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Biden approuve un « nouvel examen » des documents relatifs au rôle de l’Arabie saoudite dans les attentats du 11 septembre

Les familles des victimes ont déclaré que le président américain ne serait pas le bienvenu aux événements marquant le vingtième anniversaire, à moins que les dossiers secrets soient divulgués
Le Tribute in Light brille dans le centre de Manhattan pour commémorer le 19e anniversaire des attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2020 (Reuters)
Le Tribute in Light brille dans le centre de Manhattan pour commémorer le 19e anniversaire des attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2020 (Reuters)
Par MEE à WASHINGTON, États-Unis

L’administration Biden a approuvé la décision du département de la Justice de procéder à un « nouvel examen » de documents classifiés à propos des attentats du 11 septembre 2001. Selon les familles de victimes, ces documents pourraient établir des liens entre les dix-neuf pirates de l’air et les autorités saoudiennes.

La semaine dernière, les familles de centaines de victimes du 11 septembre ont fait savoir au président américain Joe Biden qu’il n’était pas le bienvenu aux commémorations de cette année (vingtième anniversaire des attentats), à moins de déclassifier les preuves qui pourraient lier l’Arabie saoudite aux attaques.

« Comme promis pendant ma campagne, mon administration s’engage à assurer le degré maximum de transparence dans le cadre de la loi, ainsi qu’à adhérer aux principes rigoureux établis sous l’administration Obama Biden concernant l’invocation du privilège de secret d’État », affirme Joe Biden dans un communiqué publié par la Maison-Blanche lundi.

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« Dans cette optique, je salue la demande du département de Justice, qui s’engage à procéder à un nouvel examen des documents sur lesquels le gouvernement avait précédemment fait valoir des privilèges, et à le faire aussi vite que possible », ajoute Biden.

Lundi, le procureur fédéral pour le district sud de New York a écrit aux juges supervisant les poursuites engagées par les familles des victimes du 11 septembre contre l’Arabie saoudite, informant les parties que « le FBI a décidé de réexaminer les privilèges précédemment revendiqués afin d’identifier les informations complémentaires pouvant être divulguées ».

« Le FBI rendra publiques ces informations au fur et à mesure, aussi vite que possible », précise la lettre.

Brett Eagleson, dont le père Bruce Eagleson a été tué lors des attentats et qui est un défenseur des familles, n’y croira que lorsque les documents seront publiés.

« Nous apprécions que le président Biden fasse attention à nos familles aujourd’hui tandis que nous demandons justice et des comptes au royaume d’Arabie saoudite », a déclaré Eagleson à l’agence de presse Reuters. « Malheureusement, nous avons déjà entendu bon nombre de promesses vaines. »

Pression des familles

Les associations de familles ont renouvelé leur initiative pour faire déclassifier les documents concernant les Saoudiens et le 11 septembre après la publication en mars par le gouvernement fédéral d’un rapport des renseignements indiquant que le prince héritier Mohammed ben Salmane avait approuvé le meurtre du chroniqueur de Middle East Eye Jamal Khashoggi.

En septembre, un juge américain a ordonné à l’Arabie saoudite de faire en sorte que 24 actuels et anciens responsables, dont l’ancien ambassadeur aux États-Unis, puissent être interrogés dans le cadre de ces poursuites.

Si le contenu des dépositions est gardé secret, les familles font pression à nouveau pour que Washington déclassifie les preuves dans la procédure contre Riyad et publie les résultats d’une enquête, dont le nom de code est « Opération Encore » sur la complicité des Saoudiens dans les attentats. Quinze des dix-neuf pirates de l’air étaient des ressortissants saoudiens.

L’ambassade saoudienne à Washington n’avait pas répondu aux sollicitations de Middle East Eye au moment de la publication.

Cependant, Riyad nie depuis longtemps toute implication dans les attentats qui ont coûté la vie à près de 3 000 personnes lorsque les pirates de l’air ont projeté des avions de ligne dans les tours du World Trade Center à New York, dans le Pentagone à l’extérieur de Washington et dans un champ en Pennsylvanie occidentale.

En 2016, les deux chambres du Congrès américain ont voté pour rejeter un veto du président Barack Obama sur le projet de loi qui donnait aux familles des victimes du 11 septembre le droit de poursuivre l’Arabie saoudite.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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