L’Algérie propose d’accueillir une réunion pour unifier les factions palestiniennes
Il n’a fallu que quelques heures, lundi 6 décembre, pour que le dessin du célèbre caricaturiste algérien Dilem devienne viral dans la sphère algérienne des réseaux sociaux.
On y voit le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, demander au président algérien Abdelmadjid Tebboune : « Alors, ça fait quoi de vivre à côté d’une colonie israélienne ? ». Et de l’autre côté d’un mur, celui qui sépare la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc, un drapeau marocain flotte au milieu de nouvelles constructions.
Alors que Mahmoud Abbas est arrivé à Alger pour une visite de trois jours, la caricature rappelle qu’au-delà du contenu officiel de ce séjour, il est important pour l’Algérie de rappeler son soutien à la cause palestinienne après sa rupture diplomatique avec Rabat, en grande partie nourrie par la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
Coups de canon
Le 29 novembre, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a renouvelé, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le « soutien de l’Algérie au combat du peuple palestinien, jusqu’au recouvrement de ses droits bafoués ».
« La question palestinienne reste pour l’Algérie et son peuple, non seulement une cause sacrée, mais également centrale », a-t-il insisté.
Accueilli chaleureusement à son arrivée par le président Tebboune, la Garde républicaine et 21 coups de canon, Mahmoud Abbas a aussi reçu de nombreux messages de soutien de la part des internautes algériens.
Abdelmadjid Tebboune, a annoncé l’organisation prochaine à Alger d’une Conférence unificatrice des factions palestiniennes et émis le vœu de voir cette réunion « constituer le prélude de l’unité arabe à laquelle nous aspirons à travers le sommet arabe qu’abritera l’Algérie en mars prochain ». Le Hamas a déjà réagi en annonçant qu’il accueillait « favorablement » cette invitation.
« La cause palestinienne, qui est au centre du conflit au Moyen-Orient, doit être érigée en cause centrale », a-t-il soutenu, en insistant sur le fait que « le rétablissement de la paix au Moyen Orient est conditionné à l’établissement de l’État de Palestine sur les frontières de 1967, avec Al-Qods [Jérusalem] comme capitale ».
Abdelmadjid Tebboune a aussi annoncé une contribution financière de l’Algérie de l’ordre de 100 millions de dollars à la Palestine.
Mahmoud Abbas, qui a remercié la diplomatie algérienne pour son soutien à la cause palestinienne dans les assemblées internationales, notamment au sein de l’Union africaine (UA), a aussi mis l’accent sur l’impératif d’organiser une conférence internationale sur la paix pour mettre un terme à l’occupation de la Palestine et de Jérusalem.
« Nous n’accepterons pas la poursuite des opérations de massacres, de démolition des maisons, de maltraitance de nos détenus, de confiscation des dépouilles de nos martyrs, ni le blocus imposé à la bande de Gaza », a-t-il insisté, en parlant de « pure souffrance » pour décrire la situation dans les territoires palestiniens.
« Si les autorités israéliennes poursuivent leurs tyrannie et hostilités contre notre peuple et notre terre, nous recourrons à nos propres options et mesures dans les plus brefs délais. »
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