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Pegasus : la France prévoyait d’acheter le logiciel espion mais a rompu les négociations lorsque le scandale a éclaté

Si cette information s’avère exacte, la France aurait rejoint l’Espagne et l’Allemagne parmi les pays démocratiques clients de la société israélienne
Diffusion en direct sur internet d’une interview du président français Emmanuel Macron, l’une des personnalités françaises qui auraient été visées par le logiciel espion Pegasus (AFP)
Diffusion en direct sur internet d’une interview du président français Emmanuel Macron, l’une des personnalités françaises qui auraient été visées par le logiciel espion Pegasus (AFP)

Le gouvernement français était en train de finaliser son projet d’acquisition du logiciel espion Pegasus de NSO Group en juillet mais a rompu les négociations lorsque qu’il a réalisé que des politiques, y compris le président Emmanuel Macron, auraient pu être visés par le produit, a signalé mardi MIT Technology Review.

Interrogé à ce sujet par Middle East Eye cette semaine, le bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth a quant à lui refusé de dire si le gouvernement britannique est un client de NSO Group. 

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Un porte-parole du bureau a déclaré : « Nous ne commentons pas les questions opérationnelles, les agences de renseignement britanniques sont régies par un cadre réglementaire strict pour veiller à ce que nos capacités soient toujours utilisées de manière légale, nécessaire et proportionnée. »

NSO Group s’est retrouvé sous le feu des projecteurs et des critiques après une série de révélations publiées par un consortium de médias cet été. Selon eux, Pegasus a été utilisé pour viser des politiques, des journalistes et des activistes.

Le mois dernier, le gouvernement américain a blacklisté l’entreprise et une autre société d’espionnage israélien, Candiru, affirmant que leurs activités étaient contraires à la politique étrangère américaine et à ses intérêts de sécurité nationale.

Avec l’Espagne et l’Allemagne

La société NSO Group souligne qu’elle n’exploite pas les logiciels espions qu’elle vend à ses clients – lesquels sont exclusivement des États souverains, ou leurs forces de l’ordre et services de renseignement – et n’a pas accès aux données des cibles de ses clients.

Elle refuse de nommer ses actuels ou anciens clients « pour des questions de sécurité nationale et contractuelles ». 

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Selon MIT Technology Review, les responsables français mettaient la dernière touche aux négociations contractuelles pour l’achat de Pegasus lorsqu’il a été révélé que des politiques français avaient potentiellement été visés par le logiciel espion.

MEE a sollicité une réaction du ministère français des Affaires étrangères. Si cette information s’avère exacte, la France aurait rejoint l’Espagne et l’Allemagne parmi les pays démocratiques clients de la société israélienne.

On ne sait pas quelles agences gouvernementales françaises auraient bénéficié du logiciel espion.

En Espagne, El País a rapporté que Pegasus était utilisé par les services de renseignement. En Allemagne, l’Office fédéral de la police judiciaire a acquis le logiciel selon Die Zeit

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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