Libye : un premier pas entre Fayez el-Sarraj et Khalifa Haftar
Les deux principaux protagonistes du conflit en Libye ont convenu lors de leur rencontre à Abou Dabi d’œuvrer à un règlement de la crise mais sans annoncer de mesures concrètes, selon des communiqués distincts publiés mercredi.
Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale, et le maréchal autoproclamé Khalifa Haftar, chef des forces armées des autorités parallèles basées dans l'Est du pays, se sont rencontrés mardi à l'initiative des Émirats arabes unis (EAU) pour la première fois depuis janvier 2016.
Traduction : « Même couleur de cravate, Sarraj plus éclairé, qui cache sa main gauche. Haftar a un stylo et ses pouces se touchent… Tant de choses à analyser #Libye »
Cette rencontre représent un pas important après celle avortée du Caire mi-février.
Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar devaient se retrouver à l’époque, à l'initiative de l'Égypte, pour tenter de négocier des amendements à l'accord politique de Skhirat signé au Maroc en décembre 2015 sous l'égide de l'ONU, et aux termes duquel le GNA a été créé mais qui ne prévoyait aucun rôle pour Khalifa Haftar, dont les forces contrôlent une grande partie de l'est de la Libye.
Traduction : « Projet d'accord entre Sarraj et Hftar »
Il y a un an, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, Khalifa Haftar avait déclaré ne pas être opposé à rencontrer le Premier ministre. « Je peux lui parler à tout moment, mais à une condition : que sa tripotée de courtisans se taise », avait-il souligné en précisant que le peu de personnes qui soutiennent le GNA « ne sont intéressées que par l’argent ».
Des visions différentes sur une armée libyenne
En termes d'influence, le maréchal controversé a inversé le rapport de forces en sa faveur. Il s'est d’abord imposé comme interlocuteur incontournable après s'être emparé des principaux terminaux pétroliers du pays. Et fin avril, son Armée nationale libyenne a attaqué les forces armées qui soutiennent le GNA dans la région de Sebha, dans le sud.
Dans leurs communiqués, les deux hommes ont souligné la nécessité de régler la crise économique et politique et d'unifier les efforts pour lutter contre le terrorisme et mettre fin « aux souffrances des Libyens ».
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Cependant la question de la formation d'une armée libyenne unifiée semble toujours diviser les deux camps.
Fayez al-Sarraj, dans son communiqué, affirme s'être mis d'accord avec le maréchal Haftar afin de « mettre en place une stratégie pour former une armée libyenne unifiée » sous « une autorité civile ». L'autre camp dit, en revanche, que l'accent a été mis sur la nécessité « de permettre à l'institution militaire [loyale à Haftar] d'assurer pleinement son rôle dans la lutte contre le terrorisme ».
Traduction : « Vidéo du Premier ministre Fayez el-Sarraj et de Khalifa Haftar après leur première recontre à #AbouDabi hier. Détendus, en train de rire, sans cravate #Libye »
Accusé de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye, le maréchal Haftar est appuyé par un parlement élu établi dans l'est du pays. Il est soutenu aussi par des pays comme les Émirats ou l'Égypte.
Ce parlement a refusé de donner sa confiance au GNA issu de l'accord politique de 2015, négocié sous l'égide de l'ONU, et qui ne prévoit aucun rôle pour Haftar, même si les forces de ce dernier contrôlent une grande partie de l'Est où se trouvent les principaux terminaux pétroliers du pays.
Dans leurs communiqués, Khalifa Haftar et Fayez el-Sarraj ont indiqué s'être mis d'accord sur la fin des violences dans le sud du pays où des affrontements opposent les deux camps autour d'une base aérienne proche de la ville de Sebha.
Lundi prochain, le 8 mai, une réunion des pays voisins de la Libye sera organisée à Alger.
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