L’homosexualité ne devrait pas être punie, estime un haut dignitaire religieux saoudien
Un éminent religieux saoudien a publiquement déclaré que l’homosexualité ne devrait pas être punie comme un crime, durant son voyage en Suède, où il rendait visite à des réfugiés syriens.
« Bien que l'homosexualité soit considérée comme un pêché dans tous les livres sacrés sémites, cela ne requiert aucune punition dans ce monde », a affirmé Dr Salman al-Ouda lors de son interview au journal suédois Sydsvenskan, ajoutant que les homosexuels seraient punis « après la mort ».
« Un des fondements de l’islam est la liberté de l’homme d’agir comme il l’entend », a-t-il ajouté.
« Mais chacun doit aussi en assumer les conséquences ».
L’homosexualité a longtemps été un sujet de controverse dans la plupart du monde musulman. Les LGBT encourent toujours la peine de mort en Arabie saoudite.
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Dr Salman al-Ouda, membre de l’Union internationale des savants musulmans et directeur de Islam Today, était auparavant considéré comme un conservateur et a même été cité par Oussama Ben Laden comme faisant autorité au début des années 90 (bien que Salman al-Ouda ait par la suite publiquement condamné ses violentes activités).
« Les homosexuels ne dévient pas de l’islam », a poursuivi al-Ouda lors de l’interview. « L’homosexualité est un grave pêché, mais ceux qui disent que les homosexuels dévient de l’islam sont les vrais déviants. »
« En condamnant l’homosexualité par la peine de mort, ils commettent un pêché encore plus grave que l’homosexualité en elle-même. »
Il a ajouté que l’islam « n’encourage pas les individus du même sexe qui ont une attirance à montrer leurs sentiments en public ».
Ses commentaires ont déjà suscité la controverse en Arabie saoudite et dans d’autres régions du Moyen-Orient.
« Selon la loi de la charia, les homosexuels devraient être tués. Comment pouvez-vous dire que l’homosexualité ne devrait pas être punie, Cheikh ? », a commenté sur Twitter Fadi Matiri, un citoyen saoudien, rapporte le Jerusalem Post.
La visite du Dr al-Ouda en Suède s’était déjà avérée polémique étant donné que certains commentateurs politiques ont accusé le religieux de négationnisme et, ironiquement, d’homophobie.
Durant l’interview, al-Ouda a catégoriquement nié être négationniste.
« C’est historiquement documenté », a-t-il déclaré, ajoutant qu’un « génocide avait également eu lieu en Bosnie et aujourd’hui en Syrie ».
Il a aussi condamné l’utilisation abusive de la notion de loi de la charia par l’État islamique et al-Qaïda.
« La charia est un très grand et vaste concept et c’est un concept qui a été kidnappé », a-t-il affirmé.
Bien que ce soit toujours un sujet de controverse, Salman al-Ouda n’est pas la première haute figure islamique à proposer un changement légal du statut de l’homosexualité.
Dans une interview accordée au journaliste français Olivier Ravanello, Rachid Ghannouchi, co-fondateur du parti tunisien Ennahda, a affirmé que l’homosexualité devrait être dépénalisée en Tunisie.
« Nous ne l’approuvons pas [l’homosexualité] », a-t-il dit. « Mais l’islam n’espionne pas les gens. Il protège la vie privée. Chacun devrait vivre sa vie comme il le souhaite. Et chacun en est responsable devant son créateur. »
Traduction de l’anglais (original).
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