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Israël fait pression sur l’Arabie saoudite pour l’ouverture de vols directs vers La Mecque

Alors que les avancées vers une normalisation entre les deux pays sont au point mort, Israël réclame des vols directs pour le hadj et la oumra
« Je suis optimiste sur le fait que nous pouvons faire avancer la paix avec l’Arabie saoudite », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen (AFP)
« Je suis optimiste sur le fait que nous pouvons faire avancer la paix avec l’Arabie saoudite », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen (AFP)
Par MEE

Israël pousse l’Arabie saoudite à autoriser les Palestiniens de nationalité israélienne à se rendre directement dans le royaume pour effectuer les pèlerinages religieux du hadj et de la oumra, une étape potentielle vers la normalisation des relations alors que les progrès ont récemment stagné.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré la semaine dernière que le pays était en train de suivre une demande antérieure d’autorisation de vols.

« Cette question est en discussion. Je ne peux pas vous dire s’il y a des progrès », a-t-il précisé lors d’une interview à la radio de l’armée israélienne. « Mais je suis optimiste sur le fait que nous pouvons faire avancer la paix avec l’Arabie saoudite. »

En mars 2022, le prince héritier saoudien, dirigeant de facto du royaume, a parlé d’Israël comme d’un « allié potentiel » (Reuters)
En mars 2022, le prince héritier saoudien, dirigeant de facto du royaume, a parlé d’Israël comme d’un « allié potentiel » (Reuters)

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a placé l’extension des liens avec l’Arabie saoudite au premier plan de son nouveau gouvernement lorsqu’il est arrivé au pouvoir l’année dernière.

En décembre, il avait accordé une interview à la télévision d’État saoudienne Al Arabiya pour affirmer que la normalisation était la clé de la paix entre Israël et la Palestine.

L’été dernier, Israël et l’Arabie saoudite avaient semblé se rapprocher d’une série d’accords susceptibles d’ouvrir la voie à l’établissement futur de relations diplomatiques officielles.

Le transfert des îles de la mer Rouge suspendu

Lors de sa visite dans le royaume en juillet, le président américain Joe Biden a annoncé un accord entre Israël, l’Égypte et l’Arabie saoudite pour transférer le contrôle des îles de la mer Rouge, Tiran et Sanafir, de l’Égypte à l’Arabie saoudite, avec l’approbation d’Israël.

En retour, l’Arabie saoudite a autorisé les compagnies aériennes israéliennes à survoler son espace aérien.

Auparavant, seuls les vols israéliens vers les Émirats arabes unis et Bahreïn pouvaient survoler le royaume, ainsi que les vols d’Air India à destination et en provenance d’Israël.

Mais les progrès semblent s’être ralentis. Le transfert des îles de la mer Rouge a été suspendu en raison de préoccupations égyptiennes, a rapporté le média Axios.

En janvier, le ministre saoudien des Affaires étrangères a déclaré que le royaume ne normaliserait pas ses relations avec Israël tant que les Palestiniens n’auraient pas obtenu le statut d’État.

Les îles de la mer Rouge ont été au centre de la visite de Biden en Arabie saoudite
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L’Arabie saoudite a par ailleurs fait obstacle, en mars, à la venue de Cohen à une conférence de l’ONU dans le royaume en refusant de « discuter sérieusement » des détails de la sécurité de son voyage, selon un article d’Axios publié en mars.

Pendant ce temps, les tensions en Cisjordanie occupée se sont intensifiées depuis que les forces israéliennes ont mené une série de raids sur la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée. Les agressions ont été vivement dénoncées par les pays arabes, dont l’Arabie saoudite.

Netanyahou a négocié les accords d’Abraham de 2020, qui ont vu Israël établir des liens avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan avec le soutien des États-Unis.

Mais des analystes ont déclaré à Middle East Eye que la dépendance du Premier ministre israélien à l’égard de ses alliés d’extrême droite dans le nouveau gouvernement compliquait les efforts vers un accord.

(De gauche à droite) Le conseiller saoudien à la sécurité nationale Musaad ben Mohammed al-Aiban, le Chinois Wang Yi et Ali Shamkhani, membre du Conseil de sécurité nationale suprême iranien, lors d’une rencontre à Beijing, le 10 mars 2023 (Reuters)
(De gauche à droite) Le conseiller saoudien à la sécurité nationale Musaad ben Mohammed al-Aiban, le Chinois Wang Yi et Ali Shamkhani, membre du Conseil de sécurité nationale suprême iranien, lors d’une rencontre à Beijing, le 10 mars 2023 (Reuters)

Riyad a exprimé sa volonté de s’engager avec Israël mais demande en retour aux États-Unis des garanties de sécurité et de l’aide pour son programme nucléaire.

Plus récemment, la décision de l’Arabie saoudite de rétablir les liens avec l’Iran dans le cadre d’un accord négocié par la Chine a été un autre coup porté aux efforts d’Israël pour courtiser Riyad et isoler Téhéran.

Le dégel des relations irano-saoudiennes a brouillé l’échiquier géopolitique de la région.

Riyad cherche maintenant à conclure des accords de paix avec les Houthis alignés sur l’Iran au Yémen et à rétablir le contact avec le Hamas, le groupe qui gouverne la bande de Gaza assiégée et que les États-Unis et Israël qualifient d’« organisation terroriste ».

Traduit de l’anglais (original).

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