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Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane en visite officielle en France

C’est la deuxième visite du dirigeant saoudien de facto à Paris après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi
Le président français Emmanuel Macron accueille le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée au palais de l’Élysée à Paris, le 28 juillet 2022 (AFP/Bertrand Guay)
Le président français Emmanuel Macron accueille le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée au palais de l’Élysée à Paris, le 28 juillet 2022 (AFP/Bertrand Guay)

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, se rend ce mercredi en France pour une visite officielle durant laquelle il s’entretiendra avec le président Emmanuel Macron, a annoncé le Palais royal.  

Dirigeant de facto du riche royaume pétrolier, Mohammed ben Salmane, propriétaire d’une somptueuse résidence appelée Château Louis XIV près de Versailles, en région parisienne, participera également au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, organisé les 22 et 23 juin à Paris, a ajouté le Palais royal dans un communiqué. 

Il doit par ailleurs assister à une cérémonie prévue le 19 juin dans la capitale française pour officialiser la candidature de l’Arabie saoudite pour accueillir l’exposition universelle de 2030, selon la même source.

Le dirigeant de la richissime monarchie du Golfe, premier exportateur de brut au monde, avait effectué une visite à Paris en juillet 2022, dans un contexte d’envolée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.   

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Outre les relations bilatérales, les deux hommes évoqueront « notamment la guerre en Ukraine et ses conséquences pour le reste du monde », a précisé, pour sa part, la présidence française.

Emmanuel Macron affirme vouloir convaincre les pays non alignés de faire pression sur Moscou pour mettre fin à son invasion de l’Ukraine. En mai, il avait mis à disposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky un avion français pour qu’il se rende au G7 au Japon, où étaient aussi présents les dirigeants indien et brésilien, en passant par un sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite.

Ce passage lui avait permis « d’avoir un soutien très clair de la part de l’Arabie saoudite et de plusieurs puissances » du Golfe, « ce qui est un vrai tournant », avait ensuite assuré le président français.

Les deux hommes vont aussi aborder les « enjeux de stabilité régionale », selon l’Élysée, et donc probablement la crise au Liban, où Riyad conserve une influence majeure, au moment où Emmanuel Macron vient de désigner son ancien ministre Jean-Yves Le Drian comme émissaire personnel pour tenter d’aider le pays du Cèdre à sortir de l’impasse politique.

« Une honte  ! »

La précédente visite à Paris de Mohammed ben Salmane, en juillet 2022, était sa première en France depuis l’assassinat par des agents saoudiens du journaliste Jamal Khashoggi.

Critique du pouvoir saoudien, le journaliste avait été tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu’il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage.

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L’accueil de Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, en France en 2022 avait provoqué la colère des ONG de défense des droits de l’homme.

« Si nos politiques laissent tomber et foulent les valeurs de notre société, alors tournons-nous vers d’autres institutions – celle de justice en tout premier lieu, afin de les protéger », avait réagi Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, qui avait enquêté sur la mort de Khashoggi pour les Nations unies.

Deux ONG – Dawn, fondée par Jamal Khashoggi, et Trial International – avaient même déposé plainte à Paris contre le prince hériter pour « complicité de torture » et « disparition forcée ».

« Je suis scandalisée et outrée que le bourreau de mon fiancé soit reçu en grande pompe à l’Élysée. C’est une honte  ! », avait déclaré pour sa part Hatice Cengiz, la fiancée turque du journaliste assassiné.

Face aux voix révoltées par la visite de MBS, Emmanuel Macron avait laissé sa Première ministre, Élisabeth Borne, justifier l’accueil du prince héritier : « Les Français ne comprendraient pas, dans un contexte où l’on sait que la Russie coupe, menace de couper et recoupe l’approvisionnement en gaz […], qu’on ne discute pas avec les pays qui sont précisément producteurs d’énergie. »

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