Séisme au Maroc : la mosquée historique de Tinmel dans le Haut Atlas endommagée
Le tremblement de terre meurtrier qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi a gravement endommagé l’un des sites historiques les plus importants des montagnes du Haut Atlas, une mosquée en terre et en pierre construite par une dynastie médiévale qui régna jadis sur l’Afrique du Nord et l’Espagne, selon Reuters.
Les médias marocains ont rapporté que des parties de la mosquée de Tinmel s’étaient effondrées. Sur des photographies circulant en ligne, on peut voir des murs éboulés, une tour à moitié détruite et d’importants tas de débris.
Traduction : « D’après les publications sur les réseaux sociaux, voici ce qui reste de la mosquée historique de Tinmel, berceau de l’un des plus grands empires d’Afrique. »
Middle East Eye n’a pas pu vérifier les images.
Répondant à une question de Reuters sur les dégâts signalés à la mosquée, une source du ministère marocain de la Culture a déclaré que « le ministère a[vait] décidé de la restaurer et prévoira[it] un budget pour cela », sans donner de détails.
La mosquée du XIIesiècle a été construite à l’endroit où la dynastie almohade a établi sa première capitale dans une vallée reculée de l’Atlas avant de s’emparer de Marrakech, de proclamer son chef calife et de se lancer à la conquête de la région.
L’agence culturelle des Nations unies, l’UNESCO, a indiqué avoir pris connaissance des informations faisant état des « destructions très importantes [subies par] la mosquée de Tinmel », laquelle avait été proposée pour être inscrite au patrimoine mondial, tout en ajoutant qu’elle attendait l’envoi d’une équipe sur place pour évaluer les dégâts.
Traduction : « La mosquée de Tinmel avant et après. »
La mosquée du XIIe siècle est située dans le village de Tinmel, dans les montagnes du Haut Atlas marocain. Bien qu’elle ne serve plus de mosquée aujourd’hui, ses vestiges sont préservés en tant que site historique. Elle a été bâtie sur le site où Ibn Tumart, le fondateur de la communauté almohade, a été enterré et elle est considérée comme un exemple important de l’architecture almohade.
Au moins 2 012 personnes ont perdu la vie dans le puissant tremblement de terre de magnitude 6,8 qui a touché le Maroc, selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur. Quelque 2 421 personnes ont été blessées, dont 1 404 dans un état grave.
En plus des pertes humaines et des villages détruits, le patrimoine architectural du royaume a été affecté par le séisme. À Marrakech, sur les 700 hectares de la médina, la vieille ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, les dommages sont par endroits impressionnants.
Les remparts du XIIe siècle qui entourent la cité impériale, fondée vers 1070 par la dynastie des Almoravides, sont en partie défigurés, rapporte l’AFP.
« On peut d’ores et déjà dire qu’ils [les dégâts] sont beaucoup plus importants qu’on ne l’attendait. Nous avons constaté des fissures importantes sur le minaret de la [mosquée] Koutoubia, la structure la plus emblématique, mais aussi la destruction quasi-complète du minaret de la mosquée Kharbouch » sur la place Jemaa el-Fna, a indiqué Éric Falt, directeur régional du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb.
La place Jemaa el-Fnaa elle-même, célèbre attraction touristique regorgeant de marchés animés et de vendeurs ambulants, semble en grande partie épargnée.
Traduit de l’anglais (original).
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