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Menaces sur les associations en Tunisie : Hatem Nafti récompensé pour son article dans MEE

L’essayiste franco-tunisien a reçu ce 14 décembre le troisième prix du Centre al-Kawakibi pour la transition démocratique pour un de ses nombreux papiers consacrés aux tentatives du pouvoir en place en Tunisie de mettre au pas les contre-pouvoirs
Hatem Nafti, qui écrit régulièrement pour MEE sur l’environnement législatif en Tunisie, a publié en octobre aux éditions Riveneuve un nouvel essai, Tunisie : vers un populisme autoritaire (Facebook/@Hatem Nafti)
Hatem Nafti, qui écrit régulièrement pour MEE sur l’environnement législatif en Tunisie, a publié en octobre aux éditions Riveneuve un nouvel essai, Tunisie : vers un populisme autoritaire (Facebook/@Hatem Nafti)
Par MEE

Le Centre al-Kawakibi pour la transition démocratique, une ONG lancée à Amman en 2006 puis enregistrée en tant qu’association de droit tunisien en 2011, fondée sur le principe du partenariat entre les organisations et les experts de la région arabe, a récompensé, ce mercredi 14 décembre à Tunis, l’essayiste franco-tunisien Hatem Nafti.

Ce dernier a reçu le troisième prix pour son article : « Tunisie : les associations, nouvelles cibles de Kais Saied », paru le 4 avril 2022 sur Middle East Eye, dans lequel il évoquait le projet de révision législative ayant pour but d’interdire le financement étranger des associations en Tunisie.

« Je suis très heureux d’avoir reçu ce prix [parmi une vingtaine d’articles présélectionnés] », a-t-il confié à MEE après avoir reçu cette récompense qui a salué « la qualité du travail et l’engagement en faveur de valeurs démocratiques et de la société civile ».

L’événement s’est tenu en marge d’une journée organisée par le centre sur « l’état des lieux de la société civile » en Tunisie.

Le Centre al-Kawakibi a, à cette occasion, rendu publique une étude visant à alerter sur les tentatives répétées du pouvoir en place de mettre au pas les associations, notamment en révisant le décret-loi 88 de 2011 et en mettant en avant quelques cas plus que marginaux de « financements occultes de partis politiques » et de « financement du terrorisme ».

Le décret-loi 88 permet « à toute personne physique, tunisienne ou étrangère résidente en Tunisie, de constituer librement une organisation de la société civile, d’exercer une vaste gamme d’activités, de mener un plaidoyer auprès des autorités au sujet des lois et politiques, de s’exprimer publiquement au sujet des activités de l’organisation et des vues de celle-ci et de recevoir des financements d’origine étrangère sans solliciter l’aval des autorités ».

Chiffres à l’appui, « l’étude menée par le Centre al-Kawakibi montre que les cas de dérives relèvent davantage d’une mauvaise application de la loi qui permet les contrôles que d’une loi mal adaptée », souligne Hatem Nafti.

Un nouvel essai paru en octobre

Le Centre al-Kawakibi avait déjà exprimé ses préoccupations sur cette révision, déplorant qu’aucune concertation avec les acteurs de terrain n’ait été entreprise depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Kais Saied avait gelé le Parlement et s’était attribué quasiment tous les pouvoirs.

Selon l’ONG, ce projet de loi ne pouvait que « contribuer à rendre la société civile plus vulnérable face à une administration toute-puissante ».

Hatem Nafti, qui écrit régulièrement pour MEE sur l’environnement législatif en Tunisie, a publié en octobre aux éditions Riveneuve un nouvel essai, Tunisie : vers un populisme autoritaire, dans lequel il revient sur le coup de force du président Kais Saied, le 25 juillet 2021, et s’interroge : dix ans après la révolution, la Tunisie fait un saut dans l’inconnu. Pourquoi la transition démocratique a-t-elle échoué ?

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