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Tunisie : Abir Moussi arrêtée et placée en détention provisoire

Selon son parti, Abir Moussi a été arrêtée devant le palais présidentiel de Carthage où elle était venue déposer des recours contre des décrets présidentiels
Abir Moussi, ex-députée, est une farouche opposante au président Kais Saied et aux islamistes d’Ennahdha (AFP/Anis Mili)
Abir Moussi, ex-députée, est une farouche opposante au président Kais Saied et aux islamistes d’Ennahdha (AFP/Anis Mili)

La cheffe du Parti destourien libre (PDL), une des principales formations de l’opposition tunisienne, a été placée mardi 3 octobre en détention provisoire après avoir été arrêtée devant le palais présidentiel.

Selon son parti, Abir Moussi a été arrêtée devant le palais présidentiel de Carthage où elle était venue déposer, selon elle, des recours contre des décrets présidentiels. 

Les charges retenues contre la présidente du PDL, selon le chef de la section du Conseil de l’ordre des avocats tunisiens, cité par un média tunisien, sont relatives à « une agression visant à semer le désordre sur le sol tunisien, le traitement de données personnelles sans autorisation et la perturbation de la liberté du travail ».

« Ce qui s’est passé était un enlèvement devant la présidence, et elle est détenue au commissariat de police », a déclaré l’avocat Nafaa Laribi, cité par Reuters.

Sur une vidéo postée sur la page Facebook du PDL, Abir Moussi avait indiqué plus tôt dans la journée qu’elle se rendait dans un bureau du palais présidentiel pour déposer un appel lié aux élections locales devant se dérouler à la fin de l’année (démarche nécessaire pour formuler un appel devant le tribunal administratif). Selon elle, le bureau de la présidence avait refusé d’accepter son recours et de lui remettre un accusé de réception.

Abir Moussi, ex-députée, est une farouche opposante au président Kais Saied et aux islamistes d’Ennahdha, revendiquant l’héritage de l’ex-président Zine el-Abidine ben Ali renversé en 2011 lors de la première révolte du Printemps arabe.

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Elle est accusée par la gauche de chercher à réinstaurer en Tunisie une nouvelle dictature.

Depuis début février, les autorités ont incarcéré plusieurs opposants, dont le chef historique du parti islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, ainsi que diverses personnalités, parmi lesquelles des ex-ministres et des hommes d’affaires.

Le président Kais Saied a qualifié les personnes arrêtées de « terroristes », affirmant qu’elles étaient impliquées dans un « complot contre la sûreté de l’État ».

Des dizaines de partisans de Moussi ont protesté contre la répression menée contre l’opposition devant le commissariat de police de La Goulette (nord-est de Tunis) mardi, alors qu’un important dispositif policier était en place autour du bâtiment.

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