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Tunisie : deux étudiants arrêtés pour une chanson satirique

Les deux jeunes sont en prison en attente de leur jugement pour « atteinte à autrui sur les réseaux sociaux » et « attribution de faits inexacts à un agent public »
Les deux jeunes arrêtés risquent des peines de prison pouvant dépasser un an (capture d’écran)
Les deux jeunes arrêtés risquent une peine de prison pouvant dépasser un an (capture d’écran)
Par MEE

Deux étudiants tunisiens, Dhia Nassir et Youssef Chalabi, ont été arrêtés mardi 16 mai à Nabeul, dans le nord-est du pays. Ils ont été placés en détention provisoire, en attente de leur jugement mardi prochain, en raison d’une chanson satirique visant la police diffusée sur TikTok.

« Ces garçons ont chanté une chanson humoristique. Ils ont été arrêtés par toute une escouade, présentés devant le procureur général, et placés sous mandat de dépôt alors que leur troisième compagnon est en fuite. C’est juste une chanson qu’ils ont écrite et chantée. Le pays est devenu une grande prison où tout le monde est en liberté provisoire. Tous condamnés en sursis à mourir noyés. C’est l’État policier qui gouverne », a commenté un internaute.

Les médias locaux ont rapporté les déclarations de leur avocate, Imen Souissi, qui se dit « étonnée de leur arrestation et de leur présentation devant la justice pour ‘’atteinte à autrui sur les réseaux sociaux’’ et ‘’attribution de faits inexacts à un agent public’’ ».

Leur chanson critique la loi sur la consommation de cannabis et les agissements de la police avec les consommateurs de cette drogue, suggérant que les policiers peuvent aussi en consommer.

L’avocate insiste sur le fait que les paroles de la chanson ne comportent aucune diffamation ou incitation à la consommation de la drogue.

Les deux jeunes arrêtés, selon un média tunisien, « encourent des peines de prison pouvant dépasser un an et peuvent également être empêchés de terminer leurs examens universitaires ».      

« La section régionale de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme à Nabeul suit avec préoccupation le traitement par le parquet général des affaires d’opinion et de liberté d’expression », a déclaré le responsable de cette section, Chawki Halfaoui. Il qualifie les poursuites contre ces deux jeunes étudiants de « procédures arbitraires ».

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