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Cinq des plus hautes montagnes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Middle East Eye explore le climat et les écosystèmes de certains des plus hauts sommets de la région
Vue aérienne de la réserve naturelle de la forêt de cèdres de Tannourine dans les montagnes libanaises recouvertes de neige, le 22 janvier 2021 (AFP/Joseph Eid)
Vue aérienne de la réserve naturelle de la forêt de cèdres de Tannourine dans les montagnes libanaises recouvertes de neige, le 22 janvier 2021 (AFP/Joseph Eid)

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont dotés d’une grande variété de paysages et d’habitats : des déserts de la Libye à la côte méditerranéenne et sa riche vie marine.

La région possède également des chaînes de montagnes rendues célèbres par la mythologie, la religion et la littérature, du mont Ararat à l’Est au massif de l’Atlas à l’Ouest.

Dans cet article, Middle East Eye examine de plus près le climat et les écosystèmes de certains des plus hauts sommets du Maghreb et du Moyen-Orient.

Mont Liban – Qurnat as-Sawda, Liban

Qurnat as-Sawda est le plus haut sommet du Liban et du Levant, culminant à 3 088 mètres d’altitude, à l’extrémité nord de la chaîne de montagnes du Liban.

Un chemin mène au sommet de la montagne, et quiconque l’emprunte est susceptible d’apercevoir les tribus bédouines qui y vivent.

Ville de Bcharré (au premier plan) et du Qurnat as-Sawda, le plus haut sommet du Liban, surplombant la vallée enneigée de la Qadisha (AFP)
Ville de Bcharré (au premier plan) et du Qurnat as-Sawda, le plus haut sommet du Liban, surplombant la vallée enneigée de la Qadisha (AFP)

En dessous se trouve le village historique de Bcharré, connu comme le « cœur des maronites », lieu de naissance du célèbre poète libanais Gibran Khalil Gibran. Le village est souvent recouvert de neige en hiver.

Des vallées profondes entourent les montagnes, y compris celle de la Qadisha, importante sur le plan religieux : elle abrite plusieurs monastères chrétiens médiévaux, comme celui de Mar Licha.

Aujourd’hui, la chaîne de montagnes est également connue pour ses célèbres cèdres, symbole national du pays qui figure notamment sur son drapeau.

Monts Sarawat – Jabal an-Nabi Shu’ayb, Yémen

Les monts Sarawat, qui s’étendent le long des côtes de l’Arabie saoudite et du Yémen, parallèlement à la mer Rouge, possèdent la plus haute montagne de la partie occidentale de la péninsule Arabique.

Jabal an-Nabi Shu’ayb est situé à l’ouest de la capitale yéménite Sanaa et se dresse à une altitude de 3 666 mètres.

Jabal an-Nabi Shu’ayb, la plus haute montagne du Yémen et de la péninsule Arabique, peut être vue en arrière-plan (Wikimedia Commons)
Jabal an-Nabi Shu’ayb, la plus haute montagne du Yémen et de la péninsule Arabique, peut être vue en arrière-plan (Wikimedia Commons)

Bien qu’il ne soit pas souvent recouvert de neige comme les montagnes du Levant, Jabal an-Nabi Shu’ayb a enregistré certains des vents les plus forts de la région et des températures en dessous de zéro, contraste frappant avec le climat désertique qui domine une grande partie des environs.

Massif de l’Atlas – djebel Toubkal, Maroc

Le djebel Toubkal, qui fait partie de la chaîne de l’Atlas, est la plus haute montagne du Maroc et de l’Afrique du Nord, culminant à 4 167 mètres, ce qui le rend visible depuis la ville de Marrakech.

Bien que dans leur majorité, les montagnes de l’Atlas sont formées de roche sédimentaire, le Toubkal est fait de roche volcanique, laquelle s’est érodée au fil du temps jusqu’à former des crêtes entaillées par des vallées étroites qui façonnent son paysage.

Outre les vallées, la montagne fait partie du parc national du Toubkal, réputé pour ses forêts de genévriers.

Le massif compte également plusieurs lacs ainsi que des cours d’eau qui accroissent la diversité de l’écosystème local.

La vue depuis un petit village de la région du djebel Toubkal près d’Imlil, au Maroc (Reuters)
La vue depuis un petit village de la région du djebel Toubkal près d’Imlil, au Maroc (Reuters)

Si sa beauté est époustouflante, cette région est sujette à des conditions météorologiques extrêmes. En été, le Toubkal est frappé par des orages, tandis qu’en hiver, la neige et la glace recouvrent la région et des avalanches peuvent se produire.

La chaîne de montagnes de l’Atlas est en outre considérée comme un mécanisme de défense pour les déserts et les plaines d’Afrique du Nord, dans la mesure où elle les protège des tempêtes hivernales et les abreuve en eau régulièrement.

Haut-plateau arménien – mont Ararat, Turquie

À l’extrémité ouest du haut-plateau arménien, le mont Ararat est le point culminant de la Turquie et le deuxième plus haut volcan d’Asie, à 5 137 mètres d’altitude.

Il est connu sous de nombreux noms dans différents pays, dont les origines remontent à diverses périodes historiques. Les Turcs l’appellent « la montagne de la douleur », tandis que les Kurdes le surnomment « la montagne ardente » et les Iraniens « la montagne de Noé ».

Le mont Ararat est considéré par de nombreux historiens et personnalités religieuses comme le lieu où aurait accostée l’arche de Noé. Certaines personnes affirment même avoir trouvé des morceaux de l’arche sur les pentes de la montagne.

Ce stratovolcan à double pic est situé entre deux rivières, l’Araxe et la Murat, dans une région montagneuse du Moyen-Orient, au sud du Caucase.

Un apiculteur passe devant ses ruches installées dans une vallée de la province arménienne de Kotayk, avec le mont Ararat en arrière-plan (AFP/Karen Minasyan)
Un apiculteur passe devant ses ruches installées dans une vallée de la province arménienne de Kotayk, avec le mont Ararat en arrière-plan (AFP/Karen Minasyan)

Autour de la montagne se trouve la plaine d’Ararat, riche en terres fertiles et en forêts, et qui compte de nombreuses exploitations agricoles. Elle dispose également d’une quantité substantielle d’arbres fruitiers, notamment des abricotiers et des pommiers.

La montagne est entourée de végétation et d’une zone de haute altitude commune à l’Anatolie orientale et à la région méridionale de la mer Noire.

Le mont Ararat est riche sur le plan historique et diversifié sur le plan environnemental. Comme l’a un jour observé le directeur de l’Institut national arménien de Washington, Rouben Adalian, « il y a probablement plus de poésie écrite sur le mont Ararat que sur toute autre montagne sur terre ».

Chaîne de montagnes de l’Elbourz - Damavand, Iran

Visible depuis Téhéran, la capitale iranienne, le mont Damavand est le plus haut sommet du pays et de toute l’Asie occidentale. C’est aussi le plus haut volcan d’Asie, culminant à 5 609 mètres d’altitude.

La montagne est couverte d’une végétation luxuriante. En été, des coquelicots rouge vif couvrent ses pentes.

Le mont Damavand se trouve au centre de la chaîne de montagnes de l’Elbourz, qui s’étend le long de la côte iranienne de la mer Caspienne.

Le mont Damavand, le plus haut sommet d’Iran et un stratovolcan potentiellement actif, dans la province de Mazandéran, dans le nord du pays (AFP)
Le mont Damavand, le plus haut sommet d’Iran et un stratovolcan potentiellement actif, dans la province de Mazandéran, dans le nord du pays (AFP)

Cette montagne est un lieu de contrastes, car le massif fait face à des températures inférieures à zéro et à la neige toute l’année, mais possède aussi des sources thermales brûlantes en raison de son activité volcanique.

Le Damavand abrite une faune variée, comme la panthère de Perse, l’ours brun de Syrie et l’aigle royal.

Le mont, qui est devenu un symbole de la résistance iranienne contre la tyrannie et la domination étrangère, est mentionné dans la poésie et la littérature persanes.

Il est important pour la culture iranienne et figure dans la mythologie persane, notamment dans le conte d’Arash l’Archer, héros local qui tire une flèche depuis son sommet pour marquer les frontières de la nation.

Traduit de l’anglais (original).

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