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Comment un simple accident aérien peut mettre en échec la campagne aérienne israélienne en Syrie 

Les quatre avions censés ravitailler les hélicoptères en vol et récupérer les pilotes, épine dorsale des forces spéciales israéliennes, sont désormais indisponibles
Au moins un KC-130 H doit être prêt à décoller pour appuyer les hélicoptères, eux-mêmes mis en alerte avant chaque mission (Wikimedia Commons)

L’accident a eu lieu le 20 janvier : l’avion, un KC-130 H des forces aériennes israéliennes dont on était en train de changer les moteurs dans la base de Nevatim (au nord du désert du Néguev), est devenu incontrôlable. Ses nouveaux moteurs se sont emballés et l’appareil a fini sa course folle en bout de piste en causant des dommages considérables au bas de sa voilure.

L’avion était, jusqu’à l’accident, l’unique ravitailleur de l’armée de l’air israélienne opérationnel disponible pour le ravitaillement des hélicoptères. Petit et lent, le KC-130 H constitue l’épine dorsale des forces spéciales israéliennes dans leurs missions de pénétration en profondeur et surtout pour couvrir les raids aériens qu’opère l’armée israélienne en dehors de ses frontières.

https://twitter.com/BabakTaghvaee/status/1090622087348322304

Traduction : « Aujourd'hui, l’armée de l’air israélienne a perdu son seul KC-130 H en état de vol, simplement en raison d’une négligence de #Nevatim AB. 522, le moteur a eu une accélération après le changement de moteur et a soudainement sauté sur les cales de roue et a subi des dommages importants en dessous. Trois autres KC-130H, 420, 436 et 545 sont maintenant NORM et NORS »

La mission des KC-130, au nombre de quatre, est de ravitailler les hélicoptères CH-53 Yas’ur utilisés pour récupérer les pilotes qui pourraient s’éjecter dans l’éventualité de la destruction de leurs appareils par la défense antiaérienne syrienne. Au moins un avion doit être prêt à décoller pour appuyer les hélicoptères, eux-mêmes mis en alerte avant chaque mission. L’absence d’un des maillons de la chaîne signifie l’arrêt immédiat des missions offensives de l’armée de l’air israélienne en dehors de ses frontières.

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Israël dispose de quatre KC-130 : deux sont actuellement en train de subir des travaux de maintenance lourds, un troisième est à l’arrêt dans l’attente de la livraison de pièces détachées des États-Unis et se retrouve pour le moment indisponible pour plusieurs mois.

Les missions de Combat search and rescue (CSAR), chargées de la récupération des pilotes ou des soldats derrière les lignes ennemies, sont attribués à l’unité 669, qui dispose d’hélicoptères CH-53 et UH-60 et d’une équipe de forces spéciales et médecins spécialisés. Cette unité a été créé en 1974 après la guerre du Kippour pendant laquelle l’armée israélienne avait perdu plusieurs appareils et pilotes.

En 1969, l’armée de l’air israélienne avait utilisé ses hélicoptères pour voler un énorme radar militaire égyptien, dans l’opération Rooster 53. Elle a, plus tard, dans le cadre de la traque des auteurs de l’attaque des Jeux olympiques de Munich, effectué de nombreuses attaques héliportées au Liban. 

L’indisponibilité des ravitailleurs en vol signifie une paralysie momentanée dans opérations offensives et peut-être quelques semaines ou mois de répit pour Damas qui a subi, depuis le début de la guerre civile plus de 30 attaques aériennes israéliennes.

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