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Israël entame la « deuxième phase » de la guerre, Gaza subit d’intenses bombardements

Israël a lancé un nouvel avertissement aux habitants du nord de Gaza mais les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils près de la frontière égyptienne fermée
Des habitants du nord de la bande de Gaza se mobilisent pour porter secours après de nouvelles frappes (MEE/Mohammed Hussein)
Des habitants du nord de la bande de Gaza se mobilisent pour porter secours après de nouvelles frappes (MEE/Mohammed Hussein)
Par MEE

Alors que la guerre est entrée dimanche 29 octobre dans son 23e jour, l’armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza et y conduit également des opérations terrestres.

Plus de 8 000 Palestiniens, « dont la moitié sont des enfants », ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, a déclaré dans la nuit de samedi à dimanche le ministère de la Santé du Hamas. 

En Cisjordanie occupée, trois Palestiniens ont été tués dimanche matin par des tirs de l’armée israélienne, selon l’Autorité palestinienne, portant à plus de 110 le nombre de Palestiniens tués depuis le 7 octobre.

Traduction : « Le nord de Gaza a été le théâtre de bombardements israéliens continus aux premières heures de dimanche, dans un silence médiatique presque total, avec seulement quelques journalistes et civils partageant ce qui se passe grâce à des cartes Sim internationales. »

Côté israélien, quelque 1 400 personnes ont été tuées dans le pays, essentiellement des civils et la majorité le jour de l’attaque du Hamas, selon les autorités locales.

Samedi, des avions de combat ont frappé « 450 cibles » du Hamas, dont des centres de commandement, selon l’armée israélienne.  

La guerre sera « longue et difficile », a prévenu samedi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Vaincre le Hamas est un « défi existentiel » pour Israël mais « cela concerne toute la civilisation occidentale », selon lui.

Des besoins couverts à seulement 3 %

Le porte-parole de l’armée israélienne a lancé un nouvel avertissement aux habitants du nord de Gaza pour qu’ils quittent la bande de Gaza et se dirigent vers le sud, leur disant qu’en procédant ainsi, ils recevraient une aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l’eau et des médicaments.

Depuis la réouverture de la frontière de Rafah avec l’Égypte le 21 octobre, seuls 84 camions ont été autorisés à entrer à Gaza, selon l’ONG Médecins sans frontières.

Traduction : « Nous avons reçu cet enregistrement audio de nos équipes travaillant dans la zone d’al-Arich, à la frontière avec l’Égypte, après avoir perdu la communication avec eux. Trois ambulances sont à l’arrêt faute de carburant. »

Selon le Croissant-Rouge palestinien, le montant de l’aide arrivée à Gaza ne couvre qu’environ 3 % des besoins du secteur médical de l’enclave.

Les habitants de Gaza ont fait irruption dimanche dans les entrepôts et les centres de distribution pour récupérer de la farine et d’autres « articles de survie de base ».

L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré que ces incidents étaient révélateurs du désespoir que connaissent les Palestiniens dans l’enclave assiégée après des semaines de refus d’entrée de l’aide.

« C’est un signe inquiétant que l’ordre civil commence à s’effondrer après trois semaines de guerre et un siège strict de Gaza. Les gens sont effrayés, frustrés et désespérés », a déclaré l’UNRWA dans un communiqué.

Un autre porte-parole militaire israélien a déclaré dimanche à Al Jazeera que les efforts humanitaires seraient élargis, mais les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils près de la frontière égyptienne fermée. 

Des milliers de Palestiniens ont repris le chemin du nord, faute d’abris et d’aide dans le sud, selon l’ONU.

Par ailleurs, le réseau internet est en cours de rétablissement dans la bande de Gaza dimanche, après avoir été coupé vendredi pendant d’intenses bombardements israéliens, ont annoncé l’organisme de surveillance du réseau Netblocks et la compagnie téléphonique palestinienne Paltel.

Abou Obeida, le visage insaisissable de la résistance armée à Gaza
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Les brigades al-Qassam ont publié une vidéo dans laquelle leur porte-parole Abou Obeida répond aux opérations terrestres élargies d’Israël, s’en prend aux pays arabes pour leur manque d’aide humanitaire et accuse Israël de ne pas parvenir à un accord sur un échange de prisonniers.

« Nous lui ferons goûter, par la force de Dieu, une défaite plus grande que ce qu’il attend ou ce qu’il craint », a répondu Abou Obeida à Benyamin Netanyahou.

Il a également critiqué le monde arabe pour ne pas avoir fourni suffisamment d’aide humanitaire aux civils de Gaza.

« Aux dirigeants de nos nations arabes […], nous ne vous demandons pas de mobiliser vos armées et vos chars […], mais avez-vous atteint le point où vous ne pouvez plus envoyer de secours et d’aide humanitaire ? », a-t-il demandé.

Plusieurs pays arabes, dont les Émirats arabes unis, le Qatar, la Jordanie, la Tunisie et l’Algérie ont envoyé de l’aide à l’Égypte, mais l’aide entrant au poste frontière de Rafah a été limitée.

Abou Obeida a affirmé que « de nombreux contacts concernant la question des prisonniers » avaient été pris et qu’il y avait une chance de parvenir à un accord. Mais il a précisé qu’Israël n’était pas disposé à accepter les conditions.

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