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Saïf al-Islam Kadhafi en course pour la présidentielle en Libye

Le fils de Mouammar Kadhafi devrait bientôt s’adresser aux Libyens pour présenter son programme, axé sur la « reconstruction au service de tous les Libyens »
Saïf al-Islam est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes présumés contre l'humanité, et condamné à mort par contumace par un tribunal de Tripoli (AFP)
Par MEE

Saïf al-Islam Kadhafi, 44 ans, se présentera aux prochaines élections en Libye, a déclaré un porte-parole lors d'une conférence de presse lundi 19 mars, à Tunis.

Le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi cherchera à mettre en œuvre un programme de « réforme » axé sur « la reconstruction au service de tous les Libyens », a déclaré Ayman Abu Ras, un responsable du Front populaire libyen.

Saïf al-Islam, porté par ses partisans, à Tripoli, en août 2011 (AFP)

Saïf al-Islam, qui est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes présumés contre l'humanité en juin 2011. Elle l'accuse d'avoir joué un « rôle-clé dans la mise en œuvre d'un plan » conçu par son père visant à « réprimer par tous les moyens » le soulèvement populaire.

Il a également été condamné à mort par contumace par un tribunal de Tripoli en 2015.

Le groupe rebelle qui l'avait capturé à Zintan, au sud-ouest de la capitale, avait refusé de le livrer aux autorités. Il a été libéré de prison en juin 2017 après qu'un parlement basé dans l'est de la Libye a adopté une loi d'amnistie.

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L’endroit où il se trouve reste secret, mais Abu Ras a déclaré que Kadhafi était libre en Libye, ajoutant que le candidat s'adresserait bientôt directement aux Libyens. En décembre dernier, un porte-parole de la famille avait annoncé qu’il se porterait candidat.

À la fin du règne de Mouammar Kadhafi, qui a duré plus de 40 ans, Saïf al-Islam était considéré comme son héritier non officiel. Aux premiers jours de la rébellion de 2011, le jeune Kadhafi est devenu le principal porte-parole du gouvernement de son père, avertissant dans des discours télévisés que le pays s'effondrerait si la révolte réussissait.

Les Nations unies ont soutenu les Libyens pour organiser des élections d'ici la fin de l'année.

Les membres des forces spéciales libyennes, fidèles à Khalifa Haftar, qui compte aussi se porter candidat, l'homme fort de l'Est du pays, passent devant le panneau publicitaire d'un entrepreneur du bâtiment où figure Khalifa Haftar (AFP)

Mais « quand il y a vingt millions d'armes pour six millions d'habitants, comment imaginer que des élections puissent réussir » en Libye, se demande Federica Saini Fasanotti du Brookings Institution à Washington. « Les élections sont l'apothéose de la démocratie, pas le début ».

Quoiqu'il en soit, plusieurs étapes restent à franchir avant la tenue éventuelle du scrutin, dont un référendum sur un projet de Constitution et la rédaction d'une loi électorale agréée par l'ensemble des protagonistes, sur laquelle les gouvernements et les factions rivales du pays d'Afrique du Nord ne se sont pas encore mis d'accord.

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Début février, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a reconnu que « toutes les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui » pour la tenue d'élections.

« Mais le plus important est d'obtenir l'acceptation par toutes les parties des résultats des élections », avant même leur tenue, a-t-il précisé, d'autant que les Libyens ne gardent pas un bon souvenir des dernières législatives de 2014. Quelques jours après l'annonce des résultats du scrutin, le Parlement élu avait été contraint de s'exiler dans l'est du pays, après qu'une coalition de milices s'est emparée de la capitale au terme de combats meurtriers.

En attendant la levée de toutes ces incertitudes, la Commission électorale libyenne, l'une des rares institutions crédibles et indépendantes dans le pays, a commencé à mettre à jour sa liste électorale. Jusqu'au 14 février, le nombre des inscrits a atteint 2,4 millions d'électeurs.

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