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VIDÉO : Visite virtuelle de la plus célèbre prison où se pratique la torture en Syrie

Des chercheurs et des architectes ont interrogé des survivants de la torture pour recréer le plan de ces installations méconnues situées juste à l’extérieur de Damas
Une image satellite montre la forme de Saidnaya, où les détenus signalent de nombreux prélèvements d’organes sur les prisonniers morts (Amnesty International)
Par MEE

Un projet conjoint de survivants des tortures, de chercheurs défendant les droits de l’homme et d’architectes a produit une visite virtuelle de la prison de Saidnaya en Syrie, tristement célèbre pour les tortures qui y sont infligées à des milliers de détenus.

Très peu de photographies existent de cette prison militaire située juste à l’extérieur de Damas, qui est célèbre pour avoir abrité des milliers de prisonniers politiques.

Cependant, Forensic Architecture, un groupe de recherche de la Goldsmiths University de Londres, s’est servi d’entrevues circonstanciées avec d’anciens détenus qui ont survécu à la torture dans cet établissement pour reconstituer virtuellement l’aménagement de la prison dans le cadre d’un projet conjoint avec Amnesty International.


Middle East Eye a discuté la semaine dernière avec d’anciens détenus de Saidnaya – l’un deux, Omar al-Shogre, qui a contracté la tuberculose dans cette prison, a rapporté qu’il avait été contraint de se débarrasser des cadavres d’anciens détenus après que leurs organes eurent été prélevés.

Amnesty a indiqué dans un rapport publié jeudi que près de 18 000 personnes sont mortes dans les prisons du régime en Syrie depuis le début du soulèvement contre le président Bachar al-Assad en 2011.

Le rapport estime qu’environ 300 personnes par mois sont mortes dans le système pénitentiaire syrien pendant le conflit.

« Depuis plusieurs dizaines d’années, les forces gouvernementales syriennes recourent à la torture pour écraser leurs opposants », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty.

« Aujourd’hui, ces actes de torture s’inscrivent dans le cadre d’attaques généralisées et systématiques contre tous les membres de la population civile soupçonnés d’être contre le régime et constituent dès lors des crimes contre l’humanité », a-t-il ajouté.

Ce rapport, reposant sur des entretiens avec 65 survivants de tortures, affirme que les prisonniers subissent systématiquement des viols et des coups de câbles électriques, des accusations vivement démenties par le gouvernement syrien.

Amnesty a appelé la Russie et les États-Unis, qui mènent les efforts visant à négocier une fin à cette guerre, à aborder les conclusions du rapport.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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