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Israël suscite l’indignation en utilisant des versets du Coran pour justifier le bombardement de Gaza

Le compte Twitter officiel arabophone d’Israël a publié des versets de la sourate appelée « L’Éléphant », accompagnés d’images d’une attaque de missiles contre Gaza
La sourate Al-Fil raconte l’histoire d’une armée composée d’éléphants de guerre, qui avance vers La Mecque avant d’être anéantie par une volée d’oiseaux qui lâchent des pierres sur la formation (capture d’écran Twitter)

Un message publié sur Twitter par le compte officiel arabophone d’Israël suscite la colère des musulmans, indignés par la diffusion de versets du Coran semblant justifier le bombardement de la bande de Gaza.

Le tweet partagé mardi matin comprenait des versets du chapitre (ou sourate) appelé « L’Éléphant » avec une photo d’un panache de fumée s’élevant d’un bâtiment après une frappe aérienne israélienne.

Dans la tradition islamique, la sourate Al-Fil (« L’Éléphant ») décrit un épisode préislamique de l’histoire arabe au cours duquel une armée composée d’éléphants de guerre marche en direction de la ville sainte de La Mecque avant d’être vaincue par une volée d’oiseaux qui lâchent des pierres sur la formation.

Un panache de fumée noire s’élève au-dessus de Gaza après une attaque israélienne, le 15 mai 2021 (AFP)
Un panache de fumée noire s’élève au-dessus de Gaza après une attaque israélienne, le 15 mai 2021 (AFP)

Dans la même discussion Twitter, le compte indique ensuite : « Ceci est un rappel de la capacité de Dieu à soutenir ceux qui sont justes face au mensonge, d’autant plus que le Hamas est le bras de l’Iran qui cherche à enflammer la région. L’Armée de défense d’Israël vise les cibles terroristes du Hamas à Gaza. »

On peut donc raisonnablement en déduire que l’armée israélienne se compare aux oiseaux, qui ont sauvé La Mecque des éléphants de guerre – lesquels représentent ainsi le Hamas – dans le récit coranique.

Une campagne de bombardement

La campagne de bombardement israélienne lancée le 10 mai a tué au moins 219 Palestiniens dans le territoire assiégé, dont 63 enfants, 36 femmes et 16 personnes âgées.

Compte tenu de ce contexte, le tweet en arabe a suscité des réactions de colère de la part des internautes, qui y ont vu une provocation ne représentant pas les faits sur le terrain : à leurs yeux, l’agresseur est l’armée israélienne.

En réponse au tweet, un utilisateur a lancé d’un air moqueur : « Et vous, vous êtes le peuple de la vertu ? »

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Un autre a répondu : « Il n’y a rien de plus vil et de plus inhumain que la page Twitter arabophone d’Israël qui reprend un verset du Coran pour se moquer de ses bombardements menés sur Gaza. Les versets de notre livre sacré ne sont pas quelque chose que l’on peut utiliser pour servir une esthétique malsaine et tordue. »

La publication américaine Mondoweiss a simplement répondu : « Malsain. »

De nombreux utilisateurs de Twitter ont vu dans ce message une raillerie délibérée compte tenu de l’écrasante majorité de musulmans qui composent la population gazaouie et des liens entre Israël et les groupes d’extrême droite antimusulmans aux États-Unis.

Ces dernières années, cependant, Israël a également courtisé les États musulmans, notamment ceux du Golfe, tels que les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec le pays en 2020, avant d’être suivis par le Maroc et le Soudan.

Middle East Eye a contacté des responsables israéliens du ministère des Affaires étrangères, qui ont indiqué qu’ils examinaient la question.

Daniel Hilton a contribué à cet article.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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