Aller au contenu principal

France : Mila, ex-lycéenne victime de harcèlement, suscite à nouveau la polémique au sujet de l’islam

Saluée par l’extrême droite, la jeune femme est très critiquée sur les réseaux sociaux pour ses propos « stigmatisants » à l’égard de la communauté musulmane
« J’ai l’impression qu’on a une véritable police des mœurs dans les lycées », a déclaré Mila (capture d’écran)
« J’ai l’impression qu’on a une véritable police des mœurs dans les lycées », a déclaré Mila (capture d’écran)
Par MEE

« Avec cette charia qu’ils [certains lycéens musulmans] imposent avec tellement de facilité, il y a des Samara qui se font tabasser, il y a des élèves qui vont subir les mêmes acharnements, ça ne va jamais s’arrêter puisqu’on n’est même pas capables de reconnaître le fond du problème. »

Lundi 8 avril, Apolline de Malherbe a reçu sur le plateau de RMC/BFMTV Mila, ex-lycéenne victime de cyber-harcèlement à la suite de propos offensants sur l’islam en 2020.

L’invitée a principalement été interviewée sur l’agression de Samara, 13 ans, devant un collège d’un quartier populaire de Montpellier (dans le sud de la France), mardi 2 avril.

Trois mineurs interpellés ont reconnu lui « avoir porté des coups », et étaient vendredi présentés au parquet en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour tentative d’homicide volontaire (Samara est restée plusieurs jours dans le coma), selon le procureur de la ville, qui a requis le placement en détention d’un des suspects âgé de 15 ans.

Selon sa mère, Samara était régulièrement traitée de « mécréante », notamment parce qu’elle « se maquill[ait] un peu » et « s’habill[ait] à l’européenne ». Selon le parquet, cette agression ne présente aucune dimension religieuse, mais trouverait son origine dans des « invectives » entre élèves sur les réseaux sociaux.

« Pour moi la laïcité, elle est morte »

« On avait prévenu […] que des situations de violence extrême au sein des lycées, qui passent par un harcèlement au travers des réseaux [sociaux], ne cesseraient de s’accentuer, que ce n’est que le début […], on ne parvient toujours pas à assumer d’où vient le problème pour trouver des solutions », a commenté Mila, qui s’est aussi exprimée sur cette affaire sur X.

La jeune femme interviewée avait été déscolarisée après avoir reçu des milliers de messages de haine et de menaces de mort à la suite de la publication d’une vidéo dans laquelle elle insultait l’islam.

« J’ai l’impression qu’on a une véritable police des mœurs dans les lycées, de la part des élèves souvent encouragés par leurs parents », a-t-elle expliqué dans l’émission matinale en décrivant l’entourage de Samara comme « à majorité musulmane » et évoquant « une pression ».

« On attend d’elle qu’elle convienne à ces standards qui ne devraient même pas exister. » Et de conclure son argumentaire par : « Pour moi la laïcité, elle est morte. »

Sur les réseaux sociaux, les propos de Mila suscitent une vive polémique.

Parmi les internautes qui la défendent : Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN, extrême droite), s’est dit « impressionné par [son] courage ».

Marine Le Pen (RN) estime aussi que Mila « rappelle que l’idéologie islamiste vise à imposer, par la pression, la menace, le chantage et la violence, une société totalitaire où les individus seraient à jamais soumis aux lois d’un nouvel ordre religieux ».

Éric Zemmour, président du parti Reconquête (extrême droite) s’est également dit « époustouflé par le courage et la lucidité de Mila ». Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête aux élections européennes, a commenté : « Alors que beaucoup se couchent ou se taisent, une jeune femme de 20 ans prend la parole en risquant sa vie pour dire la vérité sur les conséquences dramatiques de l’islamisation jusque dans nos écoles. »

Mais de nombreux autres internautes ont qualifié Mila de « raciste » et d’« islamophobe ».

Le député d’Europe Écologie Les Verts (EELV) Aurélien Taché a par exemple dénoncé sur X une nouvelle stigmatisation des Français musulmans et une volonté de certains médias de « fracturer la société ».

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].