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L’Arabie saoudite envisage d’autoriser la vente d’alcool aux diplomates non musulmans

Le nouveau programme vise à mettre un terme à une procédure « non réglementée » qui donnait lieu à un « échange incontrôlé de ces produits »
Même si l’alcool est strictement interdit dans le royaume, des boissons alcoolisées sont servies dans les missions étrangères du quartier diplomatique de Riyad, tandis que certains résidents fabriquent leur propre vin (AFP/Hazem Bader)
Même si l’alcool est strictement interdit dans le royaume, des boissons alcoolisées sont servies dans les missions étrangères du quartier diplomatique de Riyad, tandis que certains résidents fabriquent leur propre vin (AFP/Hazem Bader)

L’Arabie saoudite s’apprête à ouvrir le premier magasin d’alcool du pays, destiné exclusivement aux diplomates.

Selon Reuters, le magasin devrait ouvrir dans les semaines à venir dans le quartier diplomatique de la capitale, Riyad, et être « strictement réservé » aux non-musulmans.

La consommation et la possession d’alcool, proscrit par l’islam, sont strictement interdites en Arabie saoudite depuis 1952, sans même d’exceptions accordées comme c’est le cas dans certains États voisins du Golfe, les Émirats arabes unis et le Qatar.

Elles sont passibles d’amendes, de peines de prison, de flagellation publique et d’expulsion du territoire pour les étrangers.

L’interdiction de 1952 avait été décidé après un incident impliquant le prince Mishari ben Abdulaziz al-Saoud et un diplomate britannique, Cyril Ousman.

Lors d’une fête organisée par le diplomate, alors vice-consul britannique à Djeddah, le prince de 19 ans avait abattu Ousman car celui-ci avait refusé de lui servir davantage d’alcool.

À la suite du meurtre – qui a vu le prince Mishari condamné à la prison à vie – le roi Abdulaziz ben Saoud, fondateur de l’État saoudien moderne, a interdit tout alcool dans le pays.

Spéculations

Les réformes sociales menées récemment dans le royaume (comme la mixité dans les concerts ou l’ouverture de salles de cinéma), et l’accueil prévu de grands événements comme l’Expo 2030 ou la Coupe du monde de football en 2034, alimentent les spéculations sur une possible levée des restrictions sur l’alcool, du moins dans des zones spécifiques, même si les autorités excluent tout changement à ce stade.

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Un communiqué du gouvernement saoudien a indiqué mercredi 24 janvier que les autorités introduisaient « un nouveau cadre réglementaire […] pour lutter contre le commerce illicite de biens et de produits alcoolisés reçus par les missions diplomatiques ».

Le nouveau programme permettra « l’attribution de quantités spécifiques de produits alcoolisés lors de l’entrée dans le royaume ». Il vise à mettre un terme à une procédure « non réglementée » qui donnait lieu à un « échange incontrôlé de ces produits dans le royaume ».

Même si l’alcool est strictement interdit dans le royaume, des boissons alcoolisées sont servies dans les missions étrangères du quartier diplomatique de Riyad, tandis que certains résidents fabriquent leur propre vin. D’autres se tournent vers le marché noir, où le prix d’une bouteille de whisky peut atteindre plusieurs centaines de dollars à la veille du réveillon du Nouvel An.

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