Aller au contenu principal

Libye : Saïf al-Islam Kadhafi et Khalifa Haftar, des candidats très proches d’Israël

Haftar aurait promis de normaliser les relations entre la Libye et Israël en échange d’une « aide » de ce dernier pour sa candidature à la présidentielle de fin décembre
Saïf al-Islam Kadhafi lors du dépôt de sa candidature à la présidentielle, le 14 novembre 2021, à Sebha (sud) (Twitter)
Saïf al-Islam Kadhafi lors du dépôt de sa candidature à la présidentielle, le 14 novembre 2021, à Sebha (sud) (Twitter)
Par MEE

Saïf al-Islam Kadhafi, fils de l’ex-Guide libyen Mouammar Kadhafi, et Khalifa Haftar, chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne, candidats déclarés à la présidentielle libyenne, prévue fin décembre, semblent tous les deux très proches d’Israël.

Selon le quotidien israélien Haaretz, Saïf al-Islam a « mené les relations secrètes entre l’ancien régime libyen et Israël, avant la révolution en Libye de 2011 ».

« Alors que Mouammar Kadhafi était l’un des plus fervents soutiens à la cause palestinienne, soutenant en argent, en armes et en entraînement les groupes palestiniens armés, Saïf al-Islam rencontrait les Israéliens et avait même une relation avec une actrice israélienne ». Il s’agissait, selon plusieurs médias, de l’actrice Orly Weinerman, que le fils de Kadhafi fréquentait en Italie.

Mais au-delà du glamour, Haaretz nous apprend que les relations entre l’ex-régime Kadhafi et Israël concernaient des « questions diplomatique et humanitaire », gérées par Saïf al-Islam, grâce notamment à l’entremise d’un homme d’affaires israélien d’origine libyenne, Walter Arbib, un philanthrope installé au Canada.

Les promesses de Haftar

Haaretz écrit également qu’« Israël avait montré de l’intérêt pour la Libye en raison de son emplacement stratégique près des frontières avec l’Égypte et au regard de l’importante communauté juive d’origine libyenne vivant en Israël ».

Le même quotidien a aussi révélé, le 8 novembre dernier, que Saddam, fils du maréchal autoproclamé Khalifa Haftar, avait visité Israël, le 1er novembre, arrivé de Dubaï sur un jet privé, passant une heure et demie à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.

Israël s’est fait un nouvel ami en Afrique, le maréchal Haftar, qu'il aide en secret
Lire

Aucune information n’a circulé sur qui Saddam Haftar a pu rencontrer durant ces 90 minutes, mais Haaretz a rappelé que son père avait rencontré, plusieurs fois, des officiers des services secrets israéliens et leur aurait promis de reconnaître Israël, à l’instar des pays engagés dans la normalisation comme les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, en échange d’une « assistance militaire et diplomatique » d’Israël à son profit.

Le journal électronique Al-Arabi 21 cite, pour sa part, des médias israéliens qui ont rapporté que Saïf al-Islam Kadhafi et Khalifa Haftar auraient signé des contrats avec une entreprise israélienne pour gérer leurs campagnes électorales en vue de la présidentielle libyenne. Selon ces sources, cette entreprise israélienne gérerait séparément les deux campagnes à partir de ses succursales dans les Émirats.    

Pour rappel, Saïf al-Islam Kadhafi, recherché par la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », a déposé sa candidature dimanche au bureau de la Haute Commission électorale (HNEC) de Sebha (sud de la Libye).

Aboutissement d’un processus laborieux parrainé par l’ONU, la présidentielle du 24 décembre et le scrutin législatif prévu un mois plus tard sont censés tourner la page d’une décennie de chaos et de luttes fratricides.  

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].