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Algérie : les zombies attaquent… avec succès !

Avec plus de deux millions de vues, le court métrage DZ’ombie s’est imposé comme le phénomène cinéma en ligne ces dernières semaines en Algérie
Les trois personnages du court-métrage Green et Rostom et le zombie « gentil » Zawbaa (capture d’écran)
Les trois personnages du court-métrage Green et Rostom et le zombie « gentil » Zawbaa (capture d’écran)
Par MEE

Deux copains bizarrement habillés, Green et Rostom, discutent sur une plage algérienne déserte des profits que peut se faire un vendeur de beignets ambulant quand, soudain, l’un des deux décoche une flèche mortelle pour tuer… un zombie de passage devant eux, avant de revenir sur les estimations capitalistiques du vendeur ambulant.

C’est ainsi que s’ouvre le court-métrage DZ’ombie (DZ, indicatif international de l’Algérie), réalisé par El Mestich et les deux youtubeurs stars de l’humour Mourad Oudia et Arkam Slama.

L’ambiance de ce film emprunte beaucoup aux codes des classiques du genre horrifique, de la série Walking Dead au jeu Resident Evil.     

Les deux comparses, incarnés par Mourad Oudia et Arkam Slama, qui se retrouvent dans une Algérie où la pandémie zombie a tout détruit, accompagnent un mi-homme mi-zombie gentil – interprété par Houcine Chirane –, musicien amoureux de sa femme qu’il veut retrouver.

L’humour noir et les jeux de mots à l’algérienne, avec notamment l’intervention de Mnanauk, autre star pionnière du YouTube algérien, ponctuent ce court métrage qui a vite rencontré un franc succès.

« Nous avons enregistré 70 000 personnes qui ont visionné en simultané le live et un peu plus de deux millions de vues en moins de 48 heures », explique à Middle East Eye le réalisateur El Mestich, artiste de l’image dont c’est la toute première réalisation.

Sortir des séries ramadanesques

« Le tournage n’était pas évident, on a travaillé dans trois villes différentes avec les moyens du bord, mais nos équipes se sont engagées à fond, une maquilleuse s’improvisait scripte, des techniciens travaillaient jusqu’à pas d’heure, etc. On avait sept jours seulement pour tourner », indique El Mestich.

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« L’attrait de ce film s’explique par la soif du public algérien pour d’autres contenus que le drama [séries] et ses sujets sociaux qui pullulent sur nos écrans durant le mois du Ramadan. L’Algérien veut s’évader loin de ses problèmes du quotidien. Nous voulons casser cette habitude des séries ramadanesques, il faudrait faire et voir du contenu tout au long de l’année », plaide El Mestich.    

Pour que cela soit possible, « nous ne devons compter que sur nous-mêmes en tant que jeune génération et sur les annonceurs qui commencent à comprendre l’intérêt du public pour ce genre de contenu », estime le jeune réalisateur.

« Il ne faut pas qu’on attende l’argent des autorités publiques pour faire des films », ajoute El Mestich.

Le court métrage s’arrête au bout de 30 minutes sur une fin ouverte… annoncée par Shérazade – jouée par Numidia Lezoul – à son sultan qui lui promet une suite. De sources sûres, « il y aura d’autres épisodes ». Parole de chasseurs de zombies !

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