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Les sept vies d’Abdelaziz Bouteflika

Abdelaziz Bouteflika, décédé le 17 septembre à 84 ans, a marqué l’histoire de l’Algérie contemporaine, dans sa grandeur comme dans sa déchéance. Après avoir connu le meilleur, il a subi le pire, dans une vie et une carrière d’une densité exceptionnelle
Abdelaziz Bouteflika après une rencontre avec le président français Georges Pompidou, à Paris, le 18 septembre 1970 (AFP)
Abdelaziz Bouteflika après une rencontre avec le président français Georges Pompidou, à Paris, le 18 septembre 1970 (AFP)
Par Abed Charef à ALGER, Algérie

De petit enfant né en exil à président de la République, de petit maquisard à chef de la diplomatie d’un pays prestigieux, d’exilé en difficulté à ultime recours d’un système en panne d’idées et de projet, Abdelaziz Bouteflika, décédé le 17 septembre, a tout vécu.

Les difficultés et les honneurs, la suspicion et le retour en grâce, le pouvoir et l’infamie, la traversée du désert et la victoire ultime, avant la dernière et la plus douloureuse étape, celle de la déchéance, à la fois politique, morale et physique.

La vie d’Abdelaziz Bouteflika peut être décomposée en sept tranches bien distinctes, qui ont, chacune, marqué sa carrière, et épousé l’histoire de l’Algérie contemporaine.

Le petit exilé d’Oujda

Abdelaziz Bouteflika naît à Oujda, dans l’est marocain, en 1937. C’est là que son père, originaire de Tlemcen (ouest algérien), s’est exilé. D’une enfance compliquée – son père quittera le domicile conjugal –, Abdelaziz Bouteflika réussit à se tirer convenablement. Il fréquente l’école jusqu’au lycée, ce qui est extrêmement rare à son époque, dans le Maroc soumis comme dans l’Algérie coloniale.

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Élève plutôt doué, intelligent, il est le second d’une cellule familiale où, en l’absence du père, la mère occupe une place essentielle. Il restera d’ailleurs, jusqu’à la fin, très attaché à elle.

Pour nombre de visiteurs, d’alliés politiques, d’amis, le signe de confiance sera toujours cet acte ultime, être invité à dîner chez al hadja, la mère, jusqu’au décès de celle-ci, en 2009. Il ne s’attachera à aucune autre femme en particulier, ne laissera pas d’enfants, et ne se mariera que sur le tard, à l’approche de la soixantaine, pour une union sans signification particulière.

Très tôt, Abdelaziz Bouteflika devient le ténor d’une famille très soudée, très solidaire. Du fait de ses responsabilités, et donc du pouvoir qu’il acquiert très tôt, il remplace le père, veillant à ce que ses frères et sœurs fassent les études les plus poussées et ne manquent jamais de rien, un peu pour effacer la difficile période de privations de cette enfance à Oujda.

Le commandant Si Abdelkader

Quand éclate la guerre de libération, le 1er novembre 1954, Abdelaziz Bouteflika est âgé d’à peine 16 ans. Trop jeune pour faire partie de la prestigieuse « génération de novembre » (celle qui a participé à la guerre de libération). Mais il a un immense privilège : il est né et installé à Oujda.

C’est là que transite Larbi Ben M’hidi, chef de la wilaya V (région militaire), celle de l’Oranie, l’homme qui sera un moment le véritable patron de l’insurrecticon algérienne avant le devenir le symbole du martyr.

C’est cette même wilaya que dirigera Abdelhafidh Boussouf, un des trois B – Abdelhafidh Boussouf, Krim Belkacem et Lakhdar Ben Tobbal dirigeront d’une main de fer la guerre de libération et seront les seuls des 22 initiateurs de la guerre à être opérationnels du début à la fin –, futur chef du fameux MALG (ministère de l’Armement et des Liaisons générales), ancêtre de la Sécurité militaire, où seront formés les principaux cadres du renseignement algérien.

C’est là aussi que ce même Boussouf recrutera les cadres plus brillants de la sécurité militaire, noyau de l’État algérien jusqu’à l’heure actuelle (Kasdi Merbah, patron de la sécurité militaire de 1960 à 1979, et Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur de Bouteflika, sont recrutés au Maroc).

En 1957, l’homme très cultivé et brillant orateur, de petite taille, aux yeux bleu acier, à la moustache fournie, comme le révèlent les photos de l’époque, se trouve enrôlé dans le cercle qui sera au centre du pouvoir pendant un demi-siècle

C’est là également que se formera, des années plus tard, le fameux clan d’Oujda qui, autour de Houari Boumédiène, prendra le pouvoir à l’indépendance ; c’est là que Houari Boumédiène, futur chef de la wilaya V, futur chef d’état-major, futur président de la République, formera les équipes qui lui permettront de prendre le pouvoir de fait à l’indépendance, et le pouvoir tout court en 1965.

En 1957, à 19 ans, Abdelaziz Bouteflika rejoint donc l’Armée de libération nationale (ALN). L’homme très cultivé et brillant orateur, de petite taille, aux yeux bleu acier, à la moustache fournie, comme le révèlent les photos de l’époque, se trouve enrôlé dans le cercle qui sera au centre du pouvoir pendant un demi-siècle.

Au vu de son âge et de son parcours (peu d’Algériens accédaient à l’enseignement à cette époque), il est envoyé en stage dans une « école de cadres », chargée de former les responsables de la future Algérie indépendante.

À la fin de sa période de formation, Abdelaziz Bouteflika est envoyé pour une inspection des maquis de l’intérieur, en 1957. Et contrairement aux affirmations selon lesquelles il n’a jamais connu le territoire algérien avant l’indépendance, il effectue un long périple qui le conduira jusqu’à l’Ouarsenis, selon le témoignage du capitaine de l’ALN Ali Lounici.

Ayant intégré l’ALN dans une wilaya dirigée par Ben M’hidi, ayant aussi pour parrain le puissant Boussouf, avant de devenir ensuite ami de Houari Boumédiène, Abdelaziz Bouteflika ne pouvait qu’être destiné au plus grand avenir. Même si les vicissitudes de la guerre de libération pouvaient encore réserver quelques mauvaises surprises : à la suite de problèmes internes, Bouteflika est envoyé au Mali, par mesure disciplinaire.

Mais son habileté exceptionnelle lui permettra d’en faire un autre tremplin, pour inscrire dans l’histoire le surnom de « Abdelkader Mali », l’homme qui réussit à créer un front du sud, en plein Sahara, pour acquérir un prestige exceptionnel dans les pays du Sahel !

L’homme du système

En pleine guerre de libération, alors que l’indépendance se dessine, Bouteflika est chargé par l’état-major de l’ALN, dirigé par Houari Boumédiène, de trouver lequel, parmi les prestigieux chefs du Front de libération nationale (FLN) en détention (Rabah Bitat, Hocine Aït-Ahmed, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider et Ahmed Ben Bella), est le plus apte à accompagner l’ALN pour prendre le pouvoir.

Bouteflika rencontre secrètement ces dirigeants au château d’Aulnoy, en Seine-et-Marne (France), et mise sur Ahmed Ben Bella, originaire de Nedroma, dans l’ouest, comme lui. Et c’est ainsi que Ben Bella devient, grâce au soutien de l’armée des frontières, le premier président de l’Algérie indépendante, au détriment du président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Benyoucef Benkhedda.

Abdelaziz Bouteflika (à droite) et Ahmed Ben Bella en conférence de presse le 19 septembre 1963 à Alger (AFP)
Abdelaziz Bouteflika (à droite) et Ahmed Ben Bella en conférence de presse le 19 septembre 1963 à Alger (AFP)

Mais Ben Bella se lasse rapidement de cette situation. Impétueux, impulsif, il ne veut tenir compte d’aucune barrière. Il met progressivement en place un pouvoir voué à son propre culte. Il limoge ministres et hauts responsables récalcitrants, en fait exécuter certains, comme le colonel Chaabani, et ne tient compte d’aucun avertissement.

Selon une idée très répandue, la chute de Ben Bella est directement liée à sa décision de limoger Abdelaziz Bouteflika, ministre de la Jeunesse puis ministre des Affaires étrangères après l’assassinat de Mohamed Khemisti.

Les années fastes

Avec la prise du pouvoir par Houari Boumédiène, le 19 juin 1965, Abdelaziz Bouteflika entame la partie la plus prestigieuse de sa vie et de sa carrière politique.

Dans un premier temps, il est ministre des Affaires étrangères d’un président en difficulté. Il trouve les mots et les attitudes pour faire face à l’adversité. Puis, il tire peu à peu les dividendes d’une orientation à gauche du nouveau pouvoir, avec tout ce que cela implique comme prestige et notoriété.

Il est, à tort ou à raison, associé aux grandes décisions politiques de l’époque (nationalisation des hydrocarbures en 1971, lancement d’une profonde réforme agraire), avant l’apothéose que constitue le sommet des pays non alignés en septembre 1973 à Alger.

Le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat devant l’assemblée générale des Nations unies le 13 novembre 1974 à New York. Derrière lui : Abdelaziz Bouteflika (AFP)
Le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat devant l’assemblée générale des Nations unies le 13 novembre 1974 à New York. Derrière lui : Abdelaziz Bouteflika (AFP)

Dans la foulée, le flamboyant ministre des Affaires étrangères préside l’assemblée générale des Nations unies qui accueille Yasser Arafat pour son premier discours à l’ONU, et le président Houari Boumédiène y fait son unique discours sur le nouvel ordre économique mondial.

Sur le plan diplomatique, c’est la période la plus prestigieuse pour l’Algérie, une période où de futurs ministres des Affaires étrangères ou hauts responsables (l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, l’actuel ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, certains de ses prédécesseurs comme Ahmed Attaf et Sabri Boukadoum) sont encore de simples stagiaires à l’École nationale d’administration. C’est une période qui les marquera profondément.

Pour Bouteflika, cette période faste laisse place à une autre, autrement plus compliquée. Car il a l’ambition de succéder à Houari Boumédiène. Mais en 1979, l’armée, détentrice du vrai pouvoir, écarte Bouteflika, et choisit un des siens, Chadli Bendjedid.

Traversée du désert et exil

Chadli Bendjedid n’apprécie pas trop Bouteflika. Une fois au pouvoir, il sait que pour asseoir sa position, il doit éliminer ceux qui apparaissaient comme des prétendants, dont le plus visible est Bouteflika. Or, celui-ci offre une vulnérabilité incroyable.

Bouteflika sait qu’en Algérie, on n’arrive pas au pouvoir par le vote ni par la popularité, mais par des biais très complexes, impliquant différents centres de pouvoir : armée et services de sécurité essentiellement

Flambeur, peu soucieux des obligations de son poste, Bouteflika commet des impairs que les « services » se font plaisir à rapporter au nouveau chef de l’État : non seulement Bouteflika est connu pour ses longues absences, mais par ailleurs, la gestion des finances du ministère des Affaires étrangères présente de graves lacunes.

Chadli utilisera à fond cette défaillance. Il ira jusqu’à faire condamner Bouteflika par la cour des comptes, qui constate de graves irrégularités dans la gestion des fonds du ministère des Affaires étrangères.

Ministre d’État, conseiller à la présidence de Chadli Bendjedid, Bouteflika se rend compte que son poste n’est en fait qu’une voie de garage avant de sérieux démêlés potentiels. Il fait le choix de s’éclipser, en Suisse puis aux Émirats arabes unis, où sa longue expérience est appréciée.

Après les événements d’octobre 1988 (soulèvement populaire), Bouteflika tente de revenir en Algérie. Malgré son talent d’orateur et son prestige lié à l’ère Boumédiène, il n’arrive guère à convaincre.

L’homme sait qu’en Algérie, on n’arrive pas au pouvoir par le vote ni par la popularité, mais par des biais très complexes, impliquant différents centres de pouvoir : armée et services de sécurité essentiellement. Ces centres de pouvoir sont en très grande difficulté dans les années 1990. Il attend son heure.

Celle-ci semble sonner une première fois en 1993, lorsqu’il s’agit de trouver un successeur au président du Haut Comité d’État (instance de transition) Ali Kafi, lui-même étant un candidat de remplacement à Mohamed Boudiaf.

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Mais Bouteflika estime que la situation n’est pas encore assez mûre. Alors qu’on l’attend pour prendre le pouvoir, il s’éclipse, contraignant l’armée à se rabattre sur l’un des siens, Liamine Zéroual.

Celui-ci affronte la pire des situations : une guerre civile ponctuée par des massacres à grande échelle. Mis devant le fait accompli d’une négociation avec les réseaux terroristes menée à son insu, il choisit de se retirer.

Il boit le calice jusqu’à la lie : il est contraint de remettre le pouvoir à Abdelaziz Bouteflika, candidat du pouvoir, tout heureux d’accéder à la présidence de la République à l’issue d’un scrutin boycotté par six autres candidats.

Bouteflika président, l’apothéose

Commence alors pour Bouteflika, la période la plus médiatisée de sa vie, la moins belle. Certes, c’est celle dont il a le plus rêvé, mais c’est aussi celle qui comporte le plus de périls.

Président de la République, il ramène ses proches et ses amis au pouvoir, pour ouvrir la voie à l’une des périodes sombres de l’Algérie contemporaine.

Il bénéficie pourtant d’une conjoncture exceptionnelle. L’armée a déjà scellé des accords avec les groupes armés, qu’il s’agira juste de légaliser, ce qui sera fait avec la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le pays est soulagé, malgré les critiques.

Abdelaziz Bouteflika en campagne présidentielle, à Tamanrasset, dans le sud algérien, en avril 1999 (AFP)
Abdelaziz Bouteflika en campagne présidentielle, à Tamanrasset, dans le sud algérien, en avril 1999 (AFP)

Le prix du baril atteint des seuils inimaginables, offrant au pays une aisance financière inégalée.

Mais Bouteflika est d’abord hanté par le pouvoir. Il sait que sa position est éphémère tant qu’il n’a pas mis au pas l’armée et, surtout, le surpuissant patron du DRS (ex-services secrets), le général Toufik Mediène. Il déclare qu’il « ne veut pas être un trois quarts de président », signe clair qu’il est contraint de composer avec l’armée sur certaines décisions importantes.

À l’épreuve du pouvoir

Abdelaziz Bouteflika mettra dix ans pour éliminer toute adversité. Il nomme, à l’état-major de l’armée, un général ombrageux, Ahmed Gaïd Salah, pour faire contrepoids au général Mohamed Mediène dit « Toufik », qu’il soupçonne de tirer profit, d’une manière ou d’une autre, des événements de Kabylie de 2001, lorsque la mort accidentelle d’un jeune lycéen, Massinissa Guermah, dans l’enceinte une gendarmerie, débouche sur une jacquerie qui fera 127 morts.

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Bouteflika en tirera la leçon. Il avait, dans un premier temps, usé de la séduction pour obtenir le soutien de figures médiatiques connues, comme Saïd Sadi, ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), et Khalida Toumi, ministre de la Culture de 2002 à 2014.

Par la suite, il offre deux arguments imparables : argent et postes de responsabilité. Des hommes d’affaires originaires de Kabylie comme Ali Haddad,prospèrent sous Bouteflika, qui confie le poste de Premier ministre, pendant une quinzaine d’années, à deux hommes de Kabylie, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Il fait également du tamazight une langue officielle.

Mais c’est déjà la fin. Bouteflika le pressent. Il change la Constitution pour obtenir un troisième mandat, mais il ne veut pas aller plus loin. Il le dit, dans une déclaration à Sétif, après une première alerte physique, une hémorragie gastrique. Il affirme que le temps de sa génération est révolu.

Bouteflika ne s’appartient plus. Il a perdu la main, et perd définitivement la partie lorsqu’il est terrassé par un AVC en avril 2013.

La déchéance

Terriblement diminué par cet AVC auquel il survit, il ne peut ni se mouvoir, ni se déplacer de manière autonome. Il s’exprime difficilement, et son état de santé se dégrade avec le temps.

Toufik Mediène veut le faire remplacer, pour organiser lui-même la succession au profit de l’un de ses protégés, Ouyahia ou Sellal. Saïd Bouteflika, frère du chef de l’État, homme de réseau et d’influence, s’appuie sur le général Gaïd Salah, nouvel homme fort de l’armée, hostile à ces candidats, pour empêcher la transition.

Ce désaccord au sommet débouche sur une situation absurde : Bouteflika est maintenu pour un quatrième mandat, malgré son état de santé. Mais le pouvoir de fait est passé, entretemps, entre les mains de Saïd Bouteflika, avec pour seul titre celui de conseiller du président de la République.

La situation vire au ridicule lorsque, cinq ans plus tard, toujours incapables de s’entendre sur le nom du successeur, différents clans qui composent le pouvoir tentent de prolonger, sous une forme ou une autre, la présidence de Bouteflika, dont le rêve a toujours été de mourir au pouvoir, comme en témoigne un ancien haut responsable du FLN de sa génération.

Le 2 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika est contraint à la démission : il remet sa lettre au président du Conseil constitutionnel Tayez Belaïz (capture d’écran Ennahar)
Le 2 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika est contraint à la démission : il remet sa lettre au président du Conseil constitutionnel Tayez Belaïz (capture d’écran Ennahar)

Le pays est alors en pleine crise économique, à la suite de l’effondrement du prix du pétrole. La vie politique est à l’arrêt. Des hommes du pouvoir et de l’opposition sont missionnés pour trouver une formule. Jusqu’au 22 février 2019, lorsque des millions de personnes sortent dans la rue, pour dire non à un cinquième mandat du président Bouteflika.

Les cercles qui tirent les ficelles autour du chef de l’État s’agitent pour trouver une formule acceptable. Mais c’est trop tard. Un mois après le début du hirak, l’armée organise, autour de Gaïd Salah, un conclave qui fixe les nouvelles règles, en cinq points : pas de cinquième mandat, fin immédiate du quatrième mandat, la crise sera résolue dans le cadre institutionnel en vigueur, selon les articles 7 et 8 de la Constitution.

En contrepartie, l’armée fait deux promesses : pas une goutte de sang ne va couler et une grande campagne contre la corruption sera engagée.

Bouteflika est sommé de démissionner, ce qu’il fait le 2 avril 2019. Depuis, il n’est plus jamais apparu en public.

Plusieurs partis et personnalités ont appelé à le juger, sans résultat. À quoi bon juger un homme incapable de marcher, de s’exprimer, un homme qui a perdu depuis longtemps tout contrôle sur lui-même ? La punition la plus dure pour lui aura été cette fin de vie politique humiliante pour un homme qui a toujours rêvé d’organiser une sortie grandiose.

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