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EXCLUSIF : Le Hamas met fin aux pourparlers de cessez-le-feu jusqu’à ce qu’Israël arrête son opération à Rafah et retire ses troupes

Une source indique à MEE que le Hamas se retire des négociations de cessez-le-feu après l’attaque israélienne contre un camp de déplacés qui a fait 45 morts dimanche
Des Palestiniennes pleurent leurs proches tués par une frappe israélienne contre un camp de personnes déplacées dans le quartier de Tel al-Sultan à Rafah, le 17 mai (Eyad Baba/AFP)
Par MEE

Le Hamas a indiqué aux médiateurs internationaux qu’il mettait fin à sa participation aux négociations de cessez-le-feu visant à mettre un terme à la guerre à Gaza à la suite du « massacre » perpétré dimanche par Israël à Rafah, a déclaré à Middle East Eye une source proche de l’organisation palestinienne.

Au moins 45 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées, pour la plupart des femmes et des enfants, lorsqu’Israël a frappé un camp abritant des Palestiniens déplacés dans le quartier de Tel al-Sultan, à l’ouest de Rafah.

Les frappes aériennes, qui ont entraîné un incendie dans lequel ont péri plusieurs personnes, se sont produites deux jours seulement après que la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël de stopper « immédiatement » son offensive militaire à Rafah.

Une source proche du Hamas a déclaré mardi à MEE que l’organisation palestinienne avait informé les médiateurs qu’elle mettait fin à sa participation aux négociations jusqu’à ce qu’Israël mette un terme à son offensive à Rafah, retire ses troupes et que le passage de Rafah, point d’entrée essentiel pour la nourriture, les médicaments et d’autres fournitures essentielles pour les 2,3 millions d’habitants de Gaza, soit rouvert sous son administration précédente, à savoir l’Égypte.

« Le terminal de Rafah doit revenir à son administration précédente, et personne n’est autorisé à retourner au point de passage, ni Majid Faraj [directeur des renseignements généraux de l’Autorité palestinienne basée à Ramallah] ni son autorité, et il n’y aura pas de retour aux négociations à moins que le terminal ne soit rouvert et sous son administration précédente. »

La source a fait ces remarques quelques heures après une autre frappe des forces israéliennes sur un camp dans l’ouest de Rafah, qui a fait au moins 21 morts.

La source a ajouté que les futures négociations se dérouleraient sous la forme d’« une seule étape » et avec « un seul ensemble de procédures ».

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« Après huit mois de vaines négociations et des massacres incessants... il n’y aura pas de négociations, ni de révision du document signé, ni de discussions sur ses détails », a précisé la source.

« Ils [Israël] doivent d’abord arrêter les massacres, quitter le terminal de Rafah et mettre un terme à l’agression. Ensuite, nous pourrons parler. Sans cela, il n’y aura pas de discussions. »

Le journal israélien Haaretz a été le premier à faire état de la décision du Hamas de se retirer des négociations.

Plus tôt ce mois-ci, le mouvement palestinien avait publiquement déclaré son acceptation d’un accord de cessez-le-feu proposé par les médiateurs qataris et égyptiens, mais Israël a fait savoir que la proposition était bien en deçà de ses exigences.

La proposition, publiée par MEE, était composée de trois étapes de six semaines et devait conduire à un cessez-le-feu permanent, au retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza et à la fin du siège.

Elle prévoyait également la libération de tous les otages israéliens détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens dont le nombre serait convenu ultérieurement.

La source a ajouté que l’Égypte était accusée de l’échec des négociations alors que les Américains avaient « accepté les deux amendements du Hamas, puis, parce qu’ils n’étaient pas en mesure d’obliger [le Premier ministre israélien Benyamin] Netanyahou, ils ont accusé l’Égypte ».

« Le Hamas n’a pas à s’asseoir à la table des négociations pendant que les Israéliens continuent de tuer, car la poursuite [des pourparlers] couvre les massacres et a même conduit à la mort d’un soldat égyptien. »

L’Égypte tente de réactiver les négociations

Lundi, Axios a rapporté que le directeur du Mossad, David Barnea, avait accepté un nouveau cadre pour les négociations actuellement au point mort, à la suite de discussions vendredi à Paris avec le directeur de la CIA, Bill Burns, et le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane al-Thani.

Le média a indiqué que le nouveau cadre avait été confié aux principaux médiateurs, le Qatar et l’Égypte, et comprenait « une volonté de faire preuve de flexibilité » quant au nombre d’otages vivants qui seraient libérés au cours de la première phase de l’accord, ainsi qu’une volonté de discuter de la demande du Hamas d’un « calme durable » dans la bande de Gaza.

Mardi, un journaliste d’Al Jazeera a rapporté qu’Israël s’était dit prêt à discuter de la demande du Hamas pour un « calme durable » à Gaza et que le Hamas avait reçu la proposition qu’Israël avait soumise aux médiateurs.

Cependant, le Hamas a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il n’était pas disposé à accepter un cessez-le-feu temporaire et que la fin des combats devait être permanente.

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Plus tard mardi, la chaîne de télévision égyptienne Al-Qahera News, affiliée à l’État, a rapporté, citant un haut responsable, qu’une délégation de sécurité égyptienne tentait de réactiver les pourparlers.

Le responsable aurait déclaré que l’Égypte avait indiqué à toutes les parties concernées que les efforts visant à relancer les pourparlers avaient été sapés par l’opération terrestre en cours à Rafah, qui avait entraîné des « conséquences désastreuses ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, sous la pression des membres d’extrême droite de sa coalition au pouvoir, a rejeté à plusieurs reprises les demandes du Hamas en faveur d’un accord de cessez-le-feu.

Mardi, bien qu’il ait admis que la mort de 45 Palestiniens était un « accident tragique », il n’a montré aucune volonté de changer de cap.

« Je n’ai pas l’intention de mettre fin à la guerre avant que tous les objectifs n’aient été atteints », a-t-il affirmé.

Traduit de l’anglais (original).

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