Qui a été arrêté dans la dernière rafle anticorruption en Arabie saoudite ?
En pleine nuit, les forces saoudiennes ont encerclé les propriétés de plusieurs princes du royaume, dans le but affiché de réprimer la corruption.
Sous l’égide de la nouvelle commission de lutte contre la corruption, dirigée par le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), d’éminents princes et hommes d’affaires saoudiens sont actuellement détenus dans le somptueux hôtel Ritz Carlton de Riyad.
Ils sont accusés de blanchiment d’argent, corruption, extorsion de fonds, et d’avoir tiré avantage de leur fonction publique à des fins personnelles.
La semaine dernière, le Ritz Carlton a accueilli quelques-uns des plus grands investisseurs du monde, alors que MBS tentait de décrire au monde sa vision d’une Arabie saoudite après l’ère pétrolière.
Parmi les personnes détenues figurent onze princes, quatre ministres actuels et des dizaines d’anciens ministres.
Abdullah al-Sultan, commandant de la marine saoudienne, et Khalid al-Mulheim, ancien directeur général des compagnies aériennes saoudiennes, sont au nombre des personnes arrêtées.
Mais qui figure parmi les autres personnalités arrêtées dans la dernière initiative en date contre la corruption dans ce royaume du Golfe ?
Le prince Al-Walid ben Talal
Connu pour son extravagance et sa philanthropie, le prince multimilliardaire Al-Walid ben Talal, 62 ans, est le petit-fils d’Ibn Saoud, le premier roi saoudien.
Il est également le petit-fils de Riad al-Solh, le premier Premier ministre libanais.
Selon Forbes, la fortune de Talal est estimée à 18 milliards de dollars.
Il est le président de la Kingdom Holding Company et détient des parts importantes dans de nombreuses sociétés, notamment Newscorp, Citigroup, 21st Century Fox et Twitter.
En 2015, Talal a été critiqué pour avoir proposé d’acheter des Bentley à des pilotes saoudiens impliqués dans l’intervention menée par l’Arabie saoudite au Yémen. Sur Twitter, il a également qualifié Donald Trump de « honte » lors de l’élection présidentielle américaine.
Le prince Mitaeb ben Abdallah
Né en 1953, le prince Mitaeb ben Abdallah dirigeait la garde nationale saoudienne, une force de sécurité interne d’élite composée à l’origine d’unités tribales traditionnelles et que son père a gérée pendant cinquante ans.
Formé à l’académie militaire de Sandhurst en Grande-Bretagne, il est le fils du défunt roi Abdallah et était considéré par le passé comme un sérieux prétendant au trône.
Il est également le dernier membre restant de la branche Shammar de la famille royale saoudienne à conserver une position importante.
Officiellement nommé commandant de la garde nationale en 2010, son poste a été consolidé en 2013 lorsque la garde nationale a obtenu son propre ministère, dont il a été nommé ministre.
Les intérêts commerciaux du prince Mitaeb ben Abdallah incluraient la propriété du prestigieux hôtel de Crillon, dans le centre de Paris, qu’il a acheté en 2010 pour 354 millions de dollars, selon Le Figaro.
Bakr ben Laden
Décrit dans le magazine Der Spiegel comme étant le « véritable dirigeant de Djeddah », Bakr ben Laden est le président du Saudi Ben Laden Group, la plus grande entreprise de construction d’Arabie saoudite.
Né en 1945 à La Mecque, en Arabie saoudite, ben Laden a fréquenté l’Université de Miami en Floride et aurait fait profil bas.
Même ainsi, Bakr ben Laden est considéré comme un poids lourd politique à Djeddah et un puissant homme d’influence au sein de la ville.
Il est également le frère aîné d’Oussama ben Laden et a joué un rôle crucial dans l’augmentation des revenus du Saudi Ben Laden Group.
Khaled al-Tuwaijri
Khaled al-Tuwaijri, connu pour être la personnalité non-princière la plus haut placée en Arabie saoudite, était le chef de la cour royale d’Arabie saoudite sous le règne du roi Abdallah.
Né en 1960, Tuwaijri a étudié le droit en Arabie saoudite. Il a obtenu un master en sciences politiques aux États-Unis et un autre en droit pénal islamique en Arabie saoudite.
Tuwaijri s’est fait beaucoup d’ennemis. Il contrôlait qui était et n’était pas autorisé à avoir une audience avec le roi Abdallah, ce qui lui a valu le surnom de « pieuvre ».
Il a également joué un rôle crucial dans l’élaboration de la politique étrangère saoudienne, notamment en aidant le premier président démocratiquement élu d’Égypte, Mohammed Morsi, à envoyer des troupes pour soutenir la monarchie bahreïnie.
Sa disgrâce, cependant, est survenue lorsque le roi Salmane est monté sur le trône en 2015, après quoi il a été renvoyé de ses fonctions.
Saleh Kamel
Détenteur d’une fortune estimée à 2 milliards de dollars selon le magazine Forbes, Saleh Kamel est le président et le fondateur du groupe Dallah al-Baraka, l’un des plus grands conglomérats du Moyen-Orient.
Il est considéré comme le principal homme d’affaires d’Arabie saoudite et a présidé de nombreux conseils d’administration d’entreprises.
Saleh Kamel, cependant, est mieux connu pour avoir aidé à développer la finance islamique, en tant que président d’al-Baraka, qui gère des banques islamiques à travers le Moyen-Orient ainsi qu’au Pakistan et en Indonésie. Il a fait la promotion de la finance islamique auprès de nombreux dirigeants du monde, dont la chancelière allemande Angela Merkel.
Kamel est également connu pour ses efforts philanthropiques, et son fils a récemment fait don de 10 millions de dollars à l’Université de Yale pour établir un institut spécialisé sur la loi islamique.
Alwaleed al-Ibrahim
Né et élevé en Arabie saoudite avec ses huit frères, Alwaleed al-Ibrahim est le PDG du Middle East Broadcasting Center, connu sous le nom de MBC.
Après le lancement, en 1991, de MBC, laquelle est devenue la première chaîne commerciale du monde arabe, Ibrahim a ensuite créé d’autres chaînes de divertissement.
Il a ensuite lancé Al-Arabiya en 2003 avec l’objectif déclaré d’être une alternative à Al-Jazeera basée à Doha.
Bien que connu comme étant le propriétaire de MBC, un câble WikiLeaks prétendait que le plus jeune fils du roi Fahd et son neveu, Abdulaziz ben Fahd, contrôlaient la ligne éditoriale d’Al-Arabiya.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].