibé à travers la ville sous les acclamations des forces d’Haftar, a rapporté Al Jazeera arabe dimanche.
Les forces d’Haftar, dirigées par le général Wanis Abu Khamada, auraient ensuite pendu le corps de Makhzoum à la porte d'un camp militaire de l’ANL.
Makhzoum a dirigé les forces du SCBR lors d’une opération contre les forces de l’ANL à Benghazi en 2014 qui avait permis de prendre le contrôle de plusieurs camps militaires de ces dernières.
Selon Al Jazeera, un nombre non identifié de sépultures appartenant aux membres du SCBR ont également été exhumées et les corps crucifiés par les forces de l’ANL.
Reprise du contrôle
L’ANL, basée à l'est, mène une campagne militaire dans la deuxième plus grande ville de Libye depuis près de trois ans et se heurte toujours à des poches de résistance dans deux quartiers septentrionaux, malgré des gains importants réalisés depuis le début de l'année dernière.
Le dirigeant de l’ANL, le général Khalifa Haftar, a lancé son opération « Dignité » à Benghazi en mai 2014, affirmant vouloir débarrasser la ville de ses militants à la suite d'une série d'attentats et d'assassinats.
Certains de ses adversaires ont ouvertement reconnu leur allégeance à l'État islamique ou à des groupes liés à al-Qaïda, mais d'autres affirment qu'ils se battent pour empêcher un retour à l’autoritarisme en Libye.
Haftar a rejeté un gouvernement soutenu par l'ONU à Tripoli destiné à réunir le pays après sa scission entre gouvernements et factions militaires opposées à l’ouest et à l’est en 2014.
Traduit de l’anglais (original).
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