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Cinq des plus importantes églises du Moyen-Orient

Les lieux de culte des communautés chrétiennes du Moyen-Orient constituent une part importante du patrimoine de la région
Des chrétiens coptes orthodoxes lors de la prière du Vendredi saint au monastère Saint-Simon du Caire, en Égypte (AFP/Khaled Desouki)
Des chrétiens coptes orthodoxes lors de la prière du Vendredi saint au monastère Saint-Simon du Caire, en Égypte (AFP/Khaled Desouki)

Le Moyen-Orient est le berceau des trois religions abrahamiques et abrite toujours d’importantes communautés chrétiennes.

Au total, les chrétiens représentent environ 10 à 15 % de la population du monde arabe et du Moyen-Orient au sens large, la plus grande communauté se trouvant en Égypte, suivie de l’Irak, de la Syrie, du Liban et de la Palestine. Les pays non arabes comme l’Iran et la Turquie comptent également d’importantes minorités chrétiennes.

Étant donné que les musulmans représentent la majorité des habitants de la région, une attention particulière est accordée à ses mosquées, mais comme ceux qui ont visité les pays susmentionnés peuvent en témoigner, les églises et monastères ne manquent pas au Moyen-Orient.

Ici, Middle East Eye a sélectionné cinq églises parmi les plus remarquables de la région :

1. Monastère de Saint-Simon, Le Caire

La modeste entrée principale du monastère du quartier de Mokattam au Caire ouvre sur une structure élaborée construite dans des grottes préexistantes pouvant accueillir jusqu’à 20 000 fidèles.

De nombreux membres de la congrégation de l’église appartiennent à la communauté des zabbalin, qualificatif signifiant littéralement « peuple des ordures » qui a été donné au habitants du coin en raison de leur travail traditionnel de collecte et recyclage des ordures de la capitale.

La structure qui se dresse aujourd’hui a été construite en l’honneur du saint chrétien du Xe siècle Simon le Tanneur, qui, selon la légende locale, aurait déplacé la montagne de Mokattam jusqu’à sa position actuelle.

Des enfants jouent près de l’entrée du monastère Saint-Simon (AFP/Mohamed el-Shahed)
Des enfants jouent près de l’entrée du monastère Saint-Simon (AFP/Mohamed el-Shahed)

Selon la légende, saint Simon aurait accompli ce miracle après avoir été mis au défi de le faire lors d’un débat avec un rival juif et le calife fatimide, entraînant la conversion de ce dernier au christianisme.

L’Église copte égyptienne commémore le miracle par un jeûne de trois jours.

Des coptes égyptiens célèbrent le Vendredi saint au monastère Saint-Simon en avril 2022 (AFP/Khaled Desouki)
Des coptes égyptiens célèbrent le Vendredi saint au monastère Saint-Simon en avril 2022 (AFP/Khaled Desouki)

Sur les murs de la grotte et les rochers de la montagne figurent des peintures et gravures inspirées de la Bible, accompagnées de sculptures rupestres de la Vierge Marie et de Marie-Madeleine.

Bien qu’il soit difficile d’accès, le monastère est visité par des centaines de milliers de personnes chaque année et est particulièrement fréquenté à Pâques.

2. Cathédrale maronite Saint-Georges, Beyrouth

Si la cathédrale maronite Saint-Georges du Liban possède une architecture époustouflante, elle a également une histoire trouble.

Lorsque la guerre civile libanaise a éclaté à la fin du XXe siècle, le lieu de culte a été lourdement bombardé. Certains ont profité du chaos pour piller le site, notamment ses œuvres d’art, et le vandaliser.

Inspirée de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, la construction de la cathédrale a commencé en 1884 et s’est achevée dix ans plus tard, en 1894.

L’église Saint-Georges est située dans le centre-ville de Beyrouth (Wikimedia)
L’église Saint-Georges est située dans le centre-ville de Beyrouth (Wikimedia)

Des efforts de restauration ont été déployés au tournant du XXIe siècle. Une partie des œuvres d’art volées ont été retrouvées, notamment un tableau d’Eugène Delacroix représentant saint Georges, le saint patron de la cathédrale.

Cette dernière a de nouveau été endommagée en août 2020 par l’explosion du port de Beyrouth, qui a fait environ 200 morts et réduit à néant une grande partie de la capitale.

L’explosion a détruit des éléments inestimables de la cathédrale, notamment ses vitraux.

3. Église du Saint-Sépulcre, Jérusalem-Est occupée

Située dans le quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem, l’église du Saint-Sépulcre est considérée comme l’un des lieux de culte les plus sacrés du christianisme.

Selon la tradition, l’église contient le site où Jésus aurait été crucifié et le tombeau vide où il aurait été enterré avant de ressusciter.

Le site est un important lieu de pèlerinage chrétien depuis sa construction au IVe siècle et compte plus de 30 chapelles et lieux de culte en son sein.

Des chrétiens orthodoxes se rassemblent lors de la cérémonie du Feu sacré au Saint-Sépulcre (AFP/Ahmed Gharabli)
Des chrétiens orthodoxes se rassemblent lors de la cérémonie du Feu sacré au Saint-Sépulcre (AFP/Ahmed Gharabli)

Pâques est un moment particulièrement important pour l’église. Chaque année, les fidèles se rassemblent pour participer à la cérémonie du Feu sacré, au cours de laquelle ils peuvent voir la flamme qui, selon la tradition, serait apparue sur le tombeau de Jésus.

Lors de la cérémonie, il est de coutume pour les chrétiens de prier et d’allumer des bougies sur le site où aurait été enterré Jésus.

À l’extérieur de l’église, une procession a généralement lieu, au son des tambours, durant laquelle des fidèles portent de grandes croix en bois.

4. Cathédrale Saint-Sauveur, Ispahan

L’extérieur de la cathédrale Vank, plus connue sous le nom de cathédrale Saint-Sauveur, dans la ville iranienne d’Ispahan, est d’une simplicité trompeuse au regard de son majestueux intérieur, lequel abrite des fresques, des sculptures et des carreaux qui tapissent les murs du sol au plafond.

Il n’est pas étonnant que cette cathédrale soit l’une des attractions touristiques les plus populaires d’Ispahan, une ville qui ne manque pas de merveilles architecturales.

Fondée en 1606, la cathédrale a été construite par la communauté arménienne d’Iran, installée de force en Iran par le souverain safavide Shah Abbas I.

Une touriste iranienne prend des photos à l’intérieur de la cathédrale Vank dans le quartier de Djolfa à Ispahan (AFP/Behrouz Mehri)
Une touriste iranienne prend des photos à l’intérieur de la cathédrale Vank dans le quartier de Djolfa à Ispahan (AFP/Behrouz Mehri)

En arménien, Vank signifie « monastère » ou « couvent », mais la cathédrale est également connue sous le nom d’église de la Sainte-Sœur outre celui de cathédrale Saint-Sauveur.

Le dôme central de la cathédrale, peint en bleu et or, représente l’histoire biblique de la création du monde et l’expulsion d’Adam et Ève du jardin d’Éden.

Le site abrite en outre un plafond recouvert d’ornements floraux persans et de motifs nationaux arméniens.

Outre la cathédrale, le site comprend une cour surplombée d’un clocher, plusieurs tombes de chrétiens orthodoxes et protestants, une bibliothèque, un musée et un mémorial dédié au génocide arménien.

5. L’église de l’Annonciation, Nazareth

L’église de l’Annonciation est située à Nazareth, dans ce qui est aujourd’hui Israël, et est parfois appelée basilique de l’Annonciation.

Pour les catholiques, l’église est considérée comme l’emplacement de la maison de la Vierge Marie, là où elle aurait appris qu’elle allait donner naissance à Jésus.

Selon les textes religieux, l’archange Gabriel est apparu à Marie et lui a dit, lors d’un événement connu sous le nom d’Annonciation, que malgré sa virginité, elle donnerait naissance à un enfant.

Les catholiques pensent que l’église de l’Annonciation a été construite au-dessus de la maison de la Vierge Marie (Wikimedia)
Les catholiques pensent que l’église de l’Annonciation a été construite au-dessus de la maison de la Vierge Marie (Wikimedia)

L’église actuelle a été achevée en 1969 et se compose de deux étages ; le rez-de-chaussée abrite la grotte de l’Annonciation, considérée comme les vestiges de la maison de la Vierge Marie.

L’église a été construite selon le style architectural connu sous le nom de « brutalisme italien », qui utilise du béton brut volontairement apparent pour mettre en valeur les éléments naturels.

L’église contient un certain nombre de mosaïques, dont plusieurs de la Vierge Marie.

Traduit de l’anglais (original).

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