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Washington admet que seuls certains bénévoles de la hotline relative au cessez-le-feu parlent arabe

Suite à des plaintes d’incompréhensions, le Département d’État indique que les compétences des volontaires remplissant les rapports de violation de la trêve n’ont « pas été correctement examinées »
Les personnes qui appellent une hotline américaine mise en place pour rapporter les violations du cessez-le-feu se sont plaintes d’avoir eu du mal à se faire comprendre (AFP)

Le Département d’État des États-Unis a admis que la hotline mise en place pour rapporter les violations du cessez-le-feu en Syrie est gérée par des bénévoles qui ne parlent pas tous couramment l’arabe.

Mercredi, un porte-parole a déclaré aux journalistes que le personnel de la hotline était en train d’être passé en revue suite à des plaintes de Syrie déplorant que les appelants rencontrent des difficultés à se faire comprendre.

Selon l’association Syria Direct, un responsable américain a confondu « Harbnifsah » – un village sur le front – et « Harb Bebsi » qu’on pourrait traduire par « guerre de Pepsi ».

Le rapport indiquait que certains journalistes et militants avaient renoncé à la ligne téléphonique des États-Unis et signalaient plutôt les violations à l’ONU ou à l’opposition.

Mercredi, le porte-parole Mark Toner a admis que l’arabe n’était parlé que par certains membres du personnel travaillant pour l’équipe élargie chargée de la Syrie, qui est également joignable par e-mail, texto et des applications comme WhatsApp, Telegram et Google Voice.

« Ces salariés du Département d’État font cela en plus de leurs emplois habituels », a-t-il expliqué.

« Nous sommes conscients de ces problèmes linguistiques et nous travaillons à y remédier, car il est important que des arabophones puissent répondre aux appels. »

Interrogé pour savoir si la maîtrise de l’arabe avait été l’un des prérequis pour les bénévoles qui géraient la hotline, Toner a répondu : « Oui, mais étant donné les délais pour mettre ça en place, il est probable que quelques-unes des compétences linguistiques n’aient pas été dûment vérifiées. Les gens ne pouvaient tout simplement pas, cela a été dur pour eux. »

Les responsables américains ont reconnu des problèmes de compréhension et de transcription de l’arabe par le passé.

L’armée américaine a d’abord nié avoir mené une frappe aérienne sur la ville syrienne d’Atmeh en août dernier, suite à des plaintes de victimes civiles, mais a admis cette frappe plus tard, prétextant une confusion sur l’orthographe du nom de la ville.

Samedi, après quasiment cinq ans de guerre civile syrienne, un cessez-le-feu partiel entre certains rebelles de l’opposition et les forces pro-gouvernementales a été déclaré, mais il y a déjà eu de nombreux rapports de violations.

Les États-Unis, la Russie et les pays du Groupe de soutien international à la Syrie (ISSG) ont mis en place un réseau de centres de contrôle pour enquêter sur ces rapports.

Mercredi, la Maison Blanche s’est dite « préoccupée » par les allégations selon lesquelles le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad bombarde de nouveau des civils par des tirs de chars et d’artillerie.

Toner a affirmé qu’il y avait eu une réduction globale « indéniable » des frappes aériennes sur l’opposition et les civils syriens depuis le début du cessez-le-feu, mais a ajouté : « Les rapports d’attaques de chars et d’artillerie par le régime syrien contre des civils près de Latakieh, de Homs et Hama, ainsi qu’aux alentours de Damas, nous préoccupent. »

« Nous examinons chacune de ces allégations et chacun de ces rapports de très près, les partageons entre les autres membres de l’ISSG, notamment la Russie et l’Iran – la Russie, plutôt – et demandons instamment à toutes les parties de continuer à pratiquer la retenue. »

Il a ajouté que les États-Unis avaient également des informations non confirmées selon lesquelles les forces pro-gouvernementales avaient utilisé des armes chimiques depuis que le cessez-le-feu est entré en vigueur.

 

Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.

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