Soudan : près de 500 enfants « meurent de faim » alors que le conflit entraîne la fermeture des centres humanitaires
Près de 500 enfants sont décédés au Soudan pour ne pas avoir eu accès aux médicaments et à la nourriture, vitaux dans le pays, selon l’ONG Save the Children.
Mardi 22 août, l’organisation caritative a déclaré avoir été contrainte de fermer 57 de ses centres de nutrition, laissant 31 000 enfants sans accès aux traitements pour la malnutrition et les maladies connexes.
Le conflit dans le pays, en cours depuis avril, a entraîné la mort d’environ 5 000 personnes et le déplacement de plus de 4 millions de personnes, selon le projet Armed Conflict Location & Event Data.
More heartbreaking news from #Sudan.#Hunger has killed nearly 500 children since fighting began in April.
— Save the Children International (@save_children) August 22, 2023
We've also had to close 57 nutrition facilities when 31,000 children are reportedly missing out on treatment for malnutrition & related illnesses➡️ https://t.co/8ppnJekEtH pic.twitter.com/av3Abps4D1
Traduction : « Des enfants gravement malades arrivent dans les bras de mères et de pères désespérés dans les centres de nutrition à travers le pays, et notre personnel a peu d’options pour les traiter. Nous voyons des enfants mourir de faim alors que ce serait complètement évitable. Dr Arif Noor, directeur pays chez Save The Children. »
Les établissements médicaux ont été particulièrement touchés, de nombreux centres ayant dû fermer à travers le pays en raison des affrontements entre les Forces armées soudanaises et leurs anciens alliés, les Forces de soutien rapide paramilitaires (FSR).
Save the Children, incapable d’opérer au milieu des combats, a dû cesser de traiter « 31 000 enfants souffrant de malnutrition ». En mai, l’usine dont sortaient 60 % des traitements nutritionnels pour enfants a été détruite.
« Des enfants gravement malades arrivent dans les bras de mères et de pères désespérés dans les centres de nutrition à travers le pays, et notre personnel a peu d’options pour les traiter. Nous voyons des enfants mourir de faim alors que ce serait complètement évitable », a déclaré Arif Noor, directeur pays chez Save the Children au Soudan, dans un communiqué.
Ciblage indiscriminé
« Le pillage des entrepôts des Nations unies, l’incendie de l’usine de produits alimentaires thérapeutiques et le manque de financement ont imposé une pression importante sur les stocks de produits nutritionnels thérapeutiques dans tout le pays. »
Plus tôt ce mois-ci, des dizaines d’organisations de défense des droits humains, d’activistes, d’avocats, de médecins et d’autres ont publié une déclaration appelant le Conseil de sécurité des Nations unies à renvoyer les violations commises par les principales parties en conflit à la Cour pénale internationale (CPI).
Dans la déclaration, la Mission d’assistance intégrée des Nations unies pour la transition au Soudan a condamné les atrocités commises à la fois par les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide (FSR), soutenues par des groupes armés arabes au Darfour.
La mission a condamné le ciblage indiscriminé des populations civiles et des installations publiques par les FSR et les milices alliées, en particulier dans la localité de Sirba – à 45 km au nord de la capitale du Darfour occidental, el-Geneina – entre le 24 et le 26 juillet.
Des témoins oculaires ayant fui le Darfour ont précédemment déclaré à Middle East Eye que les FSR ciblaient les membres du groupe ethnique masalit non arabe local, tandis qu’à el-Geneina, les corps non enterrés des morts étaient laissés dans les rues. Les FSR ont nié les accusations.
Traduit de l’anglais (original).
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