EN IMAGES : Oasis de luxuriance dans l’Atlas tellien
Quand le froid commence à pointer sur les rives nord de la Méditerranée, des oiseaux guidés par leur horloge biologique reviennent aux chotts et sebkhas de Batna (Est algérien).
Les chotts et les sebkhas sont les noms donnés, dans les pays du Maghreb, aux rivages et dépressions qui composent une étendue d’eau salée permanente située dans les régions semi-arides.
La région de Batna compte une faune et une flore variées. Plus de 62 espèces protégées en Algérie y sont recensées. Au nord de la capitale du pays chaoui se trouvent les hautes plaines telliennes, incluses dans le bassin du Constantinois, riche en zones humides, dont cinq classées sites Ramsar (système de protection international pour favoriser la conservation des zones humides) depuis février 2004.
Le nombre important de ces réservoirs de biodiversité qui s’étalent sur environ trois millions d’hectares classe l’Algérie en huitième position à l’échelle mondiale.
Ornithologues et écologistes œuvrent depuis de longues années pour que le chott Djendli (en photo) soit classé site Ramsar. (MEE/Benmokhtar Lalmi)
La migration postnuptiale des flamants roses s’effectue à la fin de l’été et au début de l’automne, depuis l’Eurasie vers les régions au climat plus doux de l’Afrique du Nord.
Flamant rose, échasse blanche, héron garde-bœufs, cigogne blanche… des milliers d’oiseaux de diverses espèces, dont certains très rares, comme l’ibis falcinelle, viennent apporter de l’animation dans ces zones humides exceptionnelles et se reproduire dans leurs nids de prédilection, célébrant la vie.
Au chott Djendli, la population de flamants roses a été multipliée par six en 2019 et des groupes sont même devenus sédentaires, apportant une vitalité impressionnante au site. (MEE/Benmokhtar Lalmi)
L’élégante spatule blanche se laisse immortaliser par les photographes amateurs et professionnels qui fréquentent les chotts de Djendli et Gedaïne.
L’hiver, cet échassier grégaire quitte les zones humides européennes pour rejoindre les marais du nord de Batna, alimentés par les précipitations hivernales, où il trouve la sécurité et les conditions idéales pour les besoins de sa nidification. (MEE/Benmokhtar Lalmi)
Les eaux luisantes du chott Djendli, alimentées par le réseau hydrographique du sous-bassin versant de Chemora, donnent des couleurs à la plaine de Boulhilet, surplombée par trois chaînes de montagne.
Grâce à ses 3 700 hectares de superficie et son riche écosystème, le chott Djendli est la plus importante zone humide de Batna.
Le site est fréquenté pendant la saison chaude par des oiseaux de diverses espèces comme ici le goéland railleur qui vient se reproduire sur les rivages parsemés de verdure. (MEE/Benmokhtar Lalmi)
L’échasse blanche trouve au chott Djendli les conditions idéales pour se reproduire. Les eaux peu profondes et la vase des rivages lui fournissent tout le menu nécessaire pour nourrir ses poussins durant les quatre semaines qui suivent la naissance, avant qu’ils deviennent indépendants.
Toutefois, les ressources en eau dans ces bassins demeurent vulnérables, notamment en raison de l’appropriation des eaux de surface au profit de l’intensification de l’agriculture. (MEE/Benmokhtar Lalmi)
En poussant encore vers le nord, et avant de franchir les frontières avec la wilaya (préfecture) d’Oum El Bouaghi, Draâ Boultif accueille lui aussi sur sa sebkha des milliers de flamants roses.
Sur un total de 200 000 oiseaux recensés dans toute cette région, les trois quarts sont des flamants roses. Quand les précipitations sont abondantes, au début de l’automne, l’emblématique oiseau ne se fait pas prier pour revenir.
Sur cette photo, des tadornes casarcas et des hérons garde-bœufs.
À quelques encablures, le chott Tinsilt (10 600 hectares) et la sebkha El Zemoul (6 765 hectares), classés Ramsar, deviennent des attractions spectaculaires. (MEE/Benmokhtar Lalmi)
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