EN IMAGES : Les « karaté kids » syriens
Après avoir fui Alep en 2013 au cours des combats entre l’opposition syrienne et les forces gouvernementales, Wasim Stouta (en arrière-plan, au centre) a trouvé refuge dans la ville d’al-Jeineh, dans la campagne d’Alep. Il y a rencontré de nombreux enfants devenus orphelins ou handicapés à cause des combats. Avec le soutien de ses parents, il a décidé de créer une école afin de ne pas les priver d’éducation. (Photos de Moawiya Atrash pour MEE)
Ceinture noire de karaté, Wasim Stouta dirige également un dojo tous les jeudis où les enfants peuvent apprendre l’art martial. De nombreux enfants ont des besoins particuliers, notamment en raison de blessures de guerre, de formes d’autisme et de handicaps physiques.
Wasim Stouta affirme qu’il a pu couvrir les deux premières années de fonctionnement de l’école grâce à des dons de Syriens fortunés. Désormais, il est soutenu par les fonds d’une ONG qui vient en aide aux enfants vulnérables. L’école accueille 35 enfants, mais ce nombre peut grimper à 60 lorsque les transports peuvent être assurés.
Pour les responsables de l’école, l’apprentissage du karaté prépare mieux les enfants à leur intégration dans la société grâce aux bienfaits physiques et mentaux que ce sport apporte. « Je m’entraîne au centre de karaté depuis quatre ans et cela m’a beaucoup apporté », confie Abdel Rahman (à gauche). « J’aime venir aux jours d’entraînement avec mes amis pour apprendre de nouveaux mouvements avec Wasim. »
Les cours avaient été interrompus à la suite des offensives successives du gouvernement syrien contre les rebelles dans la région. Après une décennie de guerre, les forces fidèles au président syrien Bachar al-Assad ont repris certains anciens bastions rebelles, mais l’opposition continue de contrôler des territoires dans le nord du pays, autour de la ville d’Idleb, ainsi que dans le sud, à la frontière jordanienne.
Faute de gouvernement effectif pour assurer les services dans les zones contrôlées par l’opposition, les enfants présentant des besoins particuliers dépendent d’organisations humanitaires internationales ainsi que d’organismes locaux qui veillent à ce qu’ils ne soient pas privés de l’éducation et des soins dont ils ont besoin.
Une grande partie des enfants inscrits à l’école ont été déplacés au cours des combats pour Alep et de batailles ultérieures entre le gouvernement syrien et les rebelles. La plus grande ville de Syrie s’est retrouvée divisée entre les forces de l’opposition et celles du gouvernement jusqu’à la victoire de ces dernières en 2016.
Selon l’UNICEF, plus de deux millions d’enfants en Syrie ne sont pas scolarisés et la menace du décrochage scolaire plane sur 1,3 million d’autres enfants. À l’échelle de la Syrie, environ 40 % des écoles ont été endommagées ou détruites par les combats.
D’après le Haut-Commissariat aux réfugiés, environ 11,6 millions de Syriens ont fui leur foyer depuis le début du conflit en 2011 (6,1 millions de déplacés internes et 5,5 millions de réfugiés ayant quitté le pays).
La décennie de combats a abouti à une impasse durable, alors que des puissances internationales telles que la Turquie et la Russie ont usé de leur puissance militaire pour préserver le statu quo.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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