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« Et toi, je t’emmerde » : le recteur de la Grande Mosquée de Paris moqué sur les réseaux sociaux pour son langage

Entre Chems-Eddine Hafiz et Fateh Kimouche, fondateur du site Al Kanz, le ton est monté après un désaccord sur la façon dont ont été décidés le début et la fin du Ramadan
Lors du traditionnel thé à la fraternité organisé à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, le recteur a longuement parlé de la guerre à Gaza en parlant d’« homicide volontaire » et évoqué la situation des musulmans de France à ses yeux « stigmatisés » (Ludovic Marin/AFP)
Lors du traditionnel thé à la fraternité organisé à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, le recteur a longuement évoqué la guerre à Gaza en parlant d’« homicide volontaire » et s’est exprimé sur la situation des musulmans de France, à ses yeux « stigmatisés » (Ludovic Marin/AFP)
Par MEE

« Drôle de façon » pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris de souhaiter un bonne fête de l’Aïd el-Fitr à ses compatriotes en France », commente sur X un internaute.

Alors que la communauté musulmane s’apprêtait à fêter la fin du Ramadan, le 9 avril au soir, les réseaux sociaux se sont emparés d’un tweet étrange de Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, réputé proche du président algérien Abdelmadjid Tebboune, adressé à un internaute anonyme.

Tout a commencé par une critique formulée par Al Kanz, site d’information traitant de l’actualité de l’économie islamique, pour la façon dont la commission religieuse de la Grande Mosquée de Paris, avec plusieurs fédérations musulmanes, ont annoncé la fin du Ramadan.

Le profil X d’Al Kanz est animé par le fondateur du site, Fateh Kimouche, journaliste et conférencier franco-algérien, diplômé des universités de Grenoble (France) et de Genève (Suisse) en philosophie.

« Censeur »

Selon Fateh Kimouche, il était en effet impossible de voir la lune pendant la nuit du doute (lundi 9 avril), tout comme le 10 mars, au début du Ramadan. Fateh Kimouche notait toutefois qu’à ce moment-là, la Grande Mosquée de Paris avait tranché en décidant que le premier jour du mois de carême serait le lundi (11 mars), « alors que cela ne pouvait être le cas ».

Chems-Eddine Hafiz (un peu plus de 11 000 abonnés) a alors entamé une polémique avec le média aux quasi 80 000 abonnés.

C’est d’abord en accusant Al Kanz de « s’érige[r] en grand censeur des activités » de la mosquée et en « jetant l’opprobre sur cette institution religieuse et ses responsables » que le recteur a commencé la discussion.

Il a ensuite dénoncé l’anonymat des comptes soutenant Al Kanz sur X. Le ton est ensuite monté, le recteur a ensuite accusé son interlocuteur de « tenter de salir » la Grande Mosquée de Paris et a fini par tweeter à un internaute qui l’attaquait personnellement (en souhaitant notamment le voir partir à la retraite) : « Et toi, je t’emmerde. »

Aussitôt, les internautes, dont de nombreux trolls marocains, ont réagi en pointant le décalage entre la fonction de Chems-Eddine Hafiz et le registre de langage utilisé, mais aussi entre la tonalité du tweet à quelques heures de l’Aïd al-Fitr, fête censée marquer un moment de communion entre les musulmans.

Lors du traditionnel thé à la fraternité organisé à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, le recteur a longuement évoqué la guerre à Gaza en parlant d’« homicide volontaire » et s’est exprimé sur la situation des musulmans de France, à ses yeux « stigmatisés ».

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