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Crise Algérie-Maroc : Israël dénonce des « accusations infondées » d’Alger

« Israël et le Maroc sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie », a déclaré une source diplomatique israélienne
Les chefs de la diplomatie israélienne et marocaine, Yaïr Lapid et Nasser Bourita, à Rabat, au Maroc, le 11 août 2021 (AFP/Fadel Senna)
Les chefs de la diplomatie israélienne et marocaine, Yaïr Lapid et Nasser Bourita, à Rabat, au Maroc, le 11 août 2021 (AFP/Fadel Senna)

Les « accusations » algériennes contre Israël dans le cadre de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc sont « infondées et sans intérêt », a réagi mercredi auprès de l’AFP une source diplomatique israélienne, appelant Alger à « se focaliser » sur ses « problèmes » économiques.

Les autorités algériennes ont annoncé mardi soir la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, voisin maghrébin avec lequel Alger entretient de longue date des relations difficiles, en accusant le royaume « d’actions hostiles » contre leur pays.

Au cœur des griefs formulés par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, figurent des propos tenus par son homologue israélien, Yaïr Lapid, lors d’une récente visite officielle inédite au Maroc.

À Casablanca le 12 août, Lapid avait exprimé ses « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine » (UA).

Réagissant à cette sortie du chef de la diplomatie israélienne, Alger avait estimé que cette déclaration « tradui[sait] une sourde volonté [du Maroc] d’entraîner son nouvel allié moyen-oriental dans une aventure hasardeuse dirigée contre l’Algérie, ses valeurs et ses positions de principe ».

« L’Algérie devrait se focaliser sur ces problèmes économiques »

Mardi, Ramtane Lamamra a encore fustigé « des accusations insensées et des menaces à peine voilées ».

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« Le Royaume du Maroc a fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie. Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain, qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables », a souligné le chef de la diplomatie algérienne.

« Ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc, illustrées » par la récente visite de Yaïr Lapid et « la coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région », a rétorqué la source diplomatique israélienne.

Selon elle, « Israël et le Maroc sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie ».

Pour rappel, le Maroc a rompu ses relations avec l’Iran, en avril 2018, invoquant le « soutien militaire de son allié, le mouvement [libanais] Hezbollah, au [Front] Polisario ».

« Nous parlons aux Marocains tout le temps. […] L’Algérie devrait se focaliser sur l’ensemble des problèmes auxquels elle est confrontée, en particulier ses problèmes économiques sérieux », a ajouté cette source sous couvert d’anonymat.

Le Maroc a été le quatrième pays arabe — après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan — à avoir normalisé ses relations avec Israël en 2020 sous l’impulsion des États-Unis, en contrepartie d’une reconnaissance américaine de sa « souveraineté » sur le Sahara occidental.

Rabat juge que cette ancienne colonie espagnole fait partie intégrante de son territoire. Les indépendantistes du Front Polisario réclament eux un référendum d’autodétermination, demandé par l’ONU, et sont soutenus par l’Algérie.

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