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Accusée de se moquer des Palestiniens de Gaza, Zara retire les photos d’une nouvelle campagne publicitaire

Draps blancs et décors en ruines : la dernière campagne de la marque de prêt-à-porter est au cœur d’une campagne de boycott. Une de plus pour le géant espagnol de l’habillement
C’est une photo en particulier, de la mannequin tenant une statue enveloppée dans un drap blanc, qui a suscité le plus de réactions, les internautes faisant le parallèle avec une photo d’une Palestinienne en larmes tenant dans ses bras, vraisemblablement, son enfant mort, enveloppé dans un linceul (X)
C’est une photo en particulier, de la mannequin tenant une statue enveloppée dans un drap blanc, qui a suscité le plus de réactions, les internautes faisant le parallèle avec une photo d’une Palestinienne en larmes tenant dans ses bras, vraisemblablement, son enfant mort, enveloppé dans un linceul (X)
Par MEE

Au milieu d’un décor blanc de statues brisées, de cloisons déchirées, de plafonds effondrés, pose une top model tout de noir vêtue.

Lundi 11 décembre en fin de journée, Zara, principale marque de prêt-à-porter de la société espagnole Inditex, avait déjà retiré plusieurs photos de sa dernière campagne, « Zara Atelier ». Ce mardi, elle les a toutes supprimées, mais ne s’est pas exprimée publiquement pour le moment.

Présentée par Zara comme « une collection en édition limitée de la maison célébrant notre engagement envers l’artisanat et notre passion pour l’expression artistique », cette campagne a provoqué de nombreux appels au boycott sur les réseaux sociaux.

Traduction : « Des militants ont prévu un sit-in devant les magasins Zara en réponse à une campagne promotionnelle pour une nouvelle collection minimisant les souffrances des Palestiniens à Gaza. »

Des internautes ont immédiatement vu dans cette mise en scène un rappel de la situation dans la bande de Gaza, où depuis le 7 octobre, les bombardements et l’offensive terrestre d’Israël ont causé la mort de plus de 18 200 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants.

C’est une photo en particulier, de la mannequin tenant une statue enveloppée dans un drap blanc, qui a suscité le plus de réactions, les internautes faisant le parallèle avec une photo d’une Palestinienne en larmes tenant dans ses bras, vraisemblablement, son enfant mort, enveloppé dans un linceul.  

Traduction : « Quel monde dégoûtant que ce monde dans lequel nous vivons. Comme les hommes sont dégoûtants quand il n’y a pas d’humanité. »

Traduction : « La récente campagne de Zara exploitant un génocide et ‘’marchandisant’’ la souffrance palestinienne à des fins lucratives est dégoûtante. Honte à votre marque, Zara, pour être tombée si bas en donnant la priorité à l’avidité plutôt qu’à l’humanité et en prétendant qu’elle était inoffensive. Supprimer des messages par la suite amplifie la conscience du préjudice. »

Des précédents

Ce n’est pas la première fois que Zara est à l’origine d’un bad buzz.

En octobre 2022, les Palestiniens avaient appelé au boycott de la marque après que le représentant israélien du géant de l’habillement espagnol, Joey Schwebel, eut accueilli chez lui le politicien d’extrême droite Itamar Ben-Gvir.

Peu après, des vidéos avaient été diffusées, montrant des Palestiniens dans les territoires occupés et en Israël en train de brûler des vêtements de la marque.

Autre incident : en juin 2021, Vanessa Perilman, responsable du design du département femme de Zara, avait fait l’objet de vives critiques.

Après les onze jours de guerre entre Israël et le Hamas, au cours desquels les frappes aériennes israéliennes avaient tué au moins 248 Palestiniens tandis que les roquettes palestiniennes avaient fait 12 morts en Israël, un mannequin palestinien avait partagé des messages dans lesquels Vanessa Perilman se montrait très agressive dans sa défense Israël.

Zara a par ailleurs été mêlée à une affaire liée au travail forcé des Ouïghours en Chine. En juillet 2021 en France, le pôle « Crimes contre l’humanité » du Parquet national antiterroriste (PNAT) avait ouvert une enquête, avant de la classer sans suite, pour « recel de crimes contre l’humanité » visant quatre multinationales de l’habillement dont Zara.

Plusieurs associations reprochaient à ces groupes de commercialiser des produits fabriqués en totalité, ou en partie, dans des usines où des Ouïghours sont soumis au travail forcé. Les quatre groupes avaient contesté la plainte, basée sur un rapport publié en 2020 par une ONG australienne.

Traduction : « Avant, Zara a été complice du génocide ouïghour. Et maintenant, ça. Mais nous n’apprendrons jamais. Boycottez cette m**** pour toujours. »

Sur X, des vidéos, non authentifiées par Middle East Eye, montrent les vitrines d’un magasin Zara à Montréal taguées de messages pro-palestiniens.

Traduction : « Des militants de Montréal ont pulvérisé les portes de Zara de slogans pro-palestiniens après que l’entreprise a publié les nouveaux modèles de sa collection inspirés par le génocide et la destruction qui se déroulent actuellement à Gaza. »

En novembre dernier pourtant, la marque de prêt-à-porter avait été saluée sur les réseaux sociaux pour une photo montrant une mannequin blonde, habillée d’une écharpe verte, d’un manteau noir, placée devant une porte rouge. Les internautes y avaient vu les couleurs du drapeau palestinien et une prise de position présumée.

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