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Selon un tribunal israélien, la vidéo du Palestinien tué par un soldat est « peu concluante »

Le juge qui a rendu cette décision a déclaré mardi qu’il existait un « doute raisonnable » sur le coup de feu « au vu de la complexité de l’événement »
Un soldat israélien a fait l’objet d’une enquête pour meurtre après avoir été filmé en train, apparemment, d’exécuter un Palestinien déjà blessé et immobile (B’Tselem)

Un tribunal militaire israélien a qualifié de « non concluante » la preuve vidéo d’un soldat israélien abattant d’une balle dans la tête un Palestinien blessé.

Le juge qui a rendu cette décision, le lieutenant-colonel Ronen Shor, a déclaré mardi qu’il existait un « doute raisonnable » sur le coup de feu « au vu de la complexité de l’événement », par rapport à la tentative de coup de couteau et la mort par balle qui s’est ensuivie.

Shor a également indiqué que le soldat restera en garde à vue quelques jours de plus.


Les procureurs cherchaient à prolonger la détention provisoire du soldat jusqu’au 7 avril dans une affaire qui a captivé le pays et suscité des tensions politiques ; le juge a décidé qu’il serait maintenu en détention jusqu’à jeudi.

Les identités du soldat de 19 ans et de sa famille sont restées confidentielles, à la demande de ses avocats.

Des manifestants ont demandé la libération du soldat malgré des séquences vidéo largement partagées en ligne le montrant tirer une balle dans la tête d’un Palestinien sans provocation apparente.

Une douzaine de membres de la famille du soldat étaient également dans le public, certains d’entre eux en larmes.

Des haut-gradés ont fermement condamné son comportement et le ministre de la Défense Moshe Ya’alon a promis que cette affaire sera traitée avec « la plus grande rigueur ».

Cependant, les hommes politiques d’extrême droite ont défendu le soldat et les membres de sa famille ont estimé qu’il était publiquement « lynché » et ne bénéficierait pas d’un procès équitable.

Avigdor Lieberman, l’ancien ministre des Affaires étrangères aujourd’hui membre de l’opposition, était présent au tribunal pour soutenir le soldat et, comme il le dit, « équilibrer les interventions grossières du Premier ministre et du ministre de la Défense » dans ce procès.

« Je ne détermine pas si la conduite [du soldat] était la bonne ou non, ce qui est clair, c’est que je préfère un soldat qui a fait une erreur mais reste en vie plutôt qu’un soldat qui hésite et est assassiné par un terroriste », a-t-il déclaré.

Mardi, Ya’alon a répondu aux « politiciens et la minorité extrémiste » perpétuant une « atmosphère toxique » depuis la fusillade de jeudi.

« Celui qui soutient un soldat dont les commandants pensent qu’il a transgressé les règles, mais ne soutient pas ses officiers supérieurs, des rangs inférieurs au chef d’état-major, nuit à l’armée et à la résilience nationale », a-t-il déclaré.

Dimanche soir, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a publié une seconde vidéo qui, selon elle, montre le même soldat à la scène serrant la main du célèbre ultra-nationaliste Baruch Marzel, d’après le quotidien israélien Haaretz.

La nouvelle vidéo, publiée par le site israélien d’Haaretz, montre le soldat parlant avec un secouriste.

Marzel s’approche d’eux et serre la main du soldat qui a tué Abed al-Fatah al-Sharif, puis le soldat à son tour lui donne une tape sur le bras.

Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.

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