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Coronavirus : un hôpital israélien a commandé 1,5 million de doses du vaccin russe Spoutnik V

Le directeur de l’hôpital Hadassah assure que les résultats du vaccin russe constatés « sont très bons »
Le vaccin Spoutnik V mis au point par le centre de recherches moscovite Gamaleïa avec le ministère russe de la Défense (AFP)
Le vaccin Spoutnik V mis au point par le centre de recherches moscovite Gamaleïa avec le ministère russe de la Défense (AFP)
Par MEE

Le centre médical Hadassah de Jérusalem a commandé 1,5 million de doses d’un vaccin russe contre le nouveau coronavirus, a déclaré mardi le directeur de l’hôpital, Zeev Rotstein, rapporte le quotidien israélien Haaretz.

L’hôpital, l’un des plus réputés au monde – nominé au prix Nobel de la paix et produisant 50 % de la recherche biomédicale en Israël –, veut d’abord donner des garanties au ministère de la Santé israélien pour avoir l’autorisation d’administrer le vaccin Spoutnik V à un large public.

Le directeur de l’hôpital, Zeev Rotstein, a expliqué à Haaretz : « Les craintes exprimées dans les médias à propos du vaccin ne sont pas fondées, elles ont plus à voir avec la lutte mondiale entre la Russie et les États-Unis qu’avec les données scientifiques. »

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« C’est comme la course à l’espace […] Il n’est pas étonnant que les Russes aient appelé le vaccin Spoutnik V. Ils voulaient rappeler aux Américains qui a atteint l’espace en premier. »

La Russie a soumis le 27 octobre à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) une demande de préqualification de son premier vaccin contre le nouveau coronavirus.

Moscou avait annoncé début août avoir développé et enregistré le « premier » vaccin contre le COVID-19 mis au point par le centre de recherches moscovite Gamaleïa avec le ministère russe de la Défense. En Russie, l’enregistrement par les autorités est l’étape préalable à la phase finale des essais cliniques.

Le vaccin russe a été perçu avec scepticisme dans le monde, notamment parce qu’il n’avait pas atteint la phase finale des essais au moment de l’annonce.

Une grande partie de l’élite politique russe a dit néanmoins s’être fait vacciner, Vladimir Poutine citant notamment l’exemple de l’une de ses filles. Et le gouvernement espère le déployer massivement dans le pays dans les prochains mois.

« Ils n’ont pas des cornes qui leur poussent sur la tête »

Le centre médical Hadassah ne partage pas le scepticisme ambiant autour du vaccin russe. La succursale de Hadassah à Moscou, impliquée dans la recherche sur ce projet russe, a déjà administré le vaccin Spoutnik V à des patients et a surveillé l’évolution des cas.

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« Les résultats que nous avons vus sont très bons », a assuré Zeev Rotstein à Haaretz. « Il y a une bonne probabilité que le vaccin soit sûr. Et il y a une probabilité raisonnable que ce soit également efficace. »

Si les essais de phase trois montrent que le vaccin est à la fois sûr et efficace, et si le ministère de la Santé approuve son utilisation, le vaccin pourrait être disponible en Israël dans deux à trois mois, note le quotidien.

Zeev Rotstein, qui reconnaît que la réglementation russe est « relativement laxiste », affirme toutefois qu’il connait personnellement de hauts responsables russes qui ont été vaccinés : « Et ils n’ont pas des cornes qui leur poussent sur la tête. Ils se promènent sans masque. Ils m’ont dit qu’ils avaient testé le niveau d’anticorps dans leur corps et que ce taux [était] élevé. »

Selon le directeur, « un groupe d’investisseurs soutient [l’achat des vaccins], ce qui limite le risque financier pour l’hôpital. »

Selon Zeev Rotstein, « même si le vaccin réussit son essai de phase trois, que le ministère l’approuve et que les Russes fournissent la quantité totale, ce vaccin n’est qu’un composant – quoique important – de toute stratégie de lutte contre le virus ».

« Je suppose que nous allons vivre encore un certain temps avec le coronavirus », a ajouté le directeur de Hadassah. « Mais plus nous avons de patients guéris et de personnes vaccinées, plus il sera difficile pour le virus de créer des épidémies. »

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