Alger confidentiel, un thriller très attendu en Algérie
« Autour d’un contrat de ventes d’armes entre l’Algérie et l’Allemagne, espions, membres du gouvernement, lobbyistes et militants intriguent et se déchirent... » C’est ainsi que la chaîne franco-allemande Arte présente sa nouvelle mini-série Alger confidentiel, dont le premier épisode sera diffusé jeudi 17 février, déjà disponible sur la plateforme d’Arte.
L’intrigue s’articule autour du rapt, en Algérie, d’un vendeur d’armes allemand, alors qu’Alger et Berlin s’apprêtent à conclure un contrat d’armement. Ce contrat fait l’objet d’une enquête en Allemagne par une haute fonctionnaire du ministère de la Défense qui doute de la probité de la transaction.
Pour enquêter sur ce kidnapping, les autorités allemandes chargent Ralf Eley, responsable de la sécurité à l’ambassade d’Allemagne à Alger et ancien policier, de mener l’investigation. Cette enquête incombe à Ralf à un moment délicat : il va bientôt quitter son poste et rentrer à Berlin, mais ne se résout pas à partir sans emmener avec lui la femme qu’il aime, la juge d’instruction algérienne Amel Samraoui, jouée par Hania Amar.
Pour pimenter l’affaire, leur amour clandestin risque d’être dévoilé. La juge d’instruction est chargée de l’affaire côté algérien et son oncle est un puissant général des services secrets algériens.
L’intrigue se complique avec l’entrée en scène d’opposants politiques au système algérien qui veulent s’accaparer des armes allemandes, de la CIA qui se mêle de l’enquête de Ralph, et des développements en Allemagne au ministère de la Défense.
Les critiques fusent déjà
Réalisée par Frédéric Jardin, qui a signé les séries policières Braquo et Engrenages, la mini-série de quatre épisodes est basée sur un scénario d’Abdel Raouf Dafri (scénariste du film Un prophète) qui a adapté le roman Paix à leurs armes de l’auteur allemand Oliver Bottini, paru en 2014.
Le casting rassemble des acteurs allemands et franco-algériens : le héros Ralph est campé par l’Allemand Ken Duken, vu dans Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. On retrouve aussi le rappeur et acteur Sofiane Zermani, alias Fianso, ou encore Dali Benssalah qui a joué dans le dernier James Bond, Mourir peut attendre.
Alger Confidentiel, à lire les commentaires sur les réseaux sociaux et les articles de la presse algérienne, est très attendue en Algérie… et déjà critiquée par le site Algérie Patriotique qui s’agace des déclarations du réalisateur Frédéric Jardin à France Info.
Le média reproche au réalisateur des « approximations iniques », notamment quand il déclare que l’ancien président Abdelaziz Bouteflika combattait le terrorisme. « À son arrivée au pouvoir, le défunt président s’était vu offrir une reddition des principaux chefs terroristes, et la politique de la réconciliation nationale n’était que le parachèvement d’un long processus qui avait été lancé par son prédécesseur, Liamine Zeroual », répond le site.
Algérie Patriotique corrige le réalisateur Frédéric Jardin quand il affirme que « l’Algérie équipe ses armées principalement en Allemagne », alors que l’armement de l’Algérie provient essentiellement de Russie depuis six décennies. Et quand le réalisateur qualifie l’Algérie de « pays hostile », le média en ligne conclut qu’il révèle « la totale partialité du film ».
La diffusion de la série à partir de jeudi promet une avalanche de commentaires en Algérie.
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