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Guerre à Gaza : le bilan des victimes augmente, crise humanitaire en vue

Au quatrième jour des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, la communauté internationale multiplie les appels au calme et le Croissant-Rouge palestinien alerte sur la nécessité d’ouvrir un couloir humanitaire
Un Palestinien regarde les décombres d’un bâtiment à la suite d’une frappe aérienne israélienne à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 mai 2023 (AFP/Mahmoud Hams)
Un Palestinien regarde les décombres d’un bâtiment à la suite d’une frappe aérienne israélienne à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 12 mai 2023 (AFP/Mahmoud Hams)
Par MEE

Une nouvelle crise humanitaire menace la bande de Gaza en raison de la fermeture continue des points de passage par Israël pour le quatrième jour consécutif, a averti jeudi 11 mai le Croissant-Rouge palestinien.

Ce dernier a appelé les organisations internationales à faire pression sur Israël pour qu’il ouvre un couloir humanitaire afin de permettre l’entrée des fournitures médicales essentielles et de l’aide humanitaire.

Traduction : « Le Croissant-Rouge palestinien appelle la communauté internationale à faire pression sur Israël pour ouvrir un couloir humanitaire. »

En raison de la « grave pénurie de fournitures et de matériel médicaux dans le système de santé », l’organisation s’inquiète de « la détérioration des conditions humanitaires dans la bande de Gaza, où les points de contrôle et les barrières de l’occupation israélienne restent fermés pour le quatrième jour consécutif », a déclaré la société dans un communiqué.

« La bande de Gaza est témoin d’une paralysie quasi totale dans tous les aspects de la vie… en raison du blocus militaire aérien, terrestre et naval imposé par les autorités d’occupation depuis seize ans, ce qui constitue une punition collective interdite par les dispositions du droit humanitaire international. »

Près de dix-sept logements ont été démolis à Gaza en raison des bombardements israéliens jusqu’à présent, et 50 logements supplémentaires ont été partiellement endommagés, selon le Croissant-Rouge. Au moins 32 familles ont été forcées de fuir leurs foyers.

« Une formule finale pour un cessez-le-feu » en discussion

Malgré les premières informations faisant état d’un éventuel cessez-le-feu, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a déclaré : « Les efforts de l’Égypte pour calmer les choses et relancer le processus politique n’ont pas encore porté leurs fruits ».

Ce vendredi matin, les médias arabes rapportent que la proposition égyptienne de cessez-le-feu a été rejetée par le Jihad islamique et les autres factions armées de la bande de Gaza face au refus d’Israël de cesser les assassinats ciblés et de rendre le corps de Khader Adnan, haut responsable du Jihad islamique mort en détention après 87 jours de grève de la faim.

Mais les discussions se poursuivent. « Une formule finale pour un cessez-le-feu » serait en discussion, selon une source de l’AFP au sein du Jihad islamique.

Jeudi soir, Benyamin Netanyahou a déclaré que son offensive se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire ».

Le bureau du Premier ministre israélien a publié une déclaration après une réunion de la sécurité, affirmant qu’Israël « continuera[it] à faire payer au Jihad islamique un lourd tribut pour son agression contre les citoyens israéliens ».

« Nous sommes au plus fort d’une campagne, à la fois offensive et défensive », a déclaré Netanyahou dans une vidéo publiée lors d’une visite sur une base aérienne.

La salle des opérations conjointes de Gaza, l’organisme qui chapeaute les factions armées à Gaza dont le Jihad islamique, a déclaré qu’elle continuerait à répondre.

« Nous ne reculerons pas et les assassinats ne feront que nous rendre plus forts. Notre vengeance continue », a déclaré le Jihad islamique dans un communiqué.

Le meurtre de civils « inacceptable »

Le bilan s’élève à 31 morts palestiniens (ministère de la Santé palestinien), dont plusieurs dirigeants du Jihad islamique, et un en Israël.

Une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble résidentiel, selon la police. Les services de secours ont fait état de cinq blessés en Israël par des éclats causés par des explosions depuis les premiers tirs de roquettes palestiniennes, mercredi.

Traduction : « Au moins 30 Palestiniens ont été tués dans l’attaque israélienne en cours sur Gaza, dont 6 enfants et 3 femmes. 93 autres personnes ont été blessées, dont 32 enfants et 17 femmes. »

L’Union européenne s’est dite consternée par le meurtre d’enfants palestiniens et a appelé à l’établissement immédiat d’un cessez-le-feu global.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a condamné le meurtre de civils à Gaza comme « inacceptable » et a appelé à « cesser immédiatement ».

La Ligue arabe a également dénoncé les « raids israéliens barbares sur la bande de Gaza visant des civils, des enfants et des femmes dans des quartiers résidentiels ».

Washington a appelé les deux parties « à prendre des mesures de prudence pour s’assurer que la perte de vies civiles soit évitée ». Mais dans leur message, les États-Unis ont fait référence au gouvernement israélien et à l’Autorité palestinienne basée à Ramallah, dont ni le Hamas ni le Jihad islamique ne relèvent.

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